Alors que l’affaire qui opposait Apple au FBI a montré toute la difficulté que la police pouvait avoir à accéder au contenu d’un iPhone chiffré verrouillé par un mot de passe, voilà qu’une autre affaire aux allures plus sympathiques soulève une autre difficulté : la police peut-elle, et doit-elle, avoir accès au contenu du smartphone d’une victime, qui avait sécurisé l’accès à son téléphone par ses empreintes digitales ?
Le site Fusion rapporte que le professeur Anil Jain de l’Université du Michigan travaille depuis un mois avec la police de l’État, pour tenter de déverrouiller le Samsung Galaxy S6 d’une victime de meurtre, qui utilisait l’un de ses doigts pour débloquer l’accès au smartphone avec le capteur d’empreintes. Les enquêteurs pensent qu’un indice décisif peut se trouver dans le téléphone, et disposent des empreintes de la victime.
Au départ, le professeur Jain et son Sunpreet Arora ont cherché à utiliser la technique décrite en début d’année, qui consiste à imprimer l’empreinte digitale avec une encre conductrice, et à la passer sur le capteur. L’encre permet de simuler la conductivité électrique permise par les minuscules crêtes de peau qui forment l’empreinte digitale, et donc de débloquer le téléphone.
Mais cette technique ne fonctionnerait sur le Galaxy S6, et les chercheurs ont donc décidé de passer à une étape supérieure, et de reproduire les doigts de la victime aussi fidèlement que possible. Pour cela, ils ont réalisé des modèles 3D de tous les doigts, d’après les empreintes fournies par la police du Michigan, et s’apprêtent à les faire imprimer avec une imprimante 3D qui, selon Mashable, coûterait « plusieurs centaines de milliers de dollars ».
Une fois que le moulage en plastique sera finalisé, chaque doigt sera enrichi d’une poudre conductrice, et l’équipe espère que cette conductivité, associée à la reproduction du relief des creux et des crêtes de l’empreinte, permettra de débloquer le téléphone — l’histoire ne dit pas pourquoi la police n’utilise pas directement les doigts du cadavre, mais c’est peut-être parce qu’ils perdent leurs reliefs et nécessitent d’injecter de la paraffine chaude, ce qui doit déformer l’empreinte.
« Il n’y a aucune garantie que ça fonctionne », prévient Jain. Mais si ça fonctionne, on imagine que la police sera très intéressée pour appliquer la technique, non seulement pour déverrouiller les téléphones des morts, mais aussi ceux des vivants qui refuseraient de donner leur doigt pour débloquer leur smartphone.
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