C’est une contrariété de plus pour Snapchat. Déjà sous la pression de Musical.ly, une appli de chant qui est en plein boom auprès des jeunes, voilà que le service d’échange de photos éphémères doit maintenant faire face à un recours collectif aux États-Unis. La raison ? La fonction Discover du service est accusée d’avoir promu des articles de presse qui ne sont pas appropriés pour des mineurs.
Pour bien comprendre ce dont il est question, il faut déjà saisir ce qu’est Discover. Il s’agit d’un espace dans lequel la sélection des contenus est réalisée par des médias qui sont partenaires de Snapchat — l’accès à Discover n’est pas gratuit : il faut payer Snapchat pour en profiter et ensuite dédier une équipe chargée de rédiger des contenus chaque jour. Il faut donc un retour sur investissement pour ces médias.
Dès lors, tout est orienté pour attirer le lecteur, afin de compenser les frais causés par Discover (Snapchat trie les candidatures et n’accepte que les très gros titres). On trouve dont des sujets du type « 10 things he thinks about your vagina » ou bien « 33 things wearing a thong feels like ». Il y a aussi des articles moins connotés, « 9 treats we miss from our study abroad days », et des papiers plus classiques.
Le problème, c’est que cette approche ne cadre pas avec la politique de Snapchat, qui veut que l’appli soit accessible aux mineurs : elle est en effet classée « 12 ans et plus » sur l’App Store, avec quelques mises en garde, et est accessible sur Google Play, avec comme seule recommandation « accord parental souhaitable ». Sauf que ce décalage a conduit une mère de famille à porter plainte.
10 things he thinks about your vagina
Dans le recours collectif enclenché en Californie, elle reproche que son fils de 14 ans ait été exposé sans aucune mise en garde à des articles de Discover. Il faut dire que les titres n’y vont pas de main morte : « 10 things he thinks when he can’t make you orgasm », ou encore « 23 pictures that are too real if you’ve ever had sex with a penis ». Des captures des films de Disney étaient utilisées en guide d’illustrations commentées.
Réagissant à l’affaire, un porte-parole de Snapchat a expliqué que cela relevait de la responsabilité des médias partenaires. « Nous sommes navrés si des personnes se sont senties blessées. Nos partenaires sur Discover ont une politique éditoriale indépendante, ce que nous soutenons ». Toutefois, il n’est pas impossible de penser que cette affaire va proposer des discussions en coulisses.
Pour les plaignants, il ne s’agit pas d’interdire la diffusion de ce type d’articles sur Discover mais de mettre en place les outils nécessaires pour éviter qu’un mineur ne tombe dessus, en filtrant en fonction de l’âge ou en donnant aux parents les moyens de s’assurer que leur progéniture ne consulte pas n’importe quoi. Plus facile à dire qu’à faire, car Snapchat est aussi un moyen pour les jeunes de discuter hors des radars parentaux.
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