En 2016, Mark Zuckerberg avait pronostiqué le futur de la tech. Le patron de Facebook, bien avant de se lancer dans le délire du métavers, imaginait un monde où des lunettes normales, indissociables de lunettes de vue, embarqueraient des écrans. Mark Zuckerberg se disait lucide sur les nombreux défis techniques qu’il fallait encore percer, mais indiquait que son entreprise y arriverait d’ici à plusieurs années.
Le 25 septembre 2024, à l’occasion de son événement Meta Connect, Mark Zuckerberg a fait un pas de géant vers ce futur. Le patron de Meta a dévoilé un premier prototype de « lunettes holographiques », appelé Orion. Cette génération n’est pas prête à être commercialisée, puisqu’elle coûterait une fortune à produire et n’est pas assez discrète, mais la vision de Meta semble se concrétiser.
Des lunettes qui projettent des images sur les yeux, avec un bon champ de vision
Contrairement au Meta Quest 3S ou à l’Apple Vision Pro, qui permettent de voir le vrai monde grâce à des caméras, Orion est un produit transparent. Meta dit avoir conçu de vraies lunettes autonomes et légères (moins de 100 grammes) conçues pour s’intégrer parfaitement au quotidien. Le champ de vision revendiqué par l’entreprise est de 70 degrés, ce qui est largement supérieur à ses meilleurs concurrents (Snap parle de 46 degrés, alors que l’homme voit à 180 degrés).
Les lunettes Orion embarquent plein de technologies. Il n’y a pas d’écran sur les verres, qui ne sont pas vraiment en verre (mais en carbure de silicium), mais des projecteurs holographiques Micro LED situés tout autour. C’est eux qui envoient de la lumière sur la rétine afin de simuler la présence d’images transparentes, en réalité augmentée. Les lunettes permettent ensuite de voir des applications, de passer des appels vidéo ou de jouer, le tout en voyant vraiment le vrai monde, sans passthrough artificiel. Meta assure que l’expérience est bluffante, même si nous n’avons pas encore pu essayer son prototype.
Mark Zuckerberg l’admet : concevoir un produit comme Orion est un défi compliqué. Il faut s’assurer de faire un produit socialement acceptable, offrir une lisibilité suffisante avec des hologrammes, ne pas dénaturer la vue… L’entreprise espère malgré tout que son prochain modèle sera prêt pour le grand public.
Pour contrôler les lunettes, Meta mise sur la voix, sur le contrôle gestuel et sur le suivi des regards, grâce à plusieurs capteurs situés dans les lunettes. Il y a aussi un bracelet neural, qui suit le système nerveux pour deviner ce que l’on veut faire. Là encore, c’est précurseur.
Les caractéristiques techniques des Meta Orion sont inconnues, mais on sait que les lunettes disposent de haut-parleurs, comme les Meta Ray-Ban. Elles disposent aussi de 7 caméras pour observer le monde et les yeux, de puces développées en interne et de Micro LED, pour préserver la justesse des couleurs. Le coût de fabrication est probablement très élevé, pour une autonomie sans doute de quelques minutes.
Orion : le futur du mobile ?
Avec Orion, Meta espère préparer l’après-smartphone, avec un produit qui s’insère directement dans la vision.
Son projet est beaucoup plus crédible qu’un casque VR (qui coupe du vrai monde) ou qu’un gadget IA (qui est trop petit), puisqu’il ne nécessite pas de tenir un appareil directement. Meta imagine sans doute un monde où le smartphone se projettera au milieu des yeux, puis se contrôlera par la pensée.
Meta le sait : Orion est un projet ambitieux, qui est sans conteste à plusieurs années de la forme dont l’entreprise rêve. Ce premier prototype marque la fin d’un projet secret pendant 10 ans, qui doit maintenant réussir à devenir un produit grand public.
En attendant, Meta peut compter sur sa collaboration avec Ray-Ban, qui propose des lunettes connectées et désormais dopées par son IA.
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