Polyvalent mais premium, voilà comment HP veut nous convaincre avec un format encore rare dans les ultrabooks : les machines de 15 pouces avec dalle UHD. Avec son magnifique écran particulièrement large et adapté au multimédia, HP interroge la forme des ultrabooks, et c’est donc ce qui nous a poussé à essayer ce modèle plutôt que le 13 pouces, plus classique, que l’on connaît déjà.
L’ultrabook a ses limites
Le premier regard que l’on pose sur le portable aura tendance à déconcerter. L’appareil est massif : l’écran de 39 cm est en fait bien plus déstabilisant sur un tel appareil qu’on ne pouvait l’imaginer. À force de s’être imposé l’ultra-mobilité comme principe pour le choix de nos ordinateurs portables, on avait fini par oublier qu’un écran aussi grand pouvait être présent sur un laptop.
Et c’est là tout l’équilibre fragile du design de ce HP : profiter d’un écran de très grande qualité et d’un format sans compromis tout en faisant de ce x360 un ultrabook mobile et haut de gamme.
Malgré sa taille, le x360 se révèle relativement fin avec un modeste 1,6 centimètre d’épaisseur. La finesse permet de conférer au portable son air d’ultrabook pour géant. Ce qui fait de lui un ultrabook qui répond au concept x360, c’est bien sûr ses charnières qui lient l’écran au portable : elles ont la mission de permettre une rotation de l’écran à presque 360°.
Ce qui peut séduire sur un format 13″ ne fonctionne finalement pas tant que ça sur 15″. Très honnêtement, en dehors des premiers essais, nous n’avons jamais utilisé le mode tablette du portable. Pour plusieurs raisons. Avec un poids de 1,9kg et 15″ de diagonale, le HP x360 est une tablette hybride très encombrante à laquelle on a du mal à trouver des utilisations. De plus, le mode tablette de Windows 10 étant un pur cauchemar sur un écran aussi grand, nous n’avons eu aucune utilité à avoir une tablette trop épaisse de 15″ sur les genoux.
En revanche, parfois, dans la vie quotidienne on trouve une utilité aux charnières de l’écran. C’est rare, mais ça arrive et c’est à ces quelques occasions que nous félicitons la fonctionnalité : par exemple, les charnières permettent de dresser l’écran de 15″ en face de soi, comme un téléviseur. Et là, l’écran 4K IPS (3840 x 2160) particulièrement lumineux et juste peut se transformer en allié des contenus multimédias. Le portable retrouve aussi deux autres éléments caractéristiques de la gamme : un très bon touchpad très large et un écran multitouch pour jouer aux hybrides.
Concernant la fabrication, l’utilisation de différentes sortes d’alliages donne encore au x360, comme par le passé, son charme à la fois très brut et classique. Ainsi, les tranches du portable sont par exemple dotées d’un effet métal brossé élégant, qui pourrait nous convaincre tout à fait si ces mêmes tranches n’étaient pas aussi tranchantes.
Anguleux et grand, ce laptop est encombrant, d’autant que sa masse ne le place pas parmi les poids plumes. De la même manière que pour les tranches, certains choix esthétiques sont un peu décevant au quotidien : ainsi les bords du clavier où vont reposer nos poignets sont trop coupants et finalement peu agréables. Les bords coupants exigent par ailleurs que l’on enlève notre montre ou bracelet avant de commencer à taper, au risque sinon de les exposer aux bords agressifs du portable.
Concernant la frappe, le format 15″ permet d’avoir un clavier large sur lequel on trouvera nos marques. On regrette quand même une conception du clavier, trop creusée dans l’appareil pour gagner de la place, ce qui est aussi moche que peu pratique à la frappe, mais nécessaire pour gagner quelques millimètres d’épaisseur. Heureusement, les touches offrent de bons retours et de belles sensations.
Enfin, dernier élément du design du x360 qui nous marque sur cette version comme sur les précédentes : la fente installé entre l’écran et le portable est toujours aussi dure à ouvrir. Asymétrique, on doit glisser nos ongles dans une entaille faite sous le touchpad mais non présente sur l’écran. C’est désagréable, on s’y reprend à plusieurs fois même après plusieurs semaines d’utilisation et on s’en veut de ne pas avoir des ongles assez solides.
Comme souvent avec ces nouveaux hybrides à charnières, l’impression de fragilité est présente malgré les métaux utilisés. Notamment quand à la frappe les charnières font légèrement trembler l’écran : c’était un problème du Surface Book pourtant très haut de gamme. C’est tout bête, mais c’est cheap.
Le HP x360 15″ s’illustre par l’absence d’une technologie qui aurait pu sauver sa conception et sa largeur : l’absence de bordures d’écran, comme sur les Dell XPS 13. Cette technologie qui se diffuse sur les smartphones prend un sens nouveau lorsqu’elle permet d’intégrer de grands et magnifiques écran dans des chassis étroits. Avec un tel design, le HP x360 15″ n’aurait probablement pas été le bâtard de l’ultrabook qu’il est.
En somme, sur ce modèle qui coûte à peu près 2 000 euros dans la configuration testée, HP a fait des erreurs de design et de logique qui peuvent devenir handicapantes à l’usage et cela malgré une construction haut de gamme.
À l’usage et à l’usure que vaut-il ?
