À chaque époque, son cinéma, ses procédés et son esthétique. C’est en tout cas la lecture de demonflyingfox, un internaute qui se plait à réinterpréter des œuvres du septième art. Dernièrement, c’est la trilogie du Seigneur des anneaux qui a été revisitée par ses soins, en se servant d’outils d’intelligence artificielle.
Sur sa chaîne YouTube, il a ainsi produit trois trailers — La Communauté de l’anneau, Les Deux Tours et Le Retour du roi — en puisant dans l’ambiance fantastique typique des années 1980. On est loin de la vision portée par Peter Jackson en 2001, lorsqu’il a proposé le premier volet de sa trilogie.
Les codes récurrents que l’on croisait dans les années 80 sont ainsi repris : la voix off qui raconte les enjeux, la musique synthé planante, les artefacts visuels sur la pellicule, les tenues datées, le maquillage, la balance des couleurs, les corps musculeux à la Conan le Barbare et les effets spéciaux à l’ancienne, sans CGI.
Des vidéos réussies, d’autres moins
demonflyingfox n’en est pas à son coup d’essai. Sa chaîne regroupe plus de 80 vidéos du même genre. L’idée reste la même : utiliser l’IA pour imaginer une œuvre autrement : Star Wars par Wong Kar-Wai, Le Seigneur des anneaux durant l’empire romain, Les Indestructibles façon années 50 avec le Super Panavision 70… et ainsi de suite.
La qualité du rendu est néanmoins assez variable d’une vidéo à l’autre — celle montrant par exemple les protagonistes d’Harry Potter dans diverses disciplines olympiques contient plusieurs scènes assez laides. Les visages sont mal générés et animés, tandis que leur intégration au reste de la scène laisse franchement à désirer.
Mais il y a aussi des productions plus réussies — celles mentionnées plus haut du Seigneur des Anneaux, ou bien cette réinvention des Simpsons avec le même procédé que Les Indestructibles : on se retrouve dans les années 50 avec une qualité d’image imitant le Super Panavision 50. Les animations sont bien plus convaincantes.
Des inventions réalisées en esquivant le droit d’auteur
Reste toutefois un angle mort, que n’adresse pas demonflyingfox : le sujet des droits d’auteur. Toutes les productions qu’il partage sur Internet repose manifestement sur des œuvres pour lesquelles on peut légitimement douter qu’il dispose des droits adéquats. Aucune mention ne semble figurer sur ses vidéos ou sur ses comptes.
L’usage de demonflyingfox est illustratif d’une tendance que l’on voit dans l’IA générative : une bonne partie des créations réalisées par les internautes concerne des œuvres qui sont sous droit d’auteur. On peut régulièrement le voir dans des espaces dédiés, comme le sous-Reddit pour Midjourney, ou bien celui pour DALL-E.
De fait, cela montre aussi l’insuffisance des systèmes d’IA à empêcher la production de ces visuels, pour diverses raisons — laxisme, négligence, ou bien simplement en raison de la difficulté technique à filtrer tout ce qui relève du copyright. Certains systèmes semblent d’ailleurs n’avoir presque aucune limite, comme Grok.
(mise à jour avec le troisième trailer)
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