À 609 euros, l’iPad mini est trop cher pour que l’on puisse le recommander aux personnes qui hésitent entre plusieurs tablettes tactiles. C’est dommage, puisque son format de 8,4 pouces, qui en fait l’iPad le plus simple à transporter, le rend extrêmement plaisant au quotidien.

Avec son iPad 10 à 409 euros, Apple propose très certainement le meilleur rapport qualité-prix sur le marché des tablettes. L’écosystème applicatif d’iPadOS, son grand et bel écran lumineux (10,9 pouces), ses accessoires dignes d’un petit ordinateur et son prix en font l’appareil vers lequel il faut se tourner si l’on hésite entre plusieurs modèles.

À 609 euros, le nouvel iPad mini se positionne très étrangement. Certes plus généreux en stockage (128 Go au lieu de 64 Go) et plus puissant (A17 Pro au lieu d’A15), l’appareil peine à justifier son prix plus élevé pour un produit plus petit. On est tombé amoureux de son petit format durant ces quelques jours de test, mais on ne comprend toujours pas comment Apple peut justifier les 200 euros d’écart avec le grand modèle.

Le BabyPad est un bonheur au quotidien, mais pas un produit haut de gamme

Dans la famille des iPad, le petit iPad mini se positionne comme un appareil entre le milieu de gamme et le haut de gamme. Apple le voit plus comme un petit iPad Air (719 euros) que comme un petit iPad, ce qui explique sans doute son prix.

Dans les faits, il est difficile de justifier ce positionnement. Si l’iPad mini dispose bien d’une meilleure puce que l’iPad, du support du stylet Apple Pencil Pro, d’un revêtement anti-reflets et d’un port USB-C plus rapide (10 Gbps), le reste de ses capacités n’a rien de vraiment haut de gamme.

On aurait adoré un iPad mini avec un écran OLED ou mini-LED (mais on doit se contenter de LCD), un iPad mini capable de se transformer en mini-PC une fois relié à un ordinateur (avec le mode Stage Manager), un iPad mini doté d’un accessoire avec clavier/trackpad ou un iPad mini avec la reconnaissance faciale Face ID, plutôt que le bouton Touch ID… Mais il n’en est rien. Aujourd’hui, l’iPad mini est un iPad aussi petit par le format que par ses capacités.

L'iPad mini supporte l'Apple Pencil Pro, avec le nouveau menu rapide pour accéder aux outils. // Source : Alfred Tertrais / Numerama
L’iPad mini supporte l’Apple Pencil Pro, avec le nouveau menu rapide pour accéder aux outils. // Source : Alfred Tertrais / Numerama

Tout ceci est d’autant plus dommage qu’au quotidien, l’iPad mini est extrêmement plaisant.

En week-end dans le sud de la France, nous nous sommes surpris à utiliser plus souvent notre iPad mini que notre smartphone dans les transports ou dans la rue. La seule régression notable au quotidien est l’écran, puisque le LCD de l’iPad mini est vraiment inférieur à l’OLED d’un iPhone 16 Pro Max. Mais une diagonale de 8,4 pouces, qui plus est avec ce ratio d’écran, est très plaisante. Le gain d’espace est colossal, notamment pour écrire ou regarder des vidéos. Le support du stylet Apple Pencil Pro est également un plus pour quiconque aime écrire ou dessiner, ou qui édite régulièrement des documents.

Malgré un faible écart théorique (8,3 et 6,9 pouces), l'écran de l'iPad mini est largement plus grand que celui de l'iPhone 16 Pro Max. Mais le taux de contraste n'est pas aussi bon. // Source : Alfred Tertrais / Numerama
Malgré un faible écart théorique (8,3 et 6,9 pouces), l’écran de l’iPad mini est largement plus grand que celui de l’iPhone 16 Pro Max. Mais sans OLED, le taux de contraste n’est pas aussi bon. Il y a aussi plus de reflets. // Source : Alfred Tertrais / Numerama

Autre avantage du format : l’iPad mini se transporte facilement. Avec son Smart Folio, qui le protège à l’avant et à l’arrière (pour 69 euros de plus), l’iPad mini tient dans une banane ou dans un sac à main aisément. Il peut même entrer dans certaines poches de manteau, là où les autres iPad nécessitent forcément un sac à dos.

D’une certaine manière, il est le seul iPad vraiment pensé autant pour l’extérieur que pour la maison, là où les autres sont surtout pratiques sur un canapé. On recommande d’ailleurs sa version 5G pour cette raison.

En main, il est difficile de trouver un meilleur format que l'iPad mini. Il tient sans forcer entre ses doigts et offre une très grande surface. // Source : Alfred Tertrais / Numerama
En main, il est difficile de trouver un meilleur format que l’iPad mini. Il tient sans forcer entre ses doigts et offre une très grande surface. // Source : Alfred Tertrais / Numerama

A17 Pro : plus de puissance et une compatibilité Apple Intelligence

La principale différence entre le modèle de 2021 et celui de 2024, en dehors du prix, est le passage de la puce A15 à la puce A17 Pro, aperçue l’année dernière avec les iPhone 15 Pro. Apple fait ce choix pour rendre sa petite tablette compatible avec Apple Intelligence, sa suite de fonctions IA, ce qui est une différence notable avec l’iPad 10 (même si on imagine mal le futur iPad 11 s’en priver).

