En juin dernier, le Projet Tor qui édite le logiciel d’anonymisation des connexions avait annoncé le départ forcé de son principal porte-parole et célèbre activiste Jacob Applebaum, accusé entre autres de harcèlements sexuels à l’encontre de femmes impliquées dans le projet, ou extérieures à l’organisation. Sa présidente Shari Steele avait annoncé le lancement d’une enquête interne, et avait appelé l’ensemble des victimes à se faire connaître.
Près de deux mois plus tard, Shari Steele indique que ces investigations confiées à une enquêtrice professionnelle ont permis non seulement de confirmer les accusations portées contre Jacob Appelbaum, mais aussi d’écarter deux autres personnes qui auraient eu « un comportement inapproprié ».
L’organisation dit avoir recueilli de nombreux témoignages de personnes ayant été « humiliées, intimidées, harcelées ou intimidées par Jacob », et confirme que « plusieurs ont vécu un comportement sexuellement agressif non désiré de sa part ». Il n’est toutefois fait mention d’aucune procédure pénale, sans que l’on sache si les victimes n’ont pas souhaité se faire connaître à la justice (ce qui est possible dans une communauté de hackers très méfiante du pouvoir étatique, même judiciaire), ou si les faits dénoncés étaient prescrits.
De son côté Jacob Appelbaum ne s’est toujours pas exprimé, depuis le 6 juin dernier, lorsqu’il avait nié les accusations de harcèlement sexuel et autres comportements agressifs dont il fait l’objet. Le compte @ioerror_info, qui avait été monté par un petit comité de soutiens, n’a pas non plus d’activité depuis le 11 juin. Aucune plainte en diffamation n’a été annoncée par Appelbaum.
Le Projet Tor veut en tout cas sortir par le haut de cette histoire qui ne nuit pas seulement à la réputation de l’organisation, mais à l’ensemble de la communauté des hackers, dont beaucoup ont dit qu’ils avaient entendu parler du comportement d’Appelbaum, sans pourtant se dresser contre lui.
Shari Steele annonce donc une série de nouvelles politiques qui seront progressivement mises en place d’ici fin septembre, pour prévenir les comportements de harcèlements au sein de l’organisation ou de ses partenaires, ou y mettre fin plus rapidement. Des politiques contre le harcèlement, les conflits d’intérêts et des procédures de dépôts de plaintes internes ont été mises au point, et un « conseil de communauté » va être créé pour arbitrer les conflits.
D’autres documents comme des lignes directrices pour les membres, un code de bonne conduite, et un contrat social autour de valeurs communes, devraient être finalisées d’ici une rencontre avec les développeurs à la fin du mois de mois de septembre. Autant de règles et procédures qui pourraient inspirer d’autres organisations très décentralisées, qui mélangent employés et bénévoles du monde entier.
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