On l’a déjà dit et répété, mais finalement, c’est son vrai point fort : l’écran UHD IPS du portable est un vrai plaisir, l’élément qui rend l’engin assez extraordinaire au sens strict du terme. La définition UHD est encore rare sur nos portables, alors ainsi implantée sur un large 15″ aux couleurs un peu froides mais très belles, c’est vraiment top. Dès lors qu’on va aller travailler sur de la photo ou de la vidéo, la valeur ajoutée sera évidente, pareillement lorsqu’il s’agit d’une utilisation multimédia. Et nos yeux finissent par nous remercier d’une telle précision dans l’affichage.
En revanche, le prix à payer de ces écrans UHD sur portable, c’est le support très aléatoire des logiciels dans Windows 10. Nombreux sont les éditeurs qui conçoivent leurs logiciels pour des définitions ne dépassant pas le Full HD et qui ne prennent pas la peine les adapter au nouveau haut de gamme.
Et les problèmes que rencontrent tous les possesseurs d’écran dont la définition dépasse les standards actuels sont semblables ; ils connaissent les inconvénients et les glitchs visuels dus à l’adoption tardive de telles dalles sur les laptops. Nous reviendrons sur la partie logicielle, mais c’est certainement l’un des points les plus décevants à l’usage.
D’autant que l’écran magnifique invite l’utilisateur à s’attarder sur la beauté et la précision de l’interface… qui est bourrée de véritables bugs visuels. Polices trop petite ici, icône floue là, définition virtualisée dans des applications ou des jeux… Un énorme effort est encore à faire par l’ensemble des développeurs et peut-être de la part de Microsoft qui n’arrive décidément pas à trouver une solution définitive à cette gestion des hautes définitions que nous relevions déjà lors du test de la Surface Pro 4.
Un laptop polyvalent, si on oublie le jeu
Pareillement, l’écran invite au jeu. N’étant pas gamer pour un sou, j’ai mis le x360 à disposition de vrais joueurs qui pullulent à la rédaction. Pour éprouver la machine sans trop tirer sur la corde avec des jeux gourmands, nous lui avons imposé quelques parties d’Overwatch. Or face au jeu de Blizzard, l’ordinateur n’est pas en pleine forme.
Le portable ne parvient à afficher le jeu qu’en diminuant de moitié la définition de l’écran : impossible de jouer en 4K, il faudra basculer sur du Full HD. Mais même là, et avec tous les efforts d’optimisation de Blizzard, nous peinons à avoir un framerate correct, ne dépassant pas les 20 FPS en multijoueurs. Autant dire que ce n’est malheureusement pas vraiment jouable et que vous allez donc devoir faire une croix sur tous les jeux plus gourmands que le titre multi à la mode. Vous pourrez en revanche vous lâcher problème sur les jeux indés peu gourmands et les titres qui ont quelques années.
L’ultrabook nous a en revanche convaincu pour la bureautique et le multimédia : le CPU Intel i7 de sixième génération couplé à 16 Go de RAM survole ces tâches quotidiennes avec beaucoup d’aisance. Difficile même avec les fuites de mémoire de Chrome de pousser à bout la configuration, quel que soit le nombre d’onglets ouverts. Avec 500 Go de stockage en SSD, ni le démarrage, ni le traitement du système de fichiers n’est une peine pour le Spectre x360 2016. Des bons points classiques pour un ordinateur haut de gamme, mais qui assurent aux professionnels une expérience de travail confortable.
De son côté, l’utilisation multimédia est bienvenue et un plaisir sur le x360 : encore une fois tout y est fluide, et la dalle éblouit les formats en sublimant nos contenus. En revanche, le portable conçu en partenariat avec Bang & Olufsen promettait un son de qualité depuis ses haut parleurs stéréos disposés autour du clavier et les résultats sont loin des standards de B&O. Le spectre sonore est très mal représenté, les basses grésillent légèrement, les médiums sont poussifs et le son donne un aspect global assez caverneux, peu puissant et très peu fidèle. Préférez un bon casque : chance, HP n’a pas suivi la mode et propose encore une multitude de ports sur son ultrabook de référence, allant de l’USB Type-C à l’HDMI et trois ports USB.
HP annonce une autonomie de 9h pour la version 15″, soit 4h de moins que la version 13″ ne disposant pas de l’affichage UHD. Cette différence est compréhensible, car effectivement un tel écran demande plus de jus. L’usage intensif que nous en avons fait nous a plus donné des durées de vie allant de 6 à 8 heures.
La configuration de notre modèle de test est disponible pour 1999 € sur le site HP, avec 500 Go de ROM, un i7 de sixième génération et l’écran 4K.
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Le verdict
HP Spectre x360 15" 2016
On a aimé
- L'écran UHD IPS
- Les finitions poussées
- La fluidité de l'ensemble
On a moins aimé
- Les 15" pas vraiment mobiles
- Limité niveau gaming
- Trop cher
Représentant discret et paradoxal de la cuvée 2016 de HP, ce x360 souffre de ses bonnes idées. Ainsi, le magnifique écran de 15 pouces ne semble pas adapté au concept d'ultrabook.
Toutefois, HP a pris un risque avec cette hybridation entre ultrabook et portable multimédia et réussit plusieurs tours de force : la machine reste compacte et polyvalente.
On le déconseillera aux ultra-mobiles et aux gamers mais en revanche, il trouvera sa place chez de nombreux professionnels qui y verront un ultrabook particulièrement confortable pour de longues sessions de travail. Le mode tablette, lui, est anecdotique.
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