C’était il y a un peu plus de cinq mois. Numerama relevait que Microsoft se trouvait face à un problème de taille : Windows 10 ne meurt pas. Sa part de marché se situait aux alentours de 68 % en mai 2024, soit un peu plus de deux ordinateurs Windows sur trois. Son successeur, Windows 11, était loin derrière, avec une part de marché sous les 30 %.
Cinq mois après, les grands rapports de force n’ont pas grandement bougé. Il y a certes une érosion que l’on distingue dans les données fournies par le site Statcounter, l’une des références dans ce domaine, mais celle-ci semble trop modeste pour inverser suffisamment la tendance d’ici octobre 2025. Or, c’est à ce moment-là que le support de Windows 10 cessera.
Depuis avril 2024, on note une baisse de la part de marché de Windows 10, qui est passé en septembre à 62,75 % — en moyenne, l’écart de baisse d’un mois sur l’autre est de 1,43 point, avec des variations allant de 0,85 à 2,3. Même avec une fourchette haute, de 2,5 points de baisse par mois jusqu’à octobre 2025, ce sera insuffisant.
Dans ce scénario, Windows 10 aura toujours une part de marché de 30 % dans le secteur des O.S. Windows — elle sera même de presque 43 % si on tient compte de la moyenne de baisse ces derniers mois. C’est un problème quand on sait que la fin du support de Windows 10 signifie la fin des mises à jour et des correctifs de sécurité face aux failles.
Windows 10 va-t-il devenir un problème de sécurité majeur ?
Va-t-on collectivement dans le mur avec cette échéance et qui surviendra dans moins d’un an ? On sait que Microsoft a prévu un airbag de sécurité spécial, qui consistera à proposer, moyennement un abonnement payant, des mises à jour supplémentaires pour trois années de plus (soit jusqu’à fin 2028). Les prix augmenteront chaque année.
La tarification finale n’est toutefois pas encore connue et cette formule vise surtout le secteur professionnel. Le mur est donc toujours très réel pour les particuliers, d’autant plus pour ceux dont les PC ne sont pas compatibles avec Windows 11. Or, rien ne garantit que le matériel va être renouvelé d’ici à la date butoir. En outre, il est déconseillé de forcer l’installation sur un appareil incompatible.
À moins d’un changement spectaculaire, mais incertain, dans le rythme de réduction de la part de marché, qui demeure encore très élevé, Microsoft sera peut-être amené à revoir son plan de vol. En particulier, cela pourrait être le décalage de quelques mois de l’échéance du 15 octobre 2025, pour des raisons évidentes de cybersécurité.
Si l’état-major de la société y songe, rien n’a été annoncé en ce sens jusqu’à présent. Microsoft n’a peut-être pas intérêt à en parler trop tôt : si c’est une piste réellement étudiée, sa présentation dès maintenant pourrait provoquer un ralentissement dans la transition vers Windows 11. Après tout, pourquoi se presser si le support est prolongé ?
C’est en tout cas un problème amené à croître, si rien ne bouge. Le sujet est, en tout cas, à prendre au sérieux. Dans un an, on risque de se retrouver avec une part importante, et peut-être même la majorité des PC Windows qui ne bénéficieront plus soudainement du moindre patch de sécurité, et cela en raison de la politique du concepteur de l’OS.
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