Google est le numéro 1 de la recherche… mais aussi le numéro 1 de la publicité en ligne, le numéro 1 des systèmes d’exploitation mobiles, le numéro 1 des navigateurs web, le numéro 1 des services web et le numéro 1 de nombreuses autres choses. Une position de force sans équivalent sur le marché du numérique qui a amené la justice américaine à s’interroger sur ses pratiques. En août 2024, un juge américain a reconnu Google coupable de pratiques anticoncurrentielles qui visent à favoriser son propre écosystème.
Quelles seront les conséquences de cette décision ? L’ombre du démantèlement plane sur Google, qui pourrait voir plusieurs de ses divisions vendues de force à d’autres entreprises pour rééquilibrer le marché. Dans un document de 35 pages envoyé aux juges le 20 novembre, le DOJ demande la vente du navigateur Chrome. Il suggère aussi la vente d’autres atouts, comme Android.
Les États-Unis ne veulent plus voir le moteur de recherche de Google partout
« Google doit céder entièrement le navigateur Chrome à un acheteur approuvé par les plaignants, sous réserve de conditions validées par la cour », peut-on lire dans la demande du DOJ à la justice. Les États-Unis indiquent également que Google n’aura pas le droit de créer de nouveau navigateur sans approbation de la cour, ce qui ne lui permettra pas de remplacer Chrome par une autre application.
Pourquoi vendre Chrome ? Parce que le navigateur favorise le moteur de recherche Google et les services Google, souvent avec des clauses d’exclusivité rendant impossible l’émergence de concurrents. Google devra, si les juges l’approuvent, s’engager à ne plus jamais procéder à des pratiques similaires, en plus de la vente de Chrome, s’il ne souhaite pas être encore plus condamné. La justice américaine demande aussi à ce que l’index de recherche de Google soit accessible de ses concurrents, pour favoriser l’émergence de nouveaux services. Les exclusivités de Google chez ses concurrents, comme Apple, seront notamment interdites.
Dans l’hypothèse où tout se déroulerait comme le DOJ le demande, Google serait soumis à des règles strictes pendant 10 ans, sauf si la justice américaine constatait d’ici là que la concurrence avait été rétablie.
Android, prochaine cible des juges ?
Et Android dans tout ça ? Le système d’exploitation mobile est pour l’instant une variable.
« Si Google choisit de conserver le contrôle d’Android mais ne se conforme pas aux exigences de la présente section telles qu’elles s’appliquent à Android, ou si le respect ou l’exécution du présent jugement définitif s’avère impossible à administrer ou inefficace, les plaignants peuvent demander à la Cour d’ordonner la cession d’Android » écrit le DOJ.
Autrement dit : si Google ne s’ouvre pas à la concurrence, alors il perdra aussi Android. Mais, contrairement à Chrome, la vente n’est pas demandée aujourd’hui. Google aura cinq ans pour prouver qu’il a changé de fonctionnement, avant que la cour ne se prononce sur le sort d’Android.
Google peut-il encore éviter tout ça ?
Prochaine étape pour Google : attendre la décision des juges en avril, qui pourrait déclencher la vente de Chrome et le début de nombreux changements. D’ici là, l’entreprise peut espérer que le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche l’avantage, même si le républicain n’est pas contre le démantèlement. Google est un des plus grands donateurs démocrates, ce qui irrite particulièrement le président-élu.
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