C’est une évidence : pour être un bon espion, mieux vaut savoir passer inaperçu pour ne pas se faire repérer. Cette règle s’applique aux agents sur le terrain, mais aussi aux appareils utilisés pour aller scruter ce qu’il se passe ailleurs.
La preuve avec une découverte récente en Somalie, puisqu’un drone à l’allure très particulière s’est crashé à Mogadiscio, la capitale du pays. Très particulière, oui, car celui-ci ressemble davantage à un curieux oiseau mécanique qu’à un drone traditionnel.
https://twitter.com/adancabdulle/status/752911609987641344
Bien qu’utilisant des hélices pour se maintenir en l’air, le drone est quand même doté de fausses ailes dont les articulations permettent de simuler le mouvement d’un oiseau dans le ciel. Ce détail, combiné à la forme très particulière de l’objet — notamment les finitions qui évoquent le plumage — aident l’appareil à se faire passer pour un animal.
Les médias locaux estiment que ce drone-oiseau a été conçu par l’agence nationale de renseignement et de sécurité, l’équivalent somalien de la NSA. Le mystère demeure autour de ce drone. On ne sait pas par exemple quelles sont les raisons du crash — une défaillance technique ? — et si d’autres appareils du même genre ont déjà été déployés dans les cieux somaliens par le passé.
Cette nouvelle montre néanmoins l’intérêt de l’armée, du renseignement et des forces de police à exploiter des drones discrets, qui se fondent dans le décor afin d’améliorer les opérations de surveillance. L’armée américaine s’est notamment procurée un Maveric en 2013. Ce drone espion, bien que différent de celui retrouvé en Somalie, ressemble lui aussi fortement à un oiseau.
L’armée des États-Unis dispose d’ailleurs d’une base en Somalie, mais les drones lancés depuis celle-ci sont beaucoup plus gros. L’implication américaine dans l’utilisation de l’oiseau mécanique retrouvé au sol n’est donc que pure spéculation pour l’instant.
En Somalie, la guerre civile sévit depuis 1991 dans la plus grande indifférence du reste du monde. Vingt années de guerre et d’instabilité ont transformé le pays en terrain de prédilection pour le groupe terroriste Al-Shabaab qui menace une grande partie de l’Afrique de l’Est. Rien d’étonnant, donc, d’apprendre que des drones espions parcourent le territoire à la recherche d’informations.
À l’avenir, nul doute que les Somaliens prendront sûrement le temps de jeter un coup d’œil en direction le ciel, pour échapper aux tirs de drone ou pour vérifier si l’oiseau qui se déplace dans le ciel est un animal… ou autre chose.
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