La présence de Google en Chine semble se réduire chaque jour un peu plus. Après une année 2010 très difficile, où les incidents avec les autorités chinoises se sont multipliés, le géant du web doit désormais composer avec la défection d’anciens partenaires. Cette fois, c’est le portail chinois Sina.com qui a décidé de faire cavalier seul en matière de recherche sur Internet.
« Notre contrat avec Google se terminait à la fin du mois et tous nos sites Internet utilisent désormais notre propre technologie » a expliqué Liu Qi à l’AFP. Dorénavant, Sina n’entretiendra plus aucune forme de coopération avec le moteur de recherche américain, minoritaire sur le marché chinois. À la place, le portail chinois va miser sur sa propre technologie.
Selon Analysys International, un cabinet d’étude chinois, Google détenait au quatrième trimestre 2010 19,6 % du marché. Son grand rival, Baidu, se positionne en tête du classement avec 75,5 % du marché. Le trimestre précédent, Google contrôlait encore 21,6 % de la recherche sur le net. La fin de la collaboration entre Google et Sina s’inscrit dans les tensions entre le géant américain et la Chine depuis le piratage informatique de grande ampleur.
Las des attaques informatiques, le responsable des affaires juridiques chez Google avait fait savoir que l’entreprise allait « reconsidérer la faisabilité de nos affaires en Chine », ajoutant être parfaitement conscient du risque encouru. « Nous savons que cela pourrait très bien conduire à fermer Google.cn, ainsi que nos bureaux en Chine » avait expliqué en début d’année David Drummond.
La Chine et Google ont un long passif en commun. Depuis de nombreuses années, les rapports entre les deux entités ont été conflictuels. Plusieurs services (Apps, Books, Talk, Image, Reader, YouTube…) ont subi des tentatives de blocage de la part des pouvoirs publics ; certaines ont atteint leur objectif, d’autres ont échoué. Ces jours-ci, ces accusations sont revenues sur le devant de la scène avec le filtrage de Gmail.
Malgré les dénégations de Pékin, des câbles diplomatiques américains diffusés par Wikileaks ont révélé les liens étroits entre le gouvernement chinois et certains groupes de hackers. Selon un mémo, la décision de s’attaquer aux fleurons de l’industrie high-tech américaine, une vingtaine d’entreprises en tout, a été prise au niveau du bureau politique du parti communiste chinois.
Une décision qui a conduit Google à fermer pour un temps son domaine chinois et rediriger le trafic vers la version hong kongaise du site. Une décision qui n’a cependant pas duré longtemps, puisque avec un nombre d’internautes estimé à 457 millions Google a été contraint de revenir dans le jeu chinois sous peine de perdre un marché très important.
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