Qui a le meilleur réseau mobile en ce moment parmi les quatre opérateurs ? Lequel propose la meilleure couverture réseau ? Y a-t-il un classement fiable qui départage Orange, SFR, Free Mobile et Bouygues Télécom sur la qualité de service ? Beaucoup de questions, et des réponses à piocher dans les baromètres de nPerf et du régulateur des télécoms pour savoir qui s’en tire le mieux en 4G et en 5G.

Vous désirez changer de forfait mobile bientôt et vous hésitez entre tel ou tel opérateur ? Le critère du prix de l’abonnement est certainement situé très haut dans vos priorités. Mais d’autres enjeux existent, comme la qualité du réseau téléphonique. On a envie que ça capte bien et un gros débit pour surfer à toute allure sur Internet.

Quel est l’opérateur qui capte le mieux ?

On va vous décevoir. Il n’y a pas forcément de réponse définitive que l’on peut donner à cette question. Il peut y avoir une réalité générale, à l’échelle d’un pays, et puis des particularités locales, permettant un opérateur qui a l’air d’être en retrait de mieux s’en tirer. Gare, donc, à tirer des conclusions trop hâtives sur les tableaux comparatifs.

En outre, vous sollicitez votre accès mobile dans des circonstances très variées : à domicile, au travail, dans les transports en commun, sur des lieux de vacances, en extérieur, dans des bâtiments, et ainsi de suite. Toutes ces situations sont autant de variables qui peuvent changer le classement des opérateurs et, donc, la réponse à donner à la question.

ville 5G
Alors, ça capte ? // Source : Numerama

Malgré tout, même si ces comparaisons ont leurs limites, elles fournissent quand même une photographie à un instant T de la qualité des réseaux mobiles en France, grâce à la fois aux campagnes d’évaluation annuelles du régulateur des télécoms, et d’autres baromètres — avec des méthodologies qui peuvent toutefois diverger.

Quel est le meilleur réseau mobile en ce moment ?

Ces mises en garde effectuées, des enseignements peuvent toutefois être dégagés de ces observatoires pour déterminer les performances d’Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free Mobile en 4G et 5G. C’est un bon moyen de savoir où les quatre opérateurs en sont dans leur déploiement. Notez qu’il existe d’autres opérateurs, dits virtuels (MVNO), mais ils dépendent en fait des infrastructures de ces quatre-là.

Deux grands baromètres existent pour avoir une idée de la hiérarchie des opérateurs. Il y a nPerf et l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) Le premier est une entreprise basée à Lyon. Le second est une autorité administrative indépendante en charge de la régulation des télécommunications.

Quel opérateur est le numéro 1 ? Free ou Bouygues ? SFR ou Orange ?

Si l’on se base sur le baromètre annuel de nPerf pour l’année 2024, dévoilé le 14 janvier 2025, Free Mobile a le pire réseau de France. Pire, au sens de moins bon des quatre. Le quatrième opérateur apparaît en retrait en latence, en débit descendant, en débit montant et en temps de chargement des pages web.

Cela ne se joue pas forcément à grand-chose. Pour ce qui est des débits descendants, les performances de Free ne sont jamais très loin de celles de Bouygues, qui se trouve bien souvent talonné. En revanche, il y a un écart plus net avec SFR et Orange. Au global, c’est Orange qui prend la première marche du podium, mais d’une courte tête.

Orange reste le meilleur au niveau des débits descendants.
Orange reste le meilleur pour les débits descendants. // Source : nPerf

Du côté de l’ultra-haut débit mobile, c’est-à-dire de la 5G, on retrouve à peu près le même classement. Free ferme la marche, Bouygues se trouve dans le milieu du tableau et SFR et Orange bataillent pour la tête — les deux sont au coude à coude, mais les données détaillées suggèrent que c’est Orange qui fait un peu mieux.

Si globalement Orange apparaît comme l’opérateur qui a le meilleur réseau mobile en métropole, le fait que les écarts entre l’opérateur historique et les trois autres ne sont pas colossaux pour autant. Il y a malgré tout une relative convergence des résultats des quatre groupes sur les principaux indicateurs. Personne n’est à ce point à la traîne.

Les tests spécifiques à la 5G chez nPerf.
Les tests spécifiques à la 5G chez nPerf. // Source : nPerf

Quel est le réseau qui marche le mieux ?

Il est aussi possible d’évaluer la qualité de service grâce au travail d’évaluation du régulateur des télécoms. Chaque année, un observatoire est produit avec le souci de coller à la réalité des usages. Réception des SMS, vitesse de téléchargement, chargement d’une vidéo en ligne ou encore navigation web. Les thèmes sont nombreux.

Les débits (Mbit/s) d’Orange, SFR, Bouygues et Free Mobile (toutes zones)

Source : Arcep
Source : Arcep

Les débits (Mbit/s) d’Orange, SFR, Bouygues et Free Mobile (en zones denses)

Source : Arcep
Source : Arcep

Appels téléphoniques via application de messagerie instantanée

Source : Arcep
Source : Arcep

Appels téléphoniques via application de messagerie instantanée (sans perturbation)

Source : Arcep
Source : Arcep

Appels, SMS, qualité, web, streaming débit en 2G, 3G, 4G et 5G

Source : Arcep
Source : Arcep
Source : Arcep
Source : Arcep

Quel est le processus pour tester les opérateurs Internet ?

La campagne de mesures pour 2023 a eu lieu de la mi-mai à à la mi-août. Les résultats détaillés peuvent être trouvés sur la page du régulateur des télécoms. Les évaluations ont suivi un plan similaire à celui observé par le passé : plus d’un million de mesures effectuées en 2G, 3G, 4G et 5G dans tous les départements métropolitains.

