Google a tenu ce jeudi 3 octobre 2024 son événement Google for India. L’occasion d’annoncer des nouveautés spécifiques pour le deuxième pays le plus peuplé du monde, en rapport avec ses langues.

Pour Google, l’IA représentera en 2030 364 millions d’euros (ou 33,8 milliards de roupies indiennes) de PIB en Inde. Et avec près d’un milliard et demi d’habitants et plusieurs centaines de millions d’utilisateurs de Google, le marché de l’IA y est énorme. Forte de 20 ans de présence dans le pays, Google veut mettre ses utilisateurs au pas de l’IA et de ses outils. Elle y organise chaque année l’événement Google for India, dont la dernière édition s’est déroulée ce jeudi 3 octobre, avec le plein d’annonces autour de Gemini, mais pas seulement.

Avec Gemini, Google s’adapte aux langues en Inde

L’intérêt d’avoir un événement spécifique à l’Inde est de pouvoir annoncer des nouveautés uniquement pour ce marché. Tout d’abord, Gemini Live, la version vocale du chatbot Gemini, devient utilisable en hindi. Google précise que huit autres langues indiennes arriveront par la suite, à savoir le bengali, le gujarati, le kannada, le malayalam, le telugu, le tamil et l’urdu. La fonction est d’ailleurs tout récemment devenue gratuite sur Android.

Source : Google
L’interface de Gemin Live. // Source : Google

Les résumés de recherches Google par IA, les AI Overviews, étaient déjà disponibles en hindi, mais vont aussi l’être en bengali, en marathi, en télougou et en tamoul dans les semaines à venir. Cependant, comme le rappelle TechCrunch, la fonctionnalité n’était jusqu’à maintenant pas très convaincante en hindi. D’autant plus qu’elle était critiquable en d’autres points.

Google AI Overviews. // Source : Google
Google AI Overviews. // Source : Google

Les utilisateurs indiens sont apparemment fans des interactions vocales et vidéos : là aussi, Google s’adapte. C’est en Inde que Google Lens est la plus populaire : Google indique expérimenter les recherches basées sur la vidéo. Les utilisateurs pourront poser des questions sur des objets en mouvement. Google Maps aussi a droit à de l’IA générative, avec des résumés de lieux ou encore la recherche d’expériences spécifiques. Cette dernière est alimentée par les avis et images sur Google Maps laissés par les utilisateurs.

Avec ses outils d’IA, Google souhaite aussi convaincre les commerçants indiens. Par exemple, Merchant Center permet de créer des animations vidéo générées par IA uniquement à l’aide photos statiques d’un produit. L’entreprise veut aussi proposer un système qui convertit les photos de menus de restaurants en listes textuelles.

Google veut mettre de l’IA partout pour conquérir l’Inde

Convaincre les utilisateurs, c’est bien, mais il faut aussi convaincre les autorités indiennes. Google n’a pas réussi avec l’Union européenne qui légifère sur les usages de l’intelligence artificielle (générative) avec ses fameux Digital Markets Act et AI Act. Alors que d’autres pays y réfléchissent sérieusement, il ne serait pas dans l’intérêt de Google que le gouvernement de Narendra Modi restreigne l’entreprise. En parallèle de ces annonces, Google en profite pour faire du lobbying auprès de l’Inde.

Pour cela, la firme tente de convaincre par l’économie : le numérique serait un Eldorado tant économique que social. Pour la firme, « en maximisant le potentiel de l’IA, l’Inde peut stimuler la croissance et la productivité, améliorer le niveau de vie et s’attaquer à certains problèmes sociaux les plus urgents du pays ». Google parle d’un marché du numérique à un milliard de dollars d’ici à 2028, soit 20 % du PIB de l’Inde. Et un rapport qu’elle a commandé estime qu’en 2030, l’IA représentera 364 milliards d’euros sur le marché.

La conférence Google for India 2024 // Source : Google India
La conférence Google for India 2024. // Source : Google India

Côté social, Google fait la promotion d’Agrostar, une application mobile « qui aide à augmenter les rendements des cultures et à encourager les pratiques durables pour les petits agriculteurs en Inde ». Enfin, la firme californienne veut mettre de l’IA dans les services publics, « notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la gouvernance en ligne et de la finance ».

Concernant la protection des données personnelles, les « organisations indiennes de tous les secteurs, y compris le secteur public, auront la possibilité de stocker leurs données au repos et d’effectuer un traitement d’apprentissage automatique pour notre modèle de langage de pointe, Gemini 1.5 Flash, entièrement en Inde », précise Google dans un billet de blog.

Mais évidemment, Google veut un « cadre politique approprié ». Cela passe par la facilitation de l’implantation de datacenters en Inde ou encore la formation.

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