Il faut en avoir conscience. Derrière les chiffres qui déshumanisent la réalité des faits, ça ne sont pas des plaintes contre des individus coupables de délits ou de crimes qui ont lieu, mais un véritablement acharnement honteux contre des familles socialement innocentes dont le seul tort a été de faire le pas de la modernité en profitant d’Internet pour accéder à toute la musique qu’ils aimaient.
Derrière chacune des dix mille trente sept plaintes se cachent dix mille trente sept familles qui n’ont pas d’autre choix que de subir le chantage de l’industrie du disque : « payez, ou vous paierez plus encore devant les tribunaux ». Pour celles qui choisissent le tribunal, c’est le début d’un enfer, où l’on vous accuse pêle-mêle d’être un voleur, un rapias, d’entraîner la mort des artistes et d’être responsable de la perte de centaines voire de milliers d’emplois. Comment prouver le contraire ? Comment se défendre ? Le droit est avec eux. Les meilleurs avocats aussi. La défaite est assurée. Alors on craque, on pleure, on signe le chèque, en regrettant d’avoir eu le malheur d’aimer un jour la musique au point de vouloir l’écouter et de la partager avec les autres, sans nécessairement tout acheter.
« Etant donné les articles de presse qui font état de règlements amiables à 3.000 $ en moyenne, ça veut dire que la RIAA a probablement collecté plus de 30 millions de dollars auprès d’individus partageurs de fichiers« , rapporte RIAA Watcher.
Après une vague de 753 plaintes début mars, c’est une nouvelle rafle de 725 internautes qui a été commise par la RIAA vendredi dernier. Incroyable et pourtant vrai, les plaintes lancées par l’industrie du disque représentent 2,3% de toutes les affaires traitées par les tribunaux fédéraux américains !
N’est-il pas temps de faire cesser cet acharnement et de prendre conscience de l’ampleur du malaise social qu’il provoque ?
En France, 64 plaintes pénales ont été déposées en 2004 et 60 autres plaintes vont bientôt être (ou ont déjà été) déposées.
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