Avec le concours de deux startups françaises, le ministère des Armées a annoncé le 10 septembre 2024 la réussite de tests consistant à établir une liaison optique par laser, avec un satellite et une station au sol. Un succès qui ouvre des perspectives opérationnelles pour les forces armées.

« Une première mondiale. » C’est ainsi qu’a été présenté le résultat d’un test inédit de communication par satellite, mardi 10 septembre 2024. Et c’est en France que l’expérimentation a eu lieu, sous l’égide de l’Agence de l’innovation de défense, une structure mise en place en 2018 et qui dépend de la direction générale de l’Armement (DGA).

Les atouts du laser face aux ondes radio

Cet essai consistait à établir une liaison laser entre une station au sol et un engin expérimental — appelé Keraunos — situé en orbite autour de la Terre. Un exercice complexe, où il a fallu tenir compte de la distance entre les deux extrémités de la communication, de la trajectoire du satellite ou encore de la rotation de la Terre, pour rester en vue.

Surtout, il ne s’agissait pas seulement de connecter Keraunos avec la station au sol : il fallait également s’assurer de la stabilité du canal. Selon le ministère des Armées, il a été possible de maintenir la connexion « sur plusieurs minutes », ce qui ouvre des perspectives pour une utilisation opérationnelle, à la place des communications par radio.

Le laser présente d’ailleurs des avantages par rapport à la radio : le débit, la discrétion et l’absence de contraintes liées aux règles de coordination d’utilisation du spectre radio. Il reste toutefois le challenge des turbulences atmosphériques, mais qui a été surmonté dans cet essai. Le ministère fait état d’une « qualité de transmission optimale ».

Des perspectives opérationnelles

Le test a impliqué un nano-satellite, c’est-à-dire un engin dont la taille ne dépasse généralement pas quelques centimètres et dont le poids n’excède pas quelques kilogrammes. La technologie à embarquer ne prend donc pas une place considérable. De fait, l’intégration sur de futurs satellites de l’armée ne semble pas hors de portée.

laser
Un faisceau laser. Image d’illustration. // Source : magann

Le ministère, d’ailleurs, ne dit pas autre chose dans sa communication. Et pour ce qui est de la station au sol, elle pourrait très bien être positionnée sur une structure mobile terrestre, comme un camion, sur une plateforme navale, comme une frégate ou un porte-avions, ou bien dans un aéronef — un avion radar, par exemple.

Outre l’Agence de l’innovation de défense et la DGA, l’expérimentation avec Keraunos a impliqué deux entreprises françaises. La société Unseenlabs a conçu le nano-satellite, tandis que Cailabs a développé le récepteur au sol ainsi que la charge utile (le laser) dans l’engin. Le projet a été financé à hauteur de 5,5 millions d’euros.

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