La très influente institution gouvernementale chinoise Cyberspace Administration of China (CAC) vient de dévoiler ses futures mesures concernant le téléchargement et la distribution d’applications sur le web. Des mesures qui se révèlent paradoxalement très protectrices pour les citoyens par certains aspects, tout en accentuant le pouvoir de surveillance de l’État.
Le rapport à la vie privée s’avère être un sujet ambigu pour le régime chinois. Alors que face à la multiplication des malwares et des abus des développeurs et éditeurs d’applications, le gouvernement délimite mieux et clarifie les droits de l’internaute, ce même gouvernement s’étend son propre droit de surveillance dans les smartphones chinois.
Alors que la Chine a exclu le Play Store de Google de son territoire, les boutiques alternatives d’applications Android se multiplient, à l’instar de celles de Huawei, de Baidu, de Xiaomi ou encore de Tencent. Sans Google pour organiser le marché, chaque grand acteur web chinois a sa propre boutique, et impose ses propres règles. Mais le CAC vient d’annoncer que la situation pourrait changer radicalement après le 1er août. L’agence a en effet prévu six critères que devront respecter les boutiques d’applications, au risque sinon de connaître le même sort que le Play Store.
Les règles imposées aux boutiques d’applications en Chine
- L’identité des utilisateurs devra être vérifiée grâce à l’enregistrement de tous les numéros de téléphone
- Les boutiques devront protéger ces informations et ne pourront les utiliser sans le consentement des utilisateurs
- Elles devront également mettre en place un système de censure par étapes, avec avertissements, suspension d’un service et enfin suspension des comptes
- Elles auront pour mission d’informer l’utilisateur de ses droits et de garantir que les applications n’aient pas accès sans l’autorisation de l’utilisateur à la localisation ainsi qu’aux contacts de celui-ci.
- Les boutiques ne devront plus pirater des applications concurrentes, ni contrefaire des applications
- Les services, enfin, devront enregistrer l’activité des utilisateurs et garder ces informations pendant une durée minimum de 60 jours.
Avec cette série de règles parfois tout à fait normales, comme l’interdiction d’accéder sans permission aux données personnelles pour les applications, et parfois très inquiétantes, comme l’enregistrement obligatoire des activités des utilisateurs, le gouvernement chinois tente de protéger l’internaute des développeurs malveillants tout en cherchant à avoir toujours plus de contrôles et de données sur ses propres citoyens.
En somme, la Chine avance sur les questions de vie privée avec une logique très étatique, dans laquelle le régime peut s’arroger des droits au détriment de la liberté des citoyens tout en empêchant durement que des entreprises privées puissent faire de même. C’est la poursuite d’une tradition opposée à la vision occidentale, où l’on a souvent moins de craintes à fournir ses données à un Facebook ou un Google qu’à l’administration.
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