Les marines militaires de l’OTAN pourraient prochainement effectuer des patrouilles dédiées à la sécurisation des câbles sous-marins qui connectent l’Europe. C’est en tout cas le souhait exprimé par Donald Tusk, le Premier ministre de Pologne, à l’occasion d’un sommet régional réunissant la Suède, la Finlande, la Norvège, le Danemark, l’Estonie et la Lettonie.
Le forum, qui rassemble les pays de la Baltique (mais également la Lituanie et l’Islande, dont les dirigeants étaient absents lors de la réunion du 27 et 28 novembre 2024), a évoqué plus largement la sécurité des pays de la région. Il a par ailleurs vu la participation à distance du président français Emmanuel Macron aux réunions entre chefs d’État.
Deux ruptures de câbles sous-marins fin novembre
Cette demande survient alors que la mer Baltique a été le théâtre de deux incidents à quelques heures d’intervalle. Il y a d’abord eu la rupture du câble BCS East-West Interlink, qui relie la Lituanie et l’île suédoise du Gotland. Et ensuite la coupure du câble C-Lion1, qui fait la liaison entre l’Allemagne et la Finlande. Les deux servent à acheminer Internet.
Ce double évènement, qui a vite été perçu comme un acte de sabotage, a depuis été résolu. D’abord, grâce aux solutions de mitigation qui ont pu re-router le trafic par d’autres voies de communication. L’analyse réseau a montré qu’Internet a bien tenu le choc, grâce à une résilience assurée par la présence de nombreux câbles sous-marins.
Ensuite, par le déploiement d’un navire câblier depuis la France, spécialisé dans la réparation de ces infrastructures sous-marines. Dans un point d’étape du 29 novembre, le gestionnaire du câble C-Lion1 a ainsi confirmé le retour à la normale entre l’Allemagne et la Finlande, avec une liaison « réactivée et pleinement opérationnelle ».
Hypothèse d’un sabotage
La piste actuellement privilégiée est celle d’un vraquier chinois, qui aurait laissé traîner son ancre sur plusieurs dizaines de km dans la Baltique. La piste d’un accident apparaît improbable, bien qu’elle reste envisageable. En raison de la situation en Ukraine, et du soutien de l’Occident à Kiev, un acte commandité par Moscou est plausible.
La mise à contribution des marines de guerre de l’OTAN est une option qui apparaît logique en raison de l’appartenance à l’organisation militaire de la quasi-totalité des pays bordant la mer Baltique — hormis la Russie. En outre, d’autres pays membres de l’alliance Atlantique pourraient dépêcher des moyens additionnels.
Plusieurs pays ont en outre des marines puissantes, comme les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Italie ou l’Allemagne. Cependant, les besoins de sécurisation des câbles sous-marins pourraient s’étendre ailleurs, car il existe d’autres axes sensibles : en mer du Nord, dans la mer de Norvège, ou bien en Méditerranée et sur la façade Atlantique.
L’OTAN opère déjà une police du ciel, notamment au profit des États baltes, mais aussi en Islande, et sur le flanc oriental de l’Europe, dans le cadre d’un renforcement de la posture militaire. La France y participe régulièrement. Elle a d’ailleurs dépêché plusieurs avions Rafale en Lituanie à la fin du mois de novembre.
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