Depuis le 7 octobre 2023, la législation française impose à Amazon des frais de livraison obligatoires de 3 euros lors de la commande de livres. L’objectif de cette mesure est simple : le gouvernement veut encourager les Françaises et les Français à se rendre dans des librairies, en taxant les multinationales qui expédient des livres à la maison. Toute commande de moins de 35 euros de livres est accompagnée de ces fameux 3 euros, même s’il y a plus de 35 euros dans le panier en cumulé.
À l’approche des fêtes de Noël, Amazon a trouvé un moyen de contourner la législation française. Le géant du commerce en ligne encourage ses clients à se faire livrer dans des Amazon Locker, ses casiers de retrait, qui sont souvent présents dans les grands magasins. Comme ces endroits sont autorisés à vendre des livres, alors Amazon considère qu’il a le droit de ne pas appliquer la taxe de 3 euros.
Le ministère de la Culture veut empêcher Amazon de continuer
Le « retrait gratuit de livres », comme Amazon l’appelle, consiste à faire livrer une commande de livres dans un point de ventes avec un rayon librairie. Rien ne dit dans la législation française qu’Amazon a le droit d’y recourir… mais rien ne lui interdit non plus de le faire. Ce changement agace le syndicat de la librairie française, qui dénonce « un acteur sans foi ni loi, qui s’attaque à un texte soutenu par le gouvernement et voté à l’unanimité par les parlementaires ».
En déplacement au salon du livre de Montreuil, la ministre de la Culture, Rachida Dati, a répondu pour la première fois à cette polémique.
« Je vous le dis : c’est un contournement de la législation », a-t-elle déclaré à l’AFP. « J’ai demandé une réponse très claire là-dessus » précise la ministre, qui compte rendre illégale la livraison gratuite de livres dans un point relai.
Amazon va-t-il faire payer la livraison en point de retrait ?
Quelle sera la proposition du ministère de la Culture, qui ne peut pas simplement interdire à Amazon de jouer avec les lignes ? La possible censure du gouvernement Barnier, qui pourrait intervenir le lundi 2 décembre, pourrait donner du temps de répit à Amazon. Une démission du gouvernement n’éloignerait pas immédiatement Rachida Dati des affaires, mais certains sujets seront probablement relégués au second plan.
En l’état, il est difficile d’imaginer le géant américain se plier aux règles de sa propre bonne volonté. Ce n’est aucunement dans son intérêt.
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