« Votre fréquence cardiaque est descendue sous 40 BPM pendant 10 minutes (début : 23:03) » : voilà la notification que j’ai reçue lors de ma première soirée avec une Apple Watch Series 10 sur le poignet. Normalement, je devrais m’inquiéter. Et si je regarde l’application Santé de mon iPhone, je découvre qu’il y a des centaines de notifications identiques depuis 2020 (je ne porte pas toujours la montre d’Apple). Rien que dans la nuit du 19 au 20 septembre 2024, il y en a eu… 23. Au plus bas, je suis descendu à 34 BPM. La journée, au repos, je suis aux alentours des 60 BPM.
Si vous appréciez regarder les keynotes d’Apple, alors vous savez à quel point la multinationale adore mettre en avant les fonctionnalités santé de son Apple Watch. Mieux, elle adore diffuser des témoignages d’utilisatrices et d’utilisateurs affirmant que la smartwatch a sauvé leur vie. De génération en génération, Apple n’a fait qu’améliorer sa copie, ajoutant toujours plus de capteurs pour s’assurer que tout va bien. Aujourd’hui, une Apple Watch Series 10 peut vous faire un ECG en quelques secondes, vérifier votre taux d’oxygène dans le sang et, même, signaler une éventuelle apnée du sommeil.
Mais Apple, dans sa volonté de bien faire, oublie un peu un public dont je fais partie : les personnes qui font beaucoup de sport et, par conséquent, et aussi pour des raisons génétiques, ont un cœur qui ne bat pas vite.
Impossible de descendre sous les 40 BPM avec une Apple Watch
Une Apple Watch Series 10 est équipée d’un capteur qui mesure votre rythme cardiaque en permanence, avec des données que vous pouvez lire directement sur la montre. Dans l’application de l’iPhone, il est possible de régler des paliers pour des niveaux élevé et faible de votre rythme cardiaque. S’il dépasse le seuil maximum pendant une période d’inactivité ou, à l’inverse, s’il descend en-dessous du palier minimum configuré, alors vous recevrez une notification d’alerte. Le hic ? La montre ne permet de configurer la fréquence cardiaque faible que sur trois paliers : 40 BPM, 45 BPM ou 50 BPM. Dans mon cas, il me faudrait 35 BPM. Sinon, je peux toujours dire à l’Apple Watch de ne pas me solliciter en cas de rythme trop faible — ce qui prive la montre d’une partie de son rôle de gardien de la santé.
Dois-je m’en soucier ? A priori non, compte tenu de mon rythme de vie. En outre, lors d’une hospitalisation de quelques jours survenue en 2015, j’avais eu le même souci avec le cardioscope qui ne faisait que biper quand j’essayais de m’endormir (car mon rythme cardiaque baissait trop). J’avais alerté l’infirmier, qui n’était pas inquiet après avoir appris que je faisais beaucoup de sport. Si j’étais atteint d’une pathologie du cœur, elle aurait certainement été décelée à cette période. Aussi, tous les ECG réalisés via la montre d’Apple n’ont rien signalé, alors qu’ils pourraient mettre en avant une bradycardie (anomalie du rythme cardiaque caractérisée par une fréquence cardiaque anormalement basse).
Selon cet article publié en 2014 par l’Institut de cardiologie de Montréal, « Chez un sportif d’endurance, comme un cycliste ou coureur de fond, la fréquence cardiaque peut être proche de 30 battements par minute au repos la nuit sans que cela soit anormal (…). En effet, l’exercice physique développe considérablement le système cardiovasculaire, notamment le volume de sang qui entre et qui sort du cœur. Ainsi, parce qu’il est entraîné, le cœur d’un sportif dépense moins d’énergie à fonctionner en temps normal. C’est pourquoi la fréquence cardiaque est plus basse chez le sportif que le sédentaire. »
Je cours au moins une fois par semaine depuis plus de 20 ans et je fais, chaque semaine, entre 3 et 5 entraînements dans une salle de sport (avec des exercices qui tirent parfois sur le cardio, comme du rameur ou des marches). Autant dire que je me sens « entraîné », n’en déplaise à ce que suggèrent les capteurs de ma montre connectée.
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