Le Mac mini est-il le meilleur ordinateur d’Apple ? En fonction de vos besoins, la réponse est très certainement oui.
Prenons un exemple concret : celui d’une personne habituée à télétravailler, dont le quotidien consiste à brancher son MacBook à un écran (souvent avec un adaptateur), à espérer que la connexion s’établisse et à connecter un clavier et une souris à son ordinateur portable. Le Mac mini M4, avec son « petit » prix de 699 euros, vaut assurément le coup. Il permet d’avoir un ordinateur fixe disponible en permanence, que l’on peut déplacer au travail ou en voyage.
Autre usage : celui d’une personne déjà habituée à un ordinateur de bureau, comme un iMac. Le Mac mini M4, ou le Mac mini M4 Pro (qui est beaucoup plus puissant, mais coûte 1 649 euros), est certainement un bien meilleur investissement. Son nouveau format lui donne un nouvel usage, puisqu’il devient possible de déplacer son ordinateur fixe au salon pour regarder un film, ou de le transporter du bureau au domicile, en le branchant à l’écran de son choix.
Points forts
- Le petit design est formidable (et mims)
- Beaucoup de ports
- Les puces M4 et M4 Pro sont surpuissantes
- Le prix de 699 euros est très agressif
Points faibles
- Pas d’emplacement carte SD
- L’emplacement du bouton on/off
- Il faut acheter clavier et souris séparément
Le design du Mac mini M4 est terriblement attachant
La notion de design est subjective, mais Apple fait très fort avec le nouveau Mac mini.
Le petit ordinateur est toujours carré, mais il mesure désormais 12,7 centimètres par 12,7 centimètres, pour une masse de 0,67 kg (M4) ou 0,73 kg (M4 Pro). L’arrivée de ports à l’avant (deux USB-C + une prise jack), en plus d’une petite LED blanche qui indique que l’appareil fonctionne, rend l’ordinateur terriblement mignon. On jurerait qu’il dispose d’un visage, ce qui en fait un très bel appareil sur un bureau (et on peut toujours le cacher si on le souhaite, grâce à son petit encombrement).
À un détail près, Apple semble parfaitement avoir identifié les besoins des utilisateurs d’un petit ordinateur fixe :
- Les deux ports USB à l’avant permettent de rapidement connecter un disque dur ou un accessoire (même s’ils sont moins rapides qu’à l’arrière).
- Les trois ports Thunderbolt/USB à l’arrière offrent plusieurs options pour brancher des appareils de manière permanente, comme un écran.
- Le port HDMI permet de se connecter à un téléviseur ou un écran quelconque sans adaptateur.
- Tandis que le port Ethernet est parfaitement adapté à un usage bureautique, avec une option 10 Gbps agréable pour les détenteurs d’une Freebox Ultra ou d’une Livebox 7. Un point d’autant plus intéressant que le Mac mini se contente de Wi-Fi 6E, alors que les iPhone 16 supportent le Wi-Fi 7.
- Enfin, soulignons la présence d’un petit haut-parleur pour écouter un contenu audio ou vidéo avec un écran sans haut-parleurs. Sa qualité est médiocre, mais il s’agit d’une solution de dépannage.
Seul point négatif : l’absence d’emplacement pour une carte SD. Le Mac Studio, le grand frère du Mac mini (qui est aujourd’hui moins puissant, on en parle dans le paragraphe dédié aux puces M4), dispose d’un slot SD à l’avant. Il est facile d’imaginer qu’Apple n’a pas trouvé assez de place dans son bébé ordinateur, mais on ne peut que le regretter. Pour les photographes, un emplacement SD à l’avant aurait fait du Mac mini la machine parfaite. En l’état, il faudra transporter un adaptateur USB/SD, alors qu’un MacBook Pro dispose bien d’un port SD.
Enfin, soulignons le fait que le nouveau Mac mini dit adieu à l’USB-A, alors que les anciens modèles avaient conservé quelques entrées à l’ancien format. Il s’agit selon nous d’une bonne décision pour aller de l’avant, alors que l’USB-C devient progressivement la norme. Il est toujours possible de connecter un hub si on en a vraiment besoin.
Côté alimentation, le Mac mini utilise toujours un câble avec deux broches, ce qui est plutôt standard dans le monde de l’électronique. Acheter un deuxième câble, pour le connecter à la maison ou au travail, pourrait être un bon investissement.
Un bouton on/off sous le Mac mini : une erreur d’Apple ?
