On en parle parfois sous l’appellation de « munition téléopérée ». Un nom tout à fait pudique, qui désigne en réalité un drone kamikaze, un aéronef sans pilote et chargé d’explosif que l’on précipite sur une cible pour la détruire ou, à défaut, l’endommager. En la matière, la guerre entre la Russie et l’Ukraine constitue un terrible laboratoire de l’innovation.
Comme tous les états-majors du monde, la haute hiérarchie militaire française regarde de très près ce conflit pour en tirer des enseignements sur l’évolution du champ de bataille. Impossible, donc, de manquer la révolution des drones. Les forces armées en avaient déjà, mais pas nécessairement de ce type. C’est en train de changer.
Un drone kamikaze français à l’essai
C’est ce que souligne Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, ce mercredi 16 octobre 2024. Dans un message partagé sur X (ex-Twitter), il a diffusé une courte vidéo montrant les derniers mètres franchis par un drone kamikaze avant de heurter sa cible. S’ensuit alors une forte explosion, signe que l’engin embarquait une charge détonante.
Fournie par la direction générale de l’Armement (DGA), dont la mission est de préparer l’avenir des matériels de défense de la nation, la vidéo est la preuve du « succès des essais de la première munition téléopérée française », a écrit Sébastien Lecornu. C’est cet armement qui ira dans les forces et en Ukraine « dans les prochaines semaines », a-t-il ajouté.
Cette brève présentation en vidéo du drone kamikaze s’inscrit dans le sillage d’une annonce faite au printemps. À l’époque, le ministre des Armées a fait état de la commande de 2 000 drones kamikazes à la société Delair, basée à Toulouse. Elle équipe déjà l’armée française avec un engin capable de faire des cartographies des environs et dont la portée atteint 50 km.
Un volume insuffisant pour la réalité de la guerre
À l’époque, il était question d’en livrer 100 à l’Ukraine pour soutenir Kiev face à l’invasion terrestre provoquée par la Russie. Toute aide est toujours utile, mais la réalité de la guerre de haute intensité laisse entendre que ce transfert sera extrêmement insuffisant. Y compris si la totalité de ces 2 000 drones était livrée à l’Ukraine.
Le Royal United Services Institute, un think tank britannique, avait livré une estimation en septembre 2023 sur le volume de drones consommés par Kiev dans cette guerre : 300 drones par jour et jusqu’à 10 000 par mois. Les volumes de production de chaque camp n’ont également rien à voir : cela commence à se compter en millions.
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