La semaine dernière, Nokia et Microsoft ont dévoilé un partenariat stratégique dans la téléphonie mobile. Suspecté depuis quelques temps, cet accord doit permettre aux deux géants de rebondir dans un marché difficile, face à des concurrents implacables. Pour y parvenir, Nokia va proposer des smartphones fonctionnant avec Windows Phone 7, la dernière plate-forme mobile de Microsoft.
Si le partenariat entre les deux entreprises a certainement été facilité par Stephen Elop, le directeur exécutif de Nokia et ancien transfuge de Microsoft, d’autres sociétés avaient intérêt à s’attirer les faveurs du géant finlandais. À commencer par Google, toujours à la recherche d’une opportunité pour étendre le champ d’action d’Android, son système d’exploitation mobile.
C’est ce qu’a confié Eric Schmidt, le directeur exécutif de Google, lors du Mobile World Congress. Le géant américain a « bien essayé » de convaincre Nokia d’opter pour sa plate-forme Android plutôt que de miser sur Windows Phone 7. Il a ajouté que Google « aurait adoré » avoir Nokia à bord, et que si l’entreprise a été repoussée cette fois-ci, la proposition était toujours d’actualité.
Malgré toutes les qualités que peut avoir Android, ce n’est peut-être pas forcément un mal que Nokia n’ait pas rejoint la (longue) liste des nombreux constructeurs ayant choisi Android comme système d’exploitation mobile. Cela évite une trop rapide concentration du marché des plates-formes mobiles autour d’un petit nombre d’acteurs. Au risque de voir émerger un dangereux duopole entre Android d’un côté et l’iOS d’Apple de l’autre.
Car en effet, il ne s’agit pas ici de déterminer si Windows Phone 7 est mieux ou moins bien qu’Android. Dans ce genre de débat, chacun a tendance à prêcher pour sa chapelle. Il s’agit de savoir si une entreprise ne va pas envahir tout le secteur au détriment de la concurrence. Or, seule une concurrence juste et loyale offre toutes les garanties de choix au consommateur.
Dans cette affaire, Nokia a sans doute fait le choix le moins catastrophique. La firme finlandaise évite de s’acharner sur Symbian, son système d’exploitation mobile, qui est en perte de vitesse depuis plusieurs années maintenant. Dans le même temps, elle opte pour une solution logicielle qui, à défaut d’être la meilleure, renforce la concurrence entre les O.S. mobiles, aux côtés de RIM et WebOS.
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