Le 21 juin 2024, soit 10 jours après avoir annoncé Apple Intelligence lors de sa grande conférence WWDC, Apple avait annoncé qu’il ne lancerait pas ses dernières nouveautés dans l’Union européenne « en raison des incertitudes réglementaires engendrées par le Digital Markets Act (DMA) ». Contactée par Numerama, la Commission européenne avait indiqué qu’elle n’était pas à l’origine de cette décision, tout en précisant qu’elle y voyait une bonne nouvelle pour les startups européennes de l’IA.
Puisqu’Apple Intelligence est une suite logicielle conçue pour iOS 18, iPadOS 18 et macOS Sequoia, les médias du monde entier en avaient déduit que les iPhone, iPad et Mac européens seraient tous les trois privés d’Apple Intelligence au lancement du service d’IA générative. En réalité, si l’on relit attentivement les communiqués envoyés par la marque, il s’avère qu’Apple n’a jamais dit cela. Le blocage d’Apple Intelligence ne concerne que les iPhone et les iPad, comme la première bêta de macOS 15.1 l’a récemment confirmé.
Apple Intelligence ne sera pas bloqué sur Mac
Le 29 juillet, Apple a publié de premières versions bêta d’iOS 18.1, iPadOS 18.1 et macOS Sequoia 15.1 pour les appareils compatibles avec Apple Intelligence. Les premiers testeurs, dont nous faisons partie, ont remarqué qu’il était possible d’activer Apple Intelligence sur un Mac européen (en le configurant en anglais), mais ont d’abord cru à un bug. En réalité, il s’agit du comportement voulu, comme le confirment les notes de mise à jour :
- Sur macOS 15.1, Apple écrit : « Apple Intelligence n’est pas disponible actuellement en Chine ».
- Sur iOS 18.1 et iPadOS 18.1, Apple écrit : « Apple Intelligence n’est pas disponible actuellement dans l’Union européenne et en Chine ».
Pourquoi le Mac n’est-il pas concerné par le blocage ?
Apple a-t-il oublié de citer l’Union européenne dans les notes de mises à jour de macOS Sequoia 15.1 Bêta ? Ce n’est pas dans ses habitudes. Le blocage chinois n’est pas de son fait, alors que celui dans l’Union européenne est volontaire pour faire pression sur les autorités européennes. Si l’UE n’est pas mentionnée dans le changelog de macOS 15.1, c’est parce qu’elle n’est pas concernée par le blocage d’Apple Intelligence sur macOS.
Comment expliquer cette différence de traitement ? C’est simple : le DMA, le grand règlement européen sur les services numériques, concerne seulement les plateformes utilisées par plus de 45 millions de personnes en Europe. Ce n’est pas le cas de macOS, qui n’est donc pas obligé d’appliquer les mêmes règles que sur iOS. iPadOS devrait aussi être exclu du dispositif, mais l’Union européenne estime que sa proximité avec iOS l’inscrit sur le registre des contrôleurs d’accès. Dès cet automne, l’iPad sera aussi soumis au DMA.
En l’état, même si rien n’interdit techniquement à Apple de lancer Apple Intelligence sur les iPhone et iPad européens, la marque n’a aucune excuse pour priver les propriétaires de Mac de son nouveau service. macOS est une plateforme libre, qui ne doit pas répondre à des règles exigeantes en matière de concurrence. En toute logique, Apple lancera donc Apple Intelligence dans l’Union européenne cet automne sur Mac. Le contraire aurait été incompréhensible.
Bien sûr, il est important de rappeler qu’Apple Intelligence ne parlera qu’anglais au lancement. Pour l’essayer dans macOS 15.1, il faut configurer son Mac en anglais, changer la région pour les États-Unis et configurer Siri en anglais américain. Traduire Apple Intelligence en français ne sera probablement pas la priorité d’Apple, surtout si le service ne concerne que les Mac. Le 1er août, lors de la présentation des résultats financiers d’Apple, Tim Cook a néanmoins indiqué discuter avec les autorités européennes et chinoises pour débloquer la situation.
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