Voilà 292 jours que la très discrète navette expérimentale X-37B est en orbite autour de la Terre. Et depuis cette date, l’armée américaine ne s’est guère épanchée dessus, non sans raison : le Pentagone conduit aux côtés de Boeing des tests d’endurance de longue durée dans l’espace, et dont les détails sont placés sous le sceau du secret. Washington reste très discret quant à la finalité militaire de cette navette.
Mais au mois d’octobre 2024, la Space Force — qui est la branche militaire chargée des activités spatiales — est sortie de sa réserve pour mettre en avant une future manœuvre qu’elle décrit comme une grande première. Il s’agit précisément d’exécuter des « aérofreinages » qui vont permettre au vaisseau top secret de changer d’orbite. Jamais le X-37B ne l’avait tentée précédemment, selon la Space Force.
Des tests dynamiques d’aérofreinage
Dans le cadre de ce vol baptisé OTV-7 (pour Orbital Test Vehicule n°7), l’US Space Force souhaite ramener l’engin sur une orbite plus basse. « C’est la première fois que l’US Space Force et le X-37B tentent d’effectuer cette manœuvre dynamique d’aérofreinage », souligne l’armée à l’occasion d’un communiqué.
L’armée ne précise pas dans quelles proportions le X-37B va descendre, ni quelle altitude l’engin va rejoindre ou laquelle il va quitter. On comprend néanmoins que le vaisseau va relativement décélérer — les caractéristiques du vol ne sont pas non plus indiquées — et démontrer à cette occasion une certaine faculté de manœuvre.
L’armée américaine signale que l’engin a jusqu’à présent suivi une orbite elliptique élevée qui consiste à alterner entre des phases d’éloignement et de proximité avec la Terre. Selon les observations qui ont pu être faites en début d’année, le X-37B culmine jusqu’à 38 838 km avant de redescendre à 323 km d’altitude.
La notion d’aérofreinage n’est pas nouvelle dans le domaine du spatial, et des projets civils s’en servent, y compris pour détruire des satellites. La manœuvre consiste à exploiter l’atmosphère pour ralentir, en misant sur la résistance de l’air. Cela permet « de changer d’orbite tout en dépensant un minimum de carburant », relève l’US Space Force.
Cet ajustement de trajectoire effectué, « le X-37B reprendra ses objectifs de test et d’expérimentation jusqu’à ce qu’ils soient atteints, après quoi le véhicule se désorbitera et effectuera un retour en toute sécurité », conclut le Pentagone. À ce stade, on ignore combien de temps encore la navette doit demeurer en orbite autour de la Terre.
Historiquement, chaque mission OTV a permis d’allonger un peu plus la durée de la navette dans l’espace. Le premier essai, organisé en 2010, a donné lieu à un séjour spatial de 224 jours. Le sixième a atteint 908 jours, soit pratiquement deux ans et demi. Si la navette conserve ce rythme, elle dépassera largement les mille jours en vol.
Au-delà des aspects purement militaires, la navette offre aussi l’occasion de tester des technologies et des matériaux dans diverses situations — et en particulier face au rayonnement cosmique. À ce sujet, l’agence spatiale américaine a pu fournir des graines qui ont embarqué dans le X-37B afin de constater les effets des radiations.
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