À l’annonce du Mac mini, Apple a fait face à une polémique qu’il n’avait sans doute pas anticipé : l’emplacement du bouton on/off, qui permet d’allumer ou d’éteindre son ordinateur. Pour gagner de la place à l’arrière, Apple a décidé de positionner le bouton sous l’ordinateur, dans un coin à l’extrémité des ventilateurs. Cette décision a beaucoup amusé Internet, qui s’est empressé de critiquer le design d’Apple.
Est-ce un problème au quotidien ? Ironiquement, à la première configuration, le nouveau Mac mini demande à son utilisateur d’appuyer deux fois sur le bouton on/off pour configurer Touch ID sur le clavier. Un choix hilarant au vu de la polémique, qui contraint à soulever l’ordinateur pour la première fois. On constate alors deux choses :
- Le doigt ne passe pas sous le Mac mini sans le soulever, il n’y a pas assez de place.
- L’appareil est tellement léger que l’on peut accéder au bouton avec une seule main, sans faire tout bouger. Mais il vaut mieux l’avoir mis à gauche de son écran, pour avoir de la place.
Apple a-t-il vraiment commis une faute majeure, comme certains le suggèrent ? Soyons honnêtes, un Mac ne s’éteint que rarement, et le fait souvent pour redémarrer, sans que l’on ait besoin d’appuyer sur le bouton. Apple a sans doute jugé ce compromis nécessaire pour des raisons de design, afin de ne pas mettre de bouton sur le côté. Il s’agit d’un choix parfaitement compréhensible, même s’il n’est pas idéal.
Quand le Mac mini est éteint, il est impossible de l’allumer avec le clavier. Il faut forcément le soulever, appuyer et le repositionner. Il n’y a rien de grave, mais il s’agit bel et bien d’une erreur dans l’expérience utilisateur. Il serait sans doute souhaitable, avec le Mac mini M5, de déplacer le bouton on/off. Ou de trouver un moyen d’allumer l’ordinateur avec le clavier, à la manière d’une manette Dualsense capable d’allumer une PS5.
Puces M4 et M4 Pro : les meilleures puces depuis les M1
Enfin, parlons de la puissance. Les précédents Mac mini s’étaient arrêtés à la génération M2, avec les puces M2 et M2 Pro. Les nouveaux modèles, malgré leur design plus petit, passent aux puces M4 et M4 Pro.
Sans rentrer dans des détails techniques, la génération M4 marque certainement le plus grand bond en avant depuis les premières puces Apple Silicon, les M1. La marque californienne fait des progrès à tous les niveaux et corrige des erreurs commises l’année dernière (la puce M3 Pro était moins ambitieuse que la puce M2 Pro, ce qui incitait à préférer la M3 Max).
Première nouveauté bienvenue : les puces M4 s’accompagnent désormais d’un minimum de 16 Go de RAM. Il y a plus de cœurs côté CPU (10/M4, 14/M4 Pro, contre 8/M3 et 12/M3 Pro) et la bande-passante mémoire est en grand progrès (de 100 GB/s à 120 GB/s sur la M4, de 150 à 273 GB/s sur la M4 Pro). On note aussi l’arrivée d’un nouveau Neural Engine (NPU) déjà aperçu avec l’iPad Pro, la puce dédiée à l’intelligence artificielle, pour exécuter des tâches localement. Tout va dans le bon sens avec cette nouvelle génération, alors que la M3 donnait l’impression de faire du sur place.
Que disent les benchmarks ?
Pour les biens de nos tests, nous avons mis à l’épreuve le MacBook Pro avec puce M4 et le Mac mini avec puce M4 Pro.
Geekbench 5, le logiciel de benchmark que nous avons utilisé avec toutes les puces Apple depuis le MacBook Pro M1 en 2020, montre les incroyables progrès d’Apple. Les performances monocœur sont en progrès constant, avec du multicœurs sur le M4 Pro désormais équivalent à la puce M1 Ultra, qui était réservée à l’époque au Mac Studio le plus cher. En quatre ans, Apple gagne en puissance, en efficacité et réduit les coûts de production. Une telle courbe de progression est impressionnante.
Puce | Single CPU | Multi CPU | GPU Metal |
---|---|---|---|
Apple M1 | 1749 | 7719 | 21691 |
Apple M1 Pro | 1758 | 11484 | 41593 |
Apple M1 Max | 1756 | 12336 | 58928 |
Apple M1 Ultra | 1781 | 22541 | 105554 |
Apple M3 | 2171 | 9990 | 34658 |
Apple M3 Pro | 2209 | 15235 | |
Apple M3 Max | 2287 | 22529 | 98250 |
Apple M4 | 2556 | 12532 | 42514 |
Apple M4 Pro | 2606 | 20813 | 78107 |
Même chose avec Geekbench 6, que nous avons commencé à tester avec la génération M3. On découvre ici qu’une puce M4 Pro sur un Mac mini fait presque aussi bien qu’une puce M3 Max sur un MacBook Pro, alors qu’elle coûte pourtant beaucoup moins.
