Après avoir bataillé pour la fermeture de TikTok en 2020, Donald Trump demande à la Cour suprême d’épargner le réseau social chinois, qui doit fermer le 19 janvier 2025 aux États-Unis, sur décision de Joe Biden. Ce soutien de poids pourrait tout changer.

Si Donald Trump sauve TikTok, comment ne pas voir y une grosse touche d’ironie ?

En 2020, alors qu’il était en pleine guerre commerciale avec la Chine, le 45ᵉ président américain avait passé des mois à mettre la pression à ByteDance, le propriétaire de TikTok, pour le forcer à vendre sa filiale américaine à Microsoft ou Oracle, des entreprises américaines. C’est Oracle qui avait été choisi… jusqu’à ce que Donald Trump perde l’élection et oublie ce dossier qui lui était si cher. TikTok s’en était miraculeusement sorti.

Un peu plus de quatre ans plus tard, le 19 janvier 2025, TikTok sera officiellement interdit aux États-Unis. Joe Biden a signé le 24 avril 2024 la loi contraignant ByteDance à céder l’application, après des mois de débats au Congrès et au Sénat. Problème : Donald Trump s’est découvert une passion pour TikTok.

Donald Trump demande à la Cour suprême d’intervenir

Pour se sauver, TikTok mise sur son ancien ennemi numéro 1. Un pari audacieux, puisqu’il pourrait se retourner contre lui, mais qui a bien l’air de fonctionner.

Après avoir perdu plusieurs recours, TikTok a saisi la Cour suprême américaine le 16 décembre, dans l’espoir d’obtenir l’annulation de la loi signée par Joe Biden. L’entreprise a ensuite envoyé son patron Shou Zi Chew à Mar-a-Lago, la résidence de Donald Trump, pour le supplier de l’aider. Le futur 47ᵉ président semble avoir mordu à l’hameçon : il a annoncé quelques jours plus tard en meeting qu’on « devrait garder ce truc-là encore un moment », en parlant de TikTok, un réseau social où il battrait « tous les records », selon des chiffres que lui a montrés Shou Zi Chew.

Sur TikTok, Donald Trump réunit plus de 10 millions d'abonnés.
Sur TikTok, Donald Trump réunit plus de 10 millions d’abonnés. // Source : Numerama

Après avoir rejoint TikTok en 2024 pour faire campagne, Donald Trump se dit désormais fan de la plateforme, en grande partie parce que ses danses et montages les plus loufoques sont devenus viraux. L’homme qui souhaitait détruire le réseau social chinois n’a rien à faire pour avoir sa peau, mais se bat pour le sauver.

Le 27 décembre 2024, dans une note d’information envoyée à la Cour suprême, Donald Trump a officiellement pris parti dans l’affaire opposant TikTok au procureur général des États-Unis, Merrick Garland, qu’il avait lui-même chassé de la Cour suprême à son arrivée en 2016 (Barack Obama l’avait désigné, Donald Trump a bloqué sa nomination et l’a remplacé par un autre juge). Donald Trump demande à la Cour suprême de décaler l’application de la loi de plusieurs mois, afin de pouvoir négocier de lui-même une solution avec le réseau social. La date du 19 janvier 2025, qui est un jour avant son investiture, ne lui convient pas.

Shou Zi Chew, le patron de TikTok. // Source : Numerama
Shou Zi Chew, le patron de TikTok. // Source : Numerama

Autrement dit, Donald Trump souhaite être le héros. Il pourrait être celui qui sauve TikTok, ou celui qui le fait fermer. Mais il ne compte pas être le spectateur d’une action menée par son prédécesseur.

Cette demande a-t-elle des chances d’aboutir ? Donald Trump est le président des États-Unis qui a le plus nommé de juges de la Cour suprême. Il est probable que la Cour, qui est majoritairement conservatrice, ne s’oppose pas à sa demande. Donald Trump pourra alors décaler de 90 jours la mort de TikTok, puis renégocier un accord sur les données de l’application.

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