Il y a 10 ans, qui aurait imaginé que les puces Intel ne feraient plus rêver ? Le fondeur américain, qui a dominé l’industrie de l’informatique pendant plusieurs décennies, n’a pas su prendre le virage du smartphone et de la tablette, a vu Apple renoncer à l’utilisation de puces x64 dans ses Mac (au profit de ses propres puces ARM) et fait désormais face à une concurrence de Qualcomm, enfin prêt à faire basculer les PC Windows vers l’architecture ARM. Si les puces Intel sont encore populaires sur certains marchés (notamment pour jouer), le fondeur n’est plus l’acteur indétrônable qu’il a longtemps été. Les puces ARM, gravée dans une plus grande finesse, s’illustrent notamment par leur faible consommation énergétique.
Dans un article publié par Bloomberg le 30 août, on apprend qu’Intel réfléchirait actuellement à une restructuration pour rester un géant des semi-conducteurs. Le géant américain, qui traverserait « sa période la plus difficile en 56 ans d’histoire », se serait rapproché de banquiers d’investissement pour réfléchir à son avenir. Intel pourrait notamment scinder ses activités ou abandonner des projets.
Intel prêt à se transformer ?
C’est en septembre qu’Intel devrait faire des propositions à son conseil d’administration, alors que son action est revenue au niveau des années 2010.
Parmi les idées des banques Morgan Stanley et Goldman Sachs, qui travaillent avec Intel, il y a notamment une éventuellement division des activités de l’entreprise qui verrait son activité historique, la fonderie, devenir une structure indépendante. Intel pourrait alors vendre ses usines ou, à la manière d’un TSMC, fabriquer des puces pour les autres. Bloomberg suggère cependant que cette option serait perçue comme la plus extrême et qu’Intel, dans un premier temps, se contenterait de changements plus sages. L’entreprise pourrait notamment abandonner plusieurs projets, afin de réaliser des économies.
Malgré les nombreux efforts de Pat Gelsinger, l’actuel patron d’Intel, pour relancer le fondeur, la réalité économique joue aujourd’hui contre l’entreprise. Pat Gelsinger verrait d’un mauvais œil une scission de la fonderie, alors qu’il se bat pour refaire d’Intel un pionnier du secteur. Le problème est que l’entreprise perd beaucoup d’argent, a récemment licencié 15 000 personnes et n’a plus vraiment de vision long terme. La vision de Pat Gelsinger est de séparer le design et la production, afin de faire d’Intel un sous-traitant pour d’autres marques. Aujourd’hui, elle n’a pas encore payé.
Intel peut-il sortir la tête de l’eau ? Si certaines de ses puces sont encore indispensables dans l’industrie, le monde du PC s’apprête à réduire sa dépendance. Des acteurs comme Qualcomm et Nvidia semblent beaucoup plus intouchables, avec un risque pour l’avenir du géant de Santa Clara.
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