Pour que la mesure de la qualité de service reflète bien l’expérience des utilisateurs sur le territoire français, l’Arcep s’est focalisé sur les lieux de vie (à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments) et dans les transpors routiers (les trains, les métros et les axes routiers — autoroutes et grandes routes secondaires).

Du côté des usages, le focus a été mis sur les plus courants : les coups de fil, les SMS, l’affichage de pages et de vidéos (streaming) et le téléchargement et l’envoi de fichiers. En 2023, l’Arcep a modifié son approche concernant les débits descendants, en développant une évaluation autour de trois seuils — exprimés en mégabits par seconde (Mbit/s).

  • 3 Mbit/s : débit adapté aux usages les moins exigeants de l’Internet mobile tels que la navigation Web ;
  • 8 Mbit/s : débit adapté aux usages les plus courants, tels que le visionnage vidéo ;
  • 30 Mbit/s : débit adapté aux usages les plus exigeants, comme l’utilisation d’outils collaboratifs dans un cadre professionnel.

Cartes 4G et 5G : qui a la meilleure couverture en France ?

Le développement de la 5G avance à grands pas en France, même si la 4G reste encore la génération de téléphonie mobile la plus courante. Selon les plans de déploiement actuels, la couverture en 5G de toute la métropole prendra encore beaucoup de temps : elle ne sera complète qu’après 2030.

Reste que dans les grandes villes, l’ultra haut débit mobile est de plus en plus répandu, à condition d’avoir un smartphone compatible — ce qui est le cas des téléphones les plus récents disponibles à l’achat. Autre condition : avoir un forfait mobile 5G, ce qui nécessite parfois de payer plus cher. Il existe aussi des opérateurs qui offrent la 5G gratuitement.

Le régulateur des télécoms entretient un observatoire du déploiement 5G, qui contient notamment quatre cartes montrant les sites 5G des opérateurs qui sont actuellement ouverts. La dernière mise à jour date de décembre 2024. Les différentes couleurs des points sur la carte correspondent à des bandes de fréquences particulières.

Source : Arcep
Cartographie des sites 5G ouverts commercialement par opérateur, en décembre 2024. // Source : Arcep

Concernant la 4G, les mesures pour les quatre opérateurs sont excellentes, avec une couverture de la population supérieure à 99 %. En revanche, la couverture du territoire est incomplète : selon les cas, il y a encore de 4 et 8 % de la surface du pays en zone blanche. Les derniers pourcentages sont les plus difficiles à grappiller.

Un plan (New Deal Mobile) est en cours d’exécution pour en finir avec les ultimes zones blanches sans 4G, qui se trouvent généralement dans des zones très faiblement peuplées ou dans des zones difficiles d’accès — par exemple au fin fond d’une vallée nichée entre les montagnes. Mais c’est ici que se jouent les dernières fractures numériques.

OpérateurOrangeFree MobileBouyguesSFR
Couverture 4G population (septembre 2024)99+ %99+ %99+ %99+ %
Couverture 4G territoire (septembre 2024)94 %92 %96 %96 %

Un affichage interactif avec des cartes simulées de couverture est disponible sur le site Mon Réseau Mobile. C’est très pratique pour savoir l’état du réseau près de chez vous, à votre domicile, dans votre ville ou bien sur votre lieu de travail, et voir ainsi la situation en fonction de votre lieu de vie, plutôt que de raisonner sur des moyennes à un échelon trop impersonnel, qui ne dit rien de la situation locale.

Des accords entre opérateurs pour utiliser les réseaux

Si chaque opérateur de téléphonie mobile s’efforce de bâtir sa propre infrastructure pour ne pas avoir à dépendre d’un réseau concurrent, il faut savoir qu’il existe quand même des accords entre les différents protagonistes pour faire circuler certaines communications électroniques via les antennes-relais d’un rival, ce qui peut compliquer passablement le choix entre telle ou telle offre.

Dans le cas d’Orange, toutes ses communications transitent exclusivement par son réseau. Par contre, l’opérateur historique a signé un accord d’itinérance sur la 2G et la 3G de façon à ce que la clientèle de Free Mobile accède au réseau d’Orange, le temps qu’il bâtisse le sien. Signé en 2011, il s’estompe petit à petit depuis en 2015. Les deux partenaires vont le prolonger jusqu’en 2022, au lieu d’en finir en 2020.

Arrivé après tous les autres, Free Mobile a dû trouver un partenaire pour se mettre en selle. La société fondée par Xavier Niel a conclu en 2011 un accord avec Orange pour utiliser son réseau lorsque surviennent des télécommunications en 2G et 3G. À mesure que son propre réseau se développe, Free Mobile sollicite de moins en moins besoin d’Orange. Mais pour la 4G, Free Mobile se débrouille tout seul.

Concernant Bouygues Telecom, la situation est mixte : il utilise son réseau pour acheminer les liaisons en 2G, 3G et 4G mais il faut savoir qu’un accord de mutualisation existe depuis janvier 2014 avec SFR pour un réseau mobile mutualisé sur une partie du territoire. C’est la raison pour laquelle les deux opérateurs ont parfois des résultats très proches dans les campagnes de mesures.

Naturellement, c’est la même chose chez SFR. La filiale d’Altice s’appuie d’une part sur son propre réseau téléphonique pour la 2G, 3G et 4G mais aussi des infrastructures mises en place conjointement avec Bouygues Telecom dans le cadre de cet accord de mutualisation. Il est à noter que cet accord inclut une prestation d’itinérance 4G pour les clients de SFR sur une partie du réseau de Bouygues Telecom.

(mise à jour en janvier 2025 avec le bilan annuel de nPerf)

Source : Numerama

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