D’une certaine manière, Donald Trump est un président connecté. Le 45e locataire de la Maison-Blanche, qui deviendra aussi le 47e président en janvier 2025, s’est illustré durant son premier mandat par son ultra-présence sur Twitter, où il publiait ses pensées en temps réel, y compris sur des décisions stratégiques.
Donald Trump s’est aussi illustré avec ses propres NFT ou son propre réseau social, conçu pour concurrencer Twitter. Le milliardaire avait aussi fait la chasse aux entreprises chinoises, comme Huawei et TikTok, tout en forçant des entreprises comme Apple à construire des ordinateurs aux États-Unis.
Le 20 janvier 2025, Donald Trump redeviendra président des États-Unis. Le républicain, qui a fait campagne avec plusieurs grand noms de la tech comme Elon Musk, dispose d’un programme très orienté sur la régulation du secteur.
La Chine et l’Europe, les deux futures victimes de Donald Trump ?
Les principales victimes de Donald Trump seront ses concurrents.
Durant son premier mandat, le président américain avait fait énormément de mal à la Chine en inscrivant plusieurs entreprises chinoises sur liste noire, pour les priver de toute collaboration avec des entreprises américaines. En agissant de la sorte, Donald Trump a notamment détruit Huawei sur le marché des télécoms et de la téléphonie mobile, et fait peur à plusieurs entreprises comme TikTok. La Chine a vu son expansion occidentale reculer sous les menaces américaines.
L’Union européenne pourrait aussi prendre un coup sous Donald Trump. Habituée à traiter les États-Unis comme son allié le plus fidèle, l’Europe devra faire face à une Maison-Blanche qui la considère, une nouvelle fois, comme un concurrent. Donald Trump n’hésitera pas à taxer les entreprises européennes et à menacer ses États s’ils ne cèdent pas à son chantage, afin de favoriser l’économie et les entreprises américaines. Certains textes européens de régulation, comme le DMA, sont déjà dans son collimateur. Apple s’est plaint à Donald Trump de la régulation européenne, et Donald Trump pourrait rapidement s’emparer du dossier. On peut aussi imaginer Donald Trump demander à l’Europe d’annuler ses grandes amendes, si elle ne souhaite pas se voir fortement taxer.
Entre 2025 et 2028, Donald Trump devrait continuer à mettre la pression sur les autres nations, pour ne préserver que l’économie américaine. Le milliardaire a néanmoins décidé d’épargner TikTok, qu’il juge cool après l’avoir essayé durant ses quatre années hors de la Maison-Blanche. Il compte ajouter des taxes sur l’importation de semi-conducteurs fabriqués à l’étranger pour inciter les Américains à développer leurs propres usines.
Des décisions complètement arbitraires, avec Elon Musk comme maître du jeu ?
Pendant son premier mandat, Donald Trump s’était illustré par ses décisions précipitées, motivées par ses propres impulsions. Le milliardaire aime les personnes qui le complimentent et détestent les autres.
Des entreprises comme Google et Facebook, bien qu’américaines, n’ont pas hésité à critiquer publiquement Donald Trump par le passé. Le président-élu n’aime pas ça et menace de démanteler Google, tout en appelant les Américains à se tourner vers TikTok pour réduire les parts de marché de Meta. En revanche, X (ex-Twitter), géré par un Elon Musk qui a tout fait pour élire Trump, devrait nettement être à l’abri.
Donald Trump, qui fonctionne à l’affect, fera probablement tout pour protéger les entreprises d’Elon Musk, qui est le grand gagnant de l’élection américaine dans la Silicon Valley.
Comme entre 2017 et 2021, Donald Trump pourrait tenter de réformer les réseaux sociaux, afin de favoriser son propre courant de pensée. Le président-élu pense que les pensées conservatrices sont censurées et veut inverser la donne. Le rachat de Twitter par Elon Musk a déjà lancé une vague, le président-élu pourrait aller plus loin, notamment en engageant la responsabilité des plateformes sur les contenus publiés en ligne. Le risque est évidemment d’amplifier la désinformation, qui est de plus en plus difficile à réguler.
Malgré tout, Donald Trump devrait avoir une politique protectionniste envers les GAFAM. « Je ne veux pas les détruire », déclarait le président-élu dans une interview à Bloomberg en 2024. Par rapport à 2016, où l’élection de Donald Trump avait fait trembler la Californie, l’impact devrait être plus limité en 2024. Ce sont surtout les puissances rivales, comme l’Europe, qui ont tout à perdre. Les entreprises américaines, elles, sont au cœur de son programme économique. Donald Trump pourrait rouvrir des programmes pour importer l’argent des GAFAM détenus à l’étranger, en réduisant les taxes.
Cryptomonnaies, IA et voiture électrique : Donald Trump écoutera-t-il Elon Musk ?
Durant sa campagne, pour faire plaisir à ses riches investisseurs tech, Donald Trump a souvent milité pour les cryptomonnaies. D’ailleurs, le Bitcoin flambe depuis son élection. Le président élu veut une crypto « Made in the USA » et pourrait déréguler un secteur taxé par Joe Biden. Donald Trump vend d’ailleurs des NFT à son effigie, ce qui pourrait créer un potentiel conflit d’intérêt.
Sur d’autres secteurs, les projets de Donald Trump sont plus flous. Le président-élu déteste les voitures électriques… mais doit une partie de sa victoire à Elon Musk. Donald Trump souhaite mettre fin aux aides et relancer la voiture thermique, mais pourrait être contraint, sous l’influence d’Elon Musk, de laisser de la place à Tesla. Le risque pour Elon Musk est que Donald Trump se retourne contre lui et s’attaque à son business. En revanche, sur le spatial, SpaceX devrait bénéficier de très nombreux contrats exclusifs, avec une pression mise sur la concurrence. Starlink, la constellation d’Internet satellitaire, est également mise en avant par Donald Trump. Il est peu probable qu’il laisse une concurrence émerger.
Enfin, quid de l’intelligence artificielle ? Une nouvelle fois, Trump compte avantager les entreprises américaines. Le président-élu plaide pour une régulation minimale, afin de favoriser l’avance des États-Unis. Il compte notamment mettre fin à la régulation de l’IA proposée par Joe Biden, pour laisser des géants, comme, au hasard, xAI d’Elon Musk, faire ce qu’ils veulent. Son objectif est d’également de restreindre l’accès des autres marchés à l’intelligence artificielle, pour que les cerveaux soient tous aux États-Unis.
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