Côté GPU, Apple est aussi en progrès constant, avec un Mac mini parfaitement taillé pour jouer en 4K (quand il active son mode performances, on entend beaucoup ses ventilateurs, mais il n’y a aucun lag). La puce M4 Pro représente le parfait équilibre entre une M3 Pro et une M3 Max.
Puce | Single CPU | Multi CPU | GPU Metal |
---|---|---|---|
Apple M3 | 3017 | 11291 | 46318 |
Apple M3 Pro | 3017 | 15267 | 78553 |
Apple M3 Max | 3191 | 20912 | 154764 |
Apple M4 | 3284 | 12633 | 57219 |
Apple M4 Pro | 3480 | 21281 | 106182 |
Le logiciel Cinebench 2024 dévoile des performances similaires, avec une puce M4 Pro au niveau d’une M3 Max. Les rumeurs mentionnaient une génération M4 avec peu de progrès en début d’année, elles se sont finalement trompées.
Puce | Single CPU | Multi CPU |
---|---|---|
Apple M1 Ultra | 114 | 1624 |
Apple M2 | 120 | 555 |
Apple M2 Ultra | 126 | 1918 |
Apple M3 | 141 | 618 |
Apple M3 Pro | 141 | 1059 |
Apple M3 Max | 139 | 1674 |
Apple M4 | 172 | 625 |
Apple M4 Pro | 173 | 1632 |
Enfin, quid de l’intelligence artificielle ? Les outils de benchmark sont encore récents, mais Geekbench AI permet de mesurer l’évolution d’une puce à une autre en réalisant plusieurs tests. On constate que la génération M4 met une claque à la génération M3, et même à la puce A18 Pro de l’iPhone 16 Pro. Cet écart s’explique notamment par la quantité de mémoire vive dans un Mac, qui est supérieure à celle d’un iPhone.
Au quotidien, nous avons essayé Apple Intelligence et des logiciels comme MacWhisper, qui extraient le texte d’un audio, sur notre Mac mini de test. Tout fonctionne avec grande fluidité, sans surprise.
Puce | Single Precision | Half Precision | Quantized |
---|---|---|---|
Apple A18 Pro | 4524 | 32490 | 44810 |
Apple M3 | 4141 | 33074 | 37031 |
Apple M4 | 4714 | 36600 | 51647 |
Apple M4 Pro | 5777 | 37191 | 50584 |
Il faudra voir si les futures nouveautés d’Apple, qui seront toujours plus gourmandes en ressources, réussiront à tourner localement sur les Mac M4.
En l’état, et en attendant un Mac Studio M4 Max/Ultra, le Mac mini M4 Pro devient la nouvelle référence pour les professionnels. Les progrès réalisés par les équipes Apple Silicon sont bluffants, tandis que le Mac mini M4 est suffisamment puissante pour 99 % des utilisateurs.
Le verdict
Apple Mac mini (M4)
Voir la ficheOn a aimé
- Le petit design est formidable (et mims)
- Beaucoup de ports
- Les puces M4 et M4 Pro sont surpuissantes
- Le prix de 699 euros est très agressif
On a moins aimé
- Pas d’emplacement carte SD
- L’emplacement du bouton on/off
- Il faut acheter clavier et souris séparément
Il est difficile de ne pas tomber sous le charme du nouveau Mac mini. Avec son petit format carré, qui en fait un appareil presque deux fois plus petit que son prédécesseur, le nouvel ordinateur de bureau d’Apple répond à un nouvel usage : la portabilité. Il est parfaitement possible d’utiliser cette machine chez soi, de l’amener au bureau ou en voyage, puis de la connecter à n’importe quel écran. Le Mac mini version 2024 rentre dans n’importe quel sac et offre du confort pour une configuration fixe par rapport à un MacBook ou un iMac (il faut juste penser au câble d’alimentation, ou en avoir deux par confort).
À 699 euros, le Mac mini M4 est l’ordinateur parfait pour les télétravailleurs, qui ont tout à gagner dans leur quotidien avec une machine aussi puissante et discrète. À 1 649 euros, le Mac mini M4 Pro s’adresse à une cible différente, comme les monteurs ou les développeurs. Son prix n’est pas donné, mais sa puissance est impressionnante. Dans les deux cas, il s’agit certainement des meilleurs ordinateurs fixes d’Apple, loin devant l’iMac, le Mac Studio ou le Mac Pro.
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