Elon Musk met fin aux vrais blocages sur X (Twitter) : Apple et Google vont-ils bannir l’app ?

Dans quelques jours sur Twitter, le blocage n’aura plus la même signification. Une personne qui vous insulte pourra toujours être « bloquée », mais continuera de voir vos tweets, y compris dans sa timeline. En revanche, elle ne pourra plus répondre, aimer ou retweeter ce que vous écrivez.

Pourquoi effectuer un tel changement, qui va à l’encontre de toutes les règles communes aux réseaux sociaux ? La plateforme d’Elon Musk, qui annonce de ce changement le 16 octobre 2024, cite une raison étonnante : « Aujourd’hui, le blocage est utilisé pour cacher des informations blessantes sur les personnes bloquées ». X prétend vouloir combattre le cyberharcèlement grâce à « meilleure transparence », en retirant pourtant une des principales mesures anti-cyberharcèlement.

Il n’est pas précisé quand ce changement aura lieu, mais il est annoncé pour « bientôt » aux usagers de X qui se connectent ce 17 octobre sur le réseau social, a pu constater Numerama.

Elon Musk, le principal bénéficiaire de la fin du blocage sur Twitter ?

Cette mesure est-elle la conséquence d’une longue enquête de Twitter sur les habitudes de ses utilisateurs ? A priori, non. Elle est poussée par Elon Musk lui-même qui, depuis des mois, s’offusque de voir des utilisateurs le bloquer pour cacher ses tweets. Au nom de la liberté d’expression, Elon Musk pense que tout le monde devrait pouvoir voir les tweets de tout le monde, même s’ils sont offensants.

Avec ce blocage partiel, Elon Musk empêchera les comptes publics de cacher leurs tweets à leurs détracteurs. L’impact pourrait être limité puisque les interactions resteront impossibles, mais la symbolique n’est pas très réjouissante.

Apple et Google forcent les réseaux sociaux à proposer des fonctions de blocage

La fin du blocage provoque la colère de certains utilisateurs sur Twitter, mais aura-t-elle vraiment un impact sur les chiffres d’utilisation du réseau social, qui semble avoir résisté à toutes les crises depuis l’arrivée de son nouveau patron ? Apple et Google, qui proposent l’App Store et le Play Store, pourraient être les décideurs finaux dans cette affaire.

Dans les conditions générales de son App Store, Apple indique que les réseaux sociaux doivent proposer « une fonction pour bloquer les utilisateurs abusifs du service », afin de lutter contre « le harcèlement anonyme ». Google, lui, indique que les apps comme les réseaux sociaux doivent proposer « une fonctionnalité pour signaler les utilisateurs ou leurs contenus, et bloquer les utilisateurs ».

Dans le passé, Apple et Google ont déjà utilisé ces conditions pour des raisons politiques. La modération et le blocage leur ont permis de restreindre Parler et Truth Social, deux réseaux sociaux apparentés à la droite conservatrice, pour les convaincre d’effectuer des changements.

Le problème ici est que, techniquement, Twitter continuera de proposer un bouton « bloquer ». Le fonctionnement change, mais l’idée derrière est la même. Qui imagine Apple et Google, deux entreprises qui tentent de maintenir des liens corrects avec Elon Musk, bloquer son réseau social pour un changement d’affichage ? La logique voudrait que rien ne change pour X, qui reste une plateforme avec une fonction de blocage, même si ce mot ne veut plus dire grand-chose. Elon Musk avait déjà tué le concept de certification ou de modération, le voilà maintenant sur un nouveau dossier.