L’armée américaine a procédé à un test de missile hypersonique, dans le cadre du projet Long-Range Hypersonic Weapon (LRHW) / Dark Eagle. L’essai a pu être filmé en partie en vidéo.

Tel un aigle fondant sur sa proie depuis les cieux, toutes griffes dehors, à une vitesse foudroyante. Alors que la guerre entre l’Ukraine et la Russe se poursuit, les États-Unis ont procédé jeudi 12 décembre au test d’une nouvelle arme en cours de développement, le Long-Range Hypersonic Weapon (LRHW). Mais c’est son surnom que l’on retient : Dark Eagle (Aigle Noir).

Comme son nom l’indique (« arme hypersonique à longue portée »), le LRHW combine deux spécificités : il peut franchir une grande distance, et ainsi frapper dans la très grande profondeur (on parle d’une portée de quasi 2 800 km), et il peut le faire à une vitesse hypersonique, c’est-à-dire au moins à cinq fois la vitesse du son.

Le Dark Eagle, ouLong-Range Hypersonic Weapon. // Source : Pentagone
Le Dark Eagle, ouLong-Range Hypersonic Weapon. // Source : Pentagone

À Mach 5, la vitesse affichée du Dark Eagle, le missile file à plus de 6 100 km/h. Déjà testé avec succès en juin 2024, il a une capacité manœuvrante pour limiter sa détection et son interception. Construit par Lockheed Martin et Northrop Grumman, il a toutefois une portée un peu moins grande (il a été question de franchir plus 3 200 km).

L’autre particularité du LRHW/Dark Eagle est que le missile embarque un planeur hypersonique. L’arme est décrite comme pouvant atteindre la très haute atmosphère et rester à l’abri des systèmes de défense aérienne et antimissile jusqu’au moment de la phase d’attaque, qui se fait à très grande vitesse, pour toucher à coup sûr.

Une future arme sol-sol et mer-sol pour les USA

Source : Defense.gov
Source : Defense.gov

Indéniablement, c’est le genre d’armement que l’Ukraine rêverait d’avoir pour combattre Moscou, en lui portant des coups décisifs très loin dans son territoire Pour perturber la logistique ennemie sur le champ de bataille, et pour augmenter encore un peu plus le coût du conflit pour le Kremlin, en visant des cibles militaires de grande valeur.

Mais cette perspective apparaît être une impasse. D’abord, car c’est une arme qui n’est pas encore opérationnelle — on évoque une entrée en service en 2025. Ensuite, Donald Trump va réduire la voilure sur l’aide à l’Ukraine. L’envoi d’une arme si pointue, si puissante et si menaçante pour Moscou, et par ailleurs coûteuse, apparaît hors de propos.

« Ce test marque une étape importante dans le développement de l’un de nos systèmes d’armes les plus avancés », a déclaré le 12 décembre le secrétaire d’État à la marine, Carlos Del Toro. L’armée de Terre américaine en bénéficiera, comme la marine. Une intégration sur des navires de surface et des sous-marins est prévue.

Le test du jour a impliqué une plateforme au sol, avec un tir effectué depuis la Floride, à partir de la base de lancement de Cap Canaveral — la Space Force, branche de l’armée américaine se consacrant aux activités spatiales, dispose d’installations sur place. Des vidéos prises à grande distance ont pu capturer le départ du missile hypersonique.

Un signal militaire envoyé aux autres puissances

Dans son message, l’armée américaine précise que le système LRHW est une arme conventionnelle, c’est-à-dire qu’elle n’a pas de volet nucléaire. Une particularité déjà connue, mais qui est rappelée quelques semaines après l’affaire de l’ICBM / IRBM russe Oreshnik, un missile balistique qui était sans charge, mais pouvant accueillir du nucléaire.

Le tir de l’Oreshnik sur une ville ukrainienne a été considéré comme une volonté de Moscou de faire un signalement stratégie à l’Occident, avec une arme ayant une capacité duale (conventionnelle et nucléaire). Mais le tir du LRHW, qui visait à effectuer un essai complet, représente aussi un signal militaire envoyé aux autres puissances.

Si les planeurs hypersoniques semblent très difficilement interceptables, des efforts sont toutefois faits dans ce domaine — en raison de l’intérêt croissant des pays pour ces armements ultrarapides. La France aussi est sur le coup, et sur les deux tableaux : pour détruire les missiles hypersoniques et faire en sorte de rendre les siens inarrêtables.

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