Les vidéos ont commencé à tourner sur les chaînes Telegram russes ces derniers mois. On y voit des habitants de la ville ukrainienne de Kherson, menant leur vie tranquillement, avant qu’un drone ne lâche un obus sur leur voiture. Selon un article du Guardian publié ce 18 octobre, 24 personnes ont été tuées de cette manière depuis fin juillet.
Sur les réseaux sociaux, les militaires s’enorgueillissent. « La chasse a commencé », peut-on lire sur un post Telegram au-dessus d’une image satellite d’un van ciblé par un drone. Dans une autre vidéo, deux personnes discutent dans une rue, avant d’être tuée par une grenade, lâchée depuis les airs.
Kherson est une ville centrale dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Séparée en deux par le Dniepr, elle a été en partie libérée il y a deux ans. Depuis, l’armée russe pilonne la ville à coup de drones iraniens, et dernièrement, largue des obus par drone, sur les civils. Les soldats russes opèrent depuis la rive gauche de la commune, encore occupée par les forces de Moscou.
Des drones employés dans une tactique de guerre hybride en Ukraine
Durant le mois de septembre, l’administration militaire de Kherson a recensé plus de 2 700 attaques de drones. Les autorités pensent que les Russes s’entrainent à frapper des cibles en mouvement en attaquant majoritairement des personnes en voiture ou à vélo.
« Les drones volent désormais en groupe et attaquent tout ce qui bouge », explique Serhii, un bénévole devenu chauffeur de taxi. « Notre centre caritatif a dû fermer ses portes, car les camions ne peuvent plus livrer l’aide humanitaire » déclare-t-il au Kyiv Independant.
Pour Serhii Kuzan, président du think-tank Centre ukrainien de sécurité et de coopération, il s’agit d’une « tactique de guerre hybride. Elle ne se gagne pas sur le champ de bataille, mais elle cherche à détruire la population civile pour que le gouvernement central négocie ou capitule ».
La semaine dernière, 24 drones d’attaques ont encore été lancés sur les villes ukrainiennes.
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