La Commission européenne va établir dans les prochains mois un cadre juridique pour le cloud computing, dont elle souhaite promouvoir le développement en Europe.

Neelie Kroes est enthousiasmé par le cloud computing, qui permet de stocker les données des utilisateurs sur des batteries de serveurs à distance. Jugeant qu’il s’agissait d’un domaine technologique « critique pour la croissance de l’Europe, et essentiel pour rendre disponible à tous le meilleur internet« , la vice-présidente de la Commission européenne a publié vendredi sur son blog un billet qui appelle à définir clairement « le rôle des autorités publiques dans l’informatique en nuages« .

En charge de la société de l’information à la Commission, Neelie Kroes explique qu’elle a commencé à travailler sur une « stratégie européenne du cloud computing », qui donnera lieu à une consultation en ligne fin avril, et à une table ronde le 23 mai à Bruxelles.

Le premier axe vise la réglementation du secteur, au niveau « par exemple de la protection des données et de la vie privée, des règles claires pour l’allocation de la juridiction, la responsabilité, et la protection des consommateurs« . Se pose notamment la question de savoir « qui sera responsable si quelque chose va mal avec le cloud et si des données sont perdues ou compromises« , explique la commissaire en écho aux pertes de mails qu’a failli subir Google. Pas question, explique-t-elle, de s’en remettre à une auto-régulation des professionnels du secteur.

Le deuxième axe concerne les fondamentaux techniques et commerciaux du cloud computing. La Commission souhaite participer activement à la standardisation des API et du formatage des données, qui doivent « améliorer l’interopérabilité et la concurrence entre les fournisseurs ». Neelie Kroes cite en modèle l’initiative SIENA, qu’elle finance, et qui vise justement à accélérer l’adoption de standards en matière d’informatique distribuée.

Enfin, le troisième axe s’intéresse à l’application concrète sur le marché, avec la promotion de programmes pilotes et l’incitation du « secteur public » à utiliser des services en cloud. La vice-présidente de la Commission se dit sur ce point en contact étroit avec Vivek Kundra, le directeur des systèmes d’information au sein de l’administration Obama. En juin 2008, pour favoriser le cloud computing, il avait fait migrer 38 000 fonctionnaires de Microsoft Office vers Google Apps.

Perçue comme un progrès et un chemin incontournable par la Commission Européenne, le cloud est cependant contesté par ceux qui y voient un moyen de renforcer les monopoles et de déposséder les citoyens de leurs propres données personnelles. Poussé par Eben Moglen et des activistes de la communauté Debian, le projet FreedomBox propose ainsi de redonner à chaque internaute le contrôle de ses données, grâce à des micro-serveurs connectés chez soi, et à des applications ouvertes. En un mois, le projet a réuni plus de 85 000 dollars de dons.

Reprenant la propagande écologiste de Microsoft, Neelie Kroes se dit « impatiente de démontrer les implications vertes de ce travail, au moment où nous luttons pour prendre mieux soin de notre planète fragile« . Or le développement des datacenters est parfois vu au contraire comme une menace sur l’environnement, avec sa consommation très importante d’énergie, qui n’est pas toujours issue de sources vertes.

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