« Google a beaucoup de pouvoir, ils sont vraiment méchants avec moi, vraiment vraiment méchants avec moi ».
Dans une longue interview de 3 heures à Bloomberg, dans laquelle il a détaillé son programme économique, Donald Trump a fait du Donald Trump.
Interrogé sur l’avenir d’Alphabet, la maison mère de Google, s’il parvenait à reconquérir le pouvoir le 5 novembre, l’ex-locataire de la Maison-Blanche a présenté Google en ne se positionnant que de son point de vue personnel. « S’il y a 20 bons articles et 20 méchants articles sur moi, vous n’allez voir que les 20 méchants articles ». Le candidat républicain ajoute : « je pense que Google est truqué, tout comme notre gouvernement l’est partout ».
Aux États-Unis, où le Département de Justice étudie actuellement une restructuration de Google (il rêve de casser son monopole sur la recherche, notamment en le forçant à céder ses activités publicitaires), Donald Trump pourrait disposer d’un pouvoir inédit contre les géants du web en cas de réélection. Le milliardaire, qui avait tenté pendant son mandat de rendre les réseaux sociaux responsables des contenus postés par leurs utilisateurs, pourrait être celui qui met fin aux super-pouvoirs des géants de la Silicon Valley.
Google dans le collimateur de Donald Trump, même si ses plans exacts restent inconnus
Après avoir détruit Huawei en dehors de Chine et menacé de bannir TikTok (avant de le rejoindre et de finalement l’encenser), Donald Trump pourrait s’en prendre aux géants de la Silicon Valley, qu’il reproche d’être critique en son égard, en cas de second mandat.
Dans son interview à Bloomberg, le candidat républicain a exprimé sa méfiance contre le géant du web, même s’il reconnait que Google « mérite beaucoup de crédits » et que « nous ne voulons pas que la Chine ait des entreprises comme ça ». Donald Trump ne semble pas détester Google, mais, malgré son programme pro-tech (il s’est rapproché d’Elon Musk, veut créer une cryptomonnaie nationale et favoriser la production locale), se déclare partagé sur le démantèlement, mais plutôt pour.
« Je pense que c’est une menace. Franchement, je pense que tout est une menace. Il n’y a rien qui ne soit pas une menace. Mais parfois, il faut se battre contre ces menaces. Je ne suis pas un fan de Google, ils me traitent mal, mais allez-vous détruire l’entreprise en faisant cela ? » s’interroge Donald Trump, qui cite les inquiétudes de Google en cas de démantèlement.
Donald Trump, qui accuse la foulée la presse d’être « corrompue », semble flatté par le fait que Google lui indique qu’il est le sujet numéro 1 en audience. Après avoir longtemps menacé Google de fermeture, il semble aujourd’hui prêt à une régulation plus modérée, même s’il ne semble pas sur le point de s’opposer à l’enquête du DOJ.
Donald Trump oublie l’intelligence artificielle
Dans son discours sur Google, Donald Trump ne cite pas une seule fois l’intelligence artificielle, qui est certainement la menace la plus importante pour l’activité recherche de Google.
Le géant du web fait lui-même évoluer son moteur de recherche avec l’IA, ce qui pourrait indirectement mettre fin au monopole actuel. L’émergence de nouveaux concurrents, comme Perplexity ou SearchGPT, transforme nos habitudes de recherche. Il est étonnant de ne pas voir Donald Trump briefé sur ce sujet essentiel, alors qu’il pourrait avoir un impact sur l’avenir du géant du web.
Malgré le soutien de plusieurs figures fortes de la tech, qui appellent vivement à son élection (notamment tout l’entourage d’Elon Musk), Donald Trump semble encore imprécis sur ces sujets. Toujours est-il que son protectionnisme ne sauverait pas Google d’un désormais très probable démantèlement.
Kamala Harris, de son côté, ne détaille pas explicitement son programme sur Google. Le soutien des géants californien pour le clan démocrate pourrait soulager le géant du web.
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