Pourquoi l’A17 Pro plutôt que l’A18 des iPhone 16 ? Apple n’a pas répondu à cette question, mais on peut s’imaginer qu’il s’agit d’une histoire de compatibilité avec certains composants techniques, comme le port USB 10 Gbps. La puce A18 normale se contente d’USB 2.0, l’A18 Pro semble trop bien équipé pour un iPad mini.

iPad mini 2021iPad mini 2024iPhone 16
CPU (Single / Multi)2121 / 53672851 / 68833121 / 7251
GPU Score (Metal)194922537227 495
Neural Engine (Single / Half / Quantized)3125 / 5353 / 43884016 / 24854 / 345264217 / 32856 / 45853
Benchmarks avec Geekbench 6 et Geekbench AI

Sans surprise, l’iPad mini 2024 est plus puissant que son prédécesseur. Il dispose de performances similaires à celles de l’iPhone 15 Pro, voire supérieures, puisque son écran est moins gourmand en ressources (60 Hz au lieu de 120 Hz). Une bonne nouvelle pour les personnes qui jouent sur ce produit. La puce A17 Pro supporte d’ailleurs des logiciels professionnels, comme Final Cut Pro, contrairement à ce que certaines rumeurs suggéraient. Ce n’est pas étonnant, puisque c’est surtout la mémoire vive qui fait la différence (8 Go). Évidemment, elle reste moins puissante que la puce M2 d’un iPad Air.

Quid d’Apple Intelligence, que nous testons depuis plusieurs semaines sur iPhone 16 Pro Max ? Apple nous a livré l’iPad mini sous iOS 18.0, ce qui nous a empêché de le tester durant les premiers jours. Rappelons d’ailleurs qu’Apple Intelligence sera bloqué en France au lancement et restreint à l’anglais et que, d’ici son lancement en France, l’iPad 11 pourrait déjà être annoncé, ce qui retirera probablement cet avantage à l’iPad mini.

L'iPad mini est compatible avec les mêmes logiciels que l'iPad Pro, y compris Final Cut. Mais il n'est pas adapté à un travail graphique à cause de sa taille. // Source : Alfred Tertrais / Numerama
L’iPad mini est compatible avec les mêmes logiciels que l’iPad Pro, y compris Final Cut. Mais il n’est pas adapté à un travail graphique à cause de sa taille. // Source : Alfred Tertrais / Numerama

Avec Apple Intelligence, l’iPad mini peut résumer du texte, générer des images et effacer des personnes d’une photo. Il pourra aussi convertir un dessin en image, grâce à l’Apple Pencil. Gare cependant à la chauffe : comme les iPhone 15 Pro avec la même puce, l’iPad mini 2024 nous semble un peu trop sensible à la montée en température. Rien de grave, mais une sursollicitation (beaucoup de messages et de passage entre les apps) a pour conséquence de rendre sa puce un peu trop bouillante. Y compris à travers la coque.

Les premières fonctions Apple Intelligence font leur apparition avec iOS 18.1 et iPadOS 18.1.
Une fois un compte App Store américain configuré, les réglages d’Apple Intelligence se débloquent. // Source : Captures Numerama

Durant nos quelques heures sous iPadOS 18.1 sur cet iPad mini (la version pré-finale est sortie la veille de la sortie de ce test), nous avons pu vérifier qu’Apple Intelligence fonctionnait bien avec l’A17 Pro. La suppression d’une personne d’une photo, avec l’outil Clean Up, fonctionne convenablement, même si le modèle doit encore être amélioré. Les autres fonctions cool, comme la génération d’images ou l’intégration de ChatGPT, devraient arriver plus tard, avec iPadOS 18.2.

Les personnes sur cette photo ont été retirées avec l'outil Clean Up.
Les personnes sur cette photo ont été retirées avec l’outil Clean Up. // Source : Captures Numerama

Reste la problématique de la disponibilité : en France, même si Apple Intelligence est une promesse d’avenir, la compatibilité de l’iPad mini avec la technologie ne doit pas encore être un motif d’achat. Il vaut mieux attendre de connaître les plans d’Apple.

Côté positif, l’autonomie de l’iPad mini est loin d’être mini. En veille, l’appareil peut passer plusieurs heures sans perdre 1 % (l’iPhone a de quoi être jaloux). Sur une grosse utilisation quotidienne, à la maison et dehors, on termine la journée autour des 40 %. Difficile de demander plus.

Le verdict

L’iPad mini coûte 200 euros de trop. Si Apple alignait le prix de sa petite tablette sur celui de l’iPad 10 (409 euros), le produit serait extrêmement facile à recommander. Il serait certes plus petit, mais tellement plus pratique à balader, ce qui inciterait à s’en servir plus (et donc à le rentabiliser). Il n’y rien de plus mignon que l’iPad mini dans le catalogue de l’Apple Store. Certaines caractéristiques, comme l’USB 10 Gbps, pourraient être sacrifiées pour baisser le coût. À 609 euros, l’iPad mini n’est pas assez haut de gamme pour justifier son prix. De l’OLED ou Face ID aideraient à justifier son coût, mais les caractéristiques actuelles sont trop proches de l’iPad. Comme son prédécesseur, et malgré un stockage enfin plus généreux, il continue de se destiner aux fans de cette catégorie, celles et ceux qui sont déjà convaincues par l’idée d’une petite tablette. Mais il n’a pas encore de quoi casser le plafond de verre pour devenir ultra populaire. C’est dommage, puisqu’il est aussi génial que mignon.

Où trouver l’iPad mini 2024 au meilleur prix ?

L’iPad mini est disponible à partir du 23 octobre 2024, au tarif de 609 euros.

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