Les guerres de demain se préparent aujourd’hui. Dans un message partagé sur X (ex-Twitter) le 8 octobre 2024, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a annoncé la mise en route d’un nouveau programme militaire, qui consiste à développer un nouveau drone de combat. Ce chantier sera long : l’engin ne devrait entrer dans les forces qu’à partir de 2033.
Un horizon lointain, mais la feuille de route regroupant les caractéristiques principales que ce drone devra posséder a été présentée, ce qui permet de savoir les grands axes de conception.
L’engin devra inclure des « technologies de furtivité » (générer une signature radar aussi réduite que possible), une relative autonomie (l’humain devra rester dans la boucle de décision) et disposer d’une soute pour délivrer de l’armement. « Il sera doté d’une grande polyvalence et conçu pour pouvoir évoluer en fonction des menaces futures », selon Dassault.
Surtout, ce drone de combat sera « adapté au combat collaboratif », afin de pouvoir l’articuler avec des avions de chasse français — en l’occurrence, les Rafale. D’ailleurs, comme le signale Sébastien Lecornu, l’engin sans pilote pourra être opéré directement depuis les cockpits des chasseurs français, en fonction des besoins opérationnels.
Un drone de combat lié au Rafale F5
Mais pour atteindre cette capacité, le développement seul de ce drone ne suffira pas. Il faudra également actualiser les spécificités du Rafale, avec la mise au point et le déploiement d’un nouveau standard, appelé « F5 ». Cette modernisation devrait survenir à partir de 2030. Ce standard est prévu de longue date et entre dans la mise à niveau régulière de l’avion.
Depuis son premier vol en 1991 et son entrée dans les forces en 2002, le Rafale a connu plusieurs évolutions qui ont élargi sa palette d’action. Après les standards F1, F2 et F3 (ainsi que des sous-standards F3-R et F3-OAT), le Rafale français en est globalement au standard F4. Mais déjà, d’autres sous évolutions sont en cours (F4.1 et F4.2)
Les performances et les caractéristiques du standard F5 sont encore assez mal connues, mais, selon Sébastien Lecornu, il permettra à l’avion de « faire face aux menaces des décennies 2030 et 2040 ». En particulier, le Rafale F5 emportera le futur missile nucléaire hypersonique ASN4G — il volera au-delà de Mach 5 (cinq fois la vitesse du son), soit 6 100 km/h.
Plus spécifiquement, le Rafale F5 doit offrir à la chasse française la faculté « d’affronter des défenses aériennes toujours plus performantes et de maîtriser des environnements de plus en plus contestés, », selon le ministère des Armées. C’est capital pour la dissuasion nucléaire française, qui s’appuie sur le Rafale pour sa composante aérienne.
Le Rafale F5 sera « la deuxième génération de chasseurs connectés » dans l’armée de l’Air, après le standard F4. « Il bénéficiera d’une intégration renforcée avec d’autres systèmes, tant au sol qu’en vol », et poussera « encore plus loin » les avancées permises avec la génération précédente : sur la connectivité et la puissance de traitement des données, notamment.
Dans cette architecture, le drone est pensé « pour faciliter les opérations de reconnaissance et la pénétration des défenses adverses ». Il pourrait ainsi servir à tromper les systèmes anti-aériens adverses, ou faire diversion. Il offrira en tout cas à la France une possibilité d’emploi plus « risquée », car le drone, étant sans pilote, peut être davantage exposé.
Selon Dassault et le ministère des Armées, le drone de combat va se fonder sur les travaux déjà engagés avec le Neuron. Ce démonstrateur de drone de combat furtif a mobilisé plusieurs industriels européens, en France, mais aussi l’Italie, l’Espagne, la Suède, la Grèce et la Suisse. Un premier vol avait eu lieu fin 2012, neuf ans après le début du projet.
Au-delà du standard F5 et de ce drone de combat, d’autres évolutions sont attendues pour le Rafale. Mais à long terme, l’armée française avec certains partenaires européens planchent sur le « chasseur de nouvelle génération », qui viendra remplacer plusieurs avions, dont le Rafale. Il s’intégrera dans le Système de combat aérien du futur, qui mobilisera aussi des drones.
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