La sécurité informatique est devenue un enjeu absolument essentiel au 21ème siècle. La Commission européenne l’a bien compris : face aux attaques en ligne qui utilisent Internet pour porter des coups aux sociétés ultra-connectées, la défense ne peut plus être négligée. C’est pour cette raison que Bruxelles vient d’annoncer cette semaine la signature d’un accord avec le secteur de la cybersécurité.
Dans le cadre de ce partenariat public-privé, un investissement global de 1,8 milliard d’euros est prévu d’ici 2020. La participation de la Commission européenne s’élèvera à 450 millions d’euros, tandis que les entreprises du secteur privé mettront sur la table les trois quarts restants. C’est en tout cas ce qu’attend Bruxelles de ses partenaires, réunis dans l’organisation européenne pour la cybersécurité (ECSO).
Car ne pas investir dans ce domaine, en tout cas pas suffisamment, coûte très cher aux firmes du Vieux Continent. « Les incidents de cybersécurité causent d’importants dégâts économiques de l’ordre de centaines de milliards d’euros par an aux entreprises européennes et à l’économie en général », écrit la Commission dans une FAQ. « De tels incidents minent la confiance dans la société numérique ».
Et ces problèmes sont bien connus.
Ils vont du vol de secrets industriels et commerciaux à l’interruption de service plus ou moins longue, en passant par l’accès non autorisé à des informations personnelles qui se retrouvent ensuite sur la toile. Dès lors, et au regard de ce que ces incidents provoquent, l’effort demandé pour renforcer les défenses paraît pour le moins raisonnable, d’autant que Bruxelles participe significativement.
Bruxelles vise un investissement global de 1,8 milliard d’euros
Outre les firmes spécialisées dans la sécurité informatique, le partenariat établi avec la Commission européenne rassemblera des centres de recherche, des universités et des administrations publiques de différents échelons (nation, région et local). Parmi les domaines vers lesquels les investissements seront dirigés dans les années à venir figurent l’énergie, la santé, les transports et la finance.
Dans le cadre de cette alliance entre le privé et le public, quelques domaines ont été jugés prioritaires : les services de cybersécurité (audit, certification, conformité, gestion du risque, entraînement, etc), la protection des données, sécurisation des services utilisant une infrastructure dans le cloud ou encore la gestion de la confiance (accès et identité en ligne).
Un effort pas uniquement financier
Outre l’effort financier, la Commission européenne envisage de mettre en place un cadre européen de certification pour les produits de sécurité des TIC pour atténuer la fragmentation du marché européen de la cybersécurité, et de trouver des leviers pour faciliter l’accès au financement pour les petites entreprises actives dans le domaine de la cybersécurité.
À cela s’ajoutent la directive sur la sécurité des réseaux et de l’information qui installe en particulier un réseau d’équipes de réaction rapide en cas d’incident informatique au niveau européen, ainsi qu’un groupe de coopération interétatique. Il est aussi question de vérifier les capacités de l’agence de l’Union européenne chargée de la sécurité des réseaux et de l’information pour s’assurer qu’elle a bien les moyens d’assurer ses missions.
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