Tesla Motors avait révélé le 30 juin dernier qu’il faisait l’objet d’une « évaluation préliminaire » de la part de la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA), l’autorité de sécurité routière américaine, après l’accident mortel subi par le propriétaire d’une Tesla Model S en mode Autopilot. Mais l’on ignorait jusqu’à présent l’étendue des questions posées à Tesla, qui avait indiqué que l’enquête viserait à vérifier si le système s’était comporté « comme prévu ».
Or selon Reuters, l’enquête est très détaillée. La NHTSA a envoyé le 8 juillet un questionnaire de sept pages à Tesla, pour connaître précisément le fonctionnement de son mode Autopilot. L’agence veut notamment connaître tous les détails des modifications apportées par Tesla, les différentes mises à jour appliquées au système d’assistance à la conduite, et même des informations sur les prochaines mises à jour prévues par le constructeur.
Celles-ci seront d’une importance particulière puisqu’elles pourraient venir combler des failles qui auraient été détectées, et qui peut-être auraient pu être évitées avec davantage de tests réalisés par l’industriel lui-même.
Vérifier l’efficacité des mesures de sécurité
Pour vérifier si Tesla insiste suffisamment auprès des clients sur le fait que son Autopilot ne dispense pas de regarder la route et d’être prêt à intervenir à tout moment, l’agence de sécurité routière demande également au constructeur des données statistiques sur ses systèmes de sécurité. Elle veut connaître notamment le nombre de fois où le système a demandé aux conducteurs de laisser les mains sur le volant, et combien de fois le véhicule a baissé de vitesse après avoir détecté que le conducteur n’était pas assez vigilant.
Elle cherche aussi à savoir comment Tesla utilise les caméras et les sonars installés sur la voiture, ce qui est prévu dans le cas où ces équipements ne fonctionnent pas correctement, comment le système est testé, et comment sont traités les éventuels « faux positifs ». Cette dernière question n’est pas anodine puisqu’il est possible que les capteurs avaient détecté la remorque surélevée sur laquelle est venue percuter la voiture, mais que le système de freinage d’urgence ait été neutralisé par des algorithmes qui évitent que la voiture freine brutalement au moindre panneau de signalisation qui se dresse au dessus de la route.
La NHTSA demande aussi l’ensemble des enregistrements de données détenus par Tesla sur tous les accidents qui ont impliqué une voiture en mode Autopilot. Depuis l’accident mortel, deux autres accidents sans blessés se sont produits aux États-Unis.
C’est uniquement à l’issue de l’analyse des réponses que l’agence décidera ou non d’imposer des modifications à Tesla, sans doute pas avant plusieurs mois.
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