Les Meta Ray-Ban sont déjà un produit mature qui permet de bien s’amuser et de laisser son smartphone dans la poche la plupart du temps. Mais les limites du produit actuel apparaissent assez nettement après un week-end d’usage. Sont-elles impossibles à dépasser ? Pas sûr.

Bien souvent, je suis comme vous : j’attends que Nicolas Lellouche me dise qu’un produit est cool pour m’y intéresser. Cela fait un an que notre journaliste tech porte ce nouveau gadget et son analyse m’a convaincu de les emporter avec moi lors d’un week-end à Aix-en-Provence.

Difficile, en pratique, de ne pas être bluffé par les Meta Ray-Ban. L’objet est léger, ne crie pas « je suis un produit tech » et a une intégration exemplaire à iOS — du mieux qu’il peut. Néanmoins, c’est vraiment l’usage qui démontre que le produit a un gros potentiel : en touriste 3 jours dans la ville de Cézanne, j’ai perdu le réflexe de sortir mon iPhone pour prendre des clichés.

8/10
Meta Ray-Ban Lire le test
Il n’y a pas d’offres pour le moment

La main sur la branche de la lunette pour prendre une photo ou une vidéo est une habitude qui se prend très vite. Et pour la sociabilité, c’est un pas un avant : on ne brise pas une discussion, on ne se perd pas sur un écran qui happe notre attention : le mouvement est transparent. Paradoxalement, avec un gadget technologique de plus, on profite plus du paysage et des autres.

Cela étant dit, ce week-end m’a aussi permis de voir des limites du produit et d’imaginer des solutions.

Le portrait en fisheye obligatoire, c’est non

J’ai été surpris de voir que l’objectif des Meta Ray-Ban ne pouvait prendre que des photos en mode portrait, avec un léger effet fisheye. On comprend le choix du constructeur quand on sait que le but final est de publier du contenu sur Instagram ou Facebook : le ratio vertical est parfaitement adapté aux plateformes sociales.

Un argument entendable, mais j’aimerais pouvoir prendre des photos en paysage. D’autant que le format d’objectif choisi par Meta, avec ses distorsions sur les bords, n’est pas toujours du plus bel effet. Quelques fois, le logiciel de Meta applique des retouches à l’importation, mais elles ne concernent globalement que la colorimétrie.

Les déformations classiques d'un objectif très grand-angle
Les déformations classiques d’un objectif très grand-angle. // Source : Numerama

La solution ?

On se prend à rêver d’un produit plus complet qui, boosté par des algorithmes simples, serait capable de prendre la photo dans le format le plus adapté. Un paysage en paysage, une personne en portrait, ajouter du bokeh à la volée comme le font tous les appareils modernes, gérer un mode nuit… bref, ne pas se reposer uniquement sur le cahier des charges d’Instagram.

Un appareil photo en retard

Quand on compare la taille de l’objectif des Meta Ray-Ban avec celui d’un iPhone moderne, on comprend qu’il ne fera pas de miracles. Et en pratique, il n’en fait pas. Encore une fois, c’est le « cahier des charges Instagram » qui est passé devant tout le reste : en petit sur un smartphone, les photos prises sont exploitables. Maintenant, il suffit de regarder quelques détails avec un petit zoom pour se rendre compte que l’objectif est très loin de celui d’un smartphone.

Le problème principal, à mon sens, est la perte de détail sur les photos. Elles sont toutes plutôt plates et elles effacent pas mal de choses que l’œil voit.

Comparez, par exemple, le zoom sur un détail dans deux photos prises exactement au même endroit :

iPhone 16 Pro Meta Ray-Ban

La solution ?

Difficile à dire, tant il est complexe d’améliorer la photographie numérique sans passer par du matériel plus grand. On ne peut jouer qu’un certain temps avec la limite de la physique. Google avait réussi à conserver un unique petit objectif sur ses smartphones Pixel, jouant avec de puissants algorithmes pour faire aussi bien que les iPhone et Samsung Galaxy. Cela a tenu un temps : même le champion du traitement logiciel s’est résigné et a maximisé la taille de ses composants. En revanche, Meta a des optimisations possibles, ne serait-ce que pour arriver à une suite logicielle, automatique ou manuelle, aussi complète que celle des Pixel 3 ou 4, sortis en 2018 et 2019.

HDR moyen, colorimétrie fade : on peut mieux faire en 2024 ! // Source : Numerama
HDR moyen, colorimétrie fade : on peut mieux faire en 2024 ! // Source : Numerama

L’intégration à l’OS en retard

Malheureusement, Meta n’est pas Google, Samsung ou Apple. Les Meta Ray-Ban s’utilisent avec un smartphone, que la marque ne maîtrise pas. Elle peut donc, au maximum, être un appareil Bluetooth classique. Recevoir des appels (et encore, avec difficulté comme l‘a montré Nicolas dans son test vidéo), écouter de la musique… et c’est tout.

Quand je sais que je peux contrôler la caméra de mon iPhone avec mon Apple Watch, voir le flux d’image en direct, zoomer avec la molette ou paramétrer le flash et un déclencheur, je me dis que Meta n’a vraiment pas de chance de ne pas avoir de système d’exploitation mobile. De la même manière, je regrette que les Meta Ray-Ban ne soient pas mieux intégrés aux fonctions de base d’iOS : lecture de notification, Siri… en gros, ce que font des AirPods.

Et je ne pense pas que l’intégration d’une IA omnisciente, ce que Meta a choisi, soit prioritaire par rapport à ces fonctions de base.

La solution ?

J’ai du mal à la voir venir de Meta. Pour moi, l’entreprise de Mark Zuckerberg a ouvert une catégorie de produit grand public vraiment chouette, mais le véritable produit « tueur » viendra d’Apple, de Google ou de Samsung (les deux derniers larrons travaillent sur un projet ensemble, paraît-il). L’intégration des lunettes au système d’exploitation, comme duo « appareil photo déporté » et « écouteurs intelligents », achèvera de me convaincre.

D’ici à ce qu’on ait des alternatives plus, les Meta Ray-Ban sont un produit réellement chouette à utiliser. J’ai hâte de les porter dans d’autres conditions qu’une visite urbaine, et notamment pour faire des petites vidéos en une touche. Je rejoins enfin la recommandation de Nicolas : prenez des verres transparents ! Quand on les porte toute la journée, c’est rageant d’avoir à les enlever à chaque fois qu’on entre dans un musée ou que la nuit tombe.

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