Nous l’évoquions en fin de semaine dernière : la première partie du plan d’Elon Musk pour Tesla était arrivée à son terme et le milliardaire avait annoncé travailler sur la partie 2. Après quelques retards dans la diffusion de ce Master Plan, Musk vient de publier un article sur le site de Tesla pour détailler les plans de l’entreprise à moyen terme. Notez qu’il aura fallu 10 ans à Tesla pour cocher les cases du premier plan : tout ce que vous lirez dans cette profession de foi n’arrivera pas du jour au lendemain.
En guise d’introduction, on retrouve un Elon Musk fidèle à ses principes qui n’hésite pas à rappeler sa mission avec Tesla. Il ne s’agit pas, pour lui, de construire des voitures pour riches, mais d’amener le monde, petit à petit, vers une consommation électrique entièrement fondée sur les énergies renouvelables. Pour Musk, c’est simple : ne pas aller dans cette direction, c’est se diriger vers « la fin de toute civilisation quand les énergies fossiles seront épuisées. »
C’est pour éviter ce futur à la Mad Max que Musk a créé Tesla et si on connaît aujourd’hui la marque pour ses voitures aussi incroyables qu’hors de prix, les berlines ne font partie, à terme que d’une infime partie de la vision du milliardaire. Cette vision, il l’a résumée en quatre grand points.
C’est pour éviter un futur à la Mad Max que Musk a créé Tesla
Vendre des panneaux solaires
C’était dit depuis le lancement de Tesla, c’est maintenant posé nettement sur la table : l’entreprise veut se lancer dans la création de panneaux solaires avec SolarCity et bien entendu, stocker cette énergie dans ses Powerwall et Powerpack. Elon Musk souhaite créer un produit élégant et simple à installer.
Il ré-affirme également la nécessité, pour cela, d’intégrer SolarCity à Tesla, ce qui avait fait peur aux actionnaires il y a quelques mois quand la société avait pris le contrôle financier de sa petite sœur. Pour Musk, que les deux entreprises soient séparées est un « accident de l’histoire » qui n’aurait pas dû arriver.
L’idée est donc bien claire : avec ce projet, Musk souhaite installer chez son client un système complet qui lui permet de générer et de stocker son énergie, rendant ainsi une habitation ou un immeuble de bureaux parfaitement autonome.
Développer des transports en commun et des camions
On s’en doutait et Musk le confirme : il ne souhaite pas en rester aux transports personnels avec Tesla. Dans son plan, le milliardaire veut étendre le transport électrique — et autonome — aux deux secteurs qu’il ne touche pas encore : les transports en commun et les transports professionnels. Lire, les camions.
C’est entre autres pour cela qu’il a décidé il y a quelques années d’intégrer toute la chaîne de production dans une usine possédée par la société qui n’est pas encore terminée. Sa volonté, c’est de pouvoir créer une chaîne de montage robotisée extrêmement efficace pour réduire les coûts de production au maximum et être capable de déployer rapidement des savoirs acquis pour un modèle sur un autre.
Le bus autonome de Musk se commande avec une application
Dès lors, bus et camions font particulièrement sens. Pour les premiers, Musk imagine des bus totalement autonomes, complètement repensés pour améliorer la fluidité du trafic dans les villes. Ces bus seraient plus petits et, grâce à un réseau de capteurs, sauraient adapter leur vitesse à l’ensemble du trafic d’une agglomération pour décongestionner les routes.
Et son bus de rêve n’est pas un transport avec des arrêts fixes : vous l’appelez depuis votre domicile grâce à une application et il viendra vous chercher pour vous amener à votre destination, en évitant de faire des détours pour les passagers à l’intérieur. Une sorte de co-voiturage à grande échelle, en somme, qui rappelle ce qu’une startup comme Padam souhaitait faire en France, sans aller jusqu’à l’autonomie.
Rendre la conduite autonome
Ce point n’est pas vraiment une surprise : l’autopilote est une phase de l’industrie vers l’autonomie réelle de la conduite. La voiture autonome n’est pas encore de ce monde, mais Musk souhaite continuer à avancer vers elle. Il imagine des Tesla capables de venir vous chercher au bureau et de vous conduire à la maison sans aucune action de votre part.
Quand est-ce que cela pourrait devenir légal ? Musk estime qu’il faudra que la flotte des voitures autonomes ait roulé au moins 10 milliards de kilomètres avant que les législateurs confirment qu’elles sont bien plus sûres qu’un conducteur humain et qu’elles ont donc le droit de circuler.
L’autopilote actuel de la Tesla est déjà meilleur, mais Musk estime qu’il faudra qu’il arrive à être 10 fois plus sûr qu’un véhicule sans autopilote pour le sortir de bêta, profitant au passage de l’occasion pour rappeler que les produits et logiciels proposés par Tesla sont tous testés de manière intensive avant d’être déployés.
Remplacer Uber
Ce ne sont pas exactement les mots de Musk, bien entendu, mais c’est en creux ce que le milliardaire évoque. Si votre voiture est autonome à 100 %, au lieu de la garer dans un coin quand vous ne l’utilisez pas, vous pouvez la mettre à disposition de personnes souhaitant se déplacer. Musk imagine que vous pourrez gagner de l’argent avec votre berline quand vous êtes au travail ou en vacances.
Cela signifie qu’il a bien étudié ce que souhaitent déjà faire Uber et ses concurrents — on pense à Lyft avec General Motors. Tesla aura la lourde tâche de développer une application et des lignes directrices capables de garantir la sécurité des passagers et le retour en bon état de la voiture vers son propriétaire. Pas simple, mais, par rapport aux services déjà en place, l’entreprise a de l’avance sur l’autonomie des véhicules, qui ne s’invente pas en claquant dans les doigts non plus.
L’idée est de réduire le nombre de voitures en circulation
L’idée est de réduire le nombre de voitures en circulation (qui ne sont utilisées, dit-il, que 5 à 10 % de la journée) en partageant celles possédées par les citadins. Musk souhaite que Tesla ait aussi ses propres taxis autonomes dans les villes où le nombre de voitures à partager n’est pas suffisant.
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