C’est un problème que Microsoft a identifié depuis un moment : Windows 10 refuse de mourir. En temps normal, ce n’est certainement pas le scénario que l’entreprise américaine voudrait voir advenir. Au contraire, elle préférerait voir son système d’exploitation gagner de nouvelles parts de marché sur le marché du PC, y compris face à Linux ou macOS.
Le problème est que la carrière de Windows 10 appartient désormais au passé. En effet, Microsoft a choisi de cesser le support étendu de l’OS le 14 octobre 2025. À la place, les entreprises et les particuliers sont invités à passer sur le nouveau système d’exploitation du groupe, Windows 11, disponible (et offert) depuis le 5 octobre 2021.
Hélas pour Microsoft, la bascule de Windows 10 vers Windows 11 se fait à une allure trop peu dynamique pour tenir l’échéance du 14 octobre 2025. Si la baisse n’accélère pas dans les dix prochains mois, il est probable que la part de marché de Windows 10 — qui n’aura alors plus droit à des patchs de sécurité gratuits — se trouvera à un seuil bien trop haut.
Un bref rebond de Windows 10 fin 2024
Ce que personne n’imaginait est un rebond de Windows 10. Comme on peut le voir sur le site Statcounter, l’une des références dans ce domaine, la part de marché du système d’exploitation est remontée. De 60,95 % en octobre 2024, elle a atteint 62,7 % en décembre. Cela, surtout au détriment de Windows 11, qui a reculé en parallèle.
S’agit-il d’un bref soubresaut ou bien le signe d’une remontée plus durable ? Voilà certainement la question qui doit circuler dans les têtes de l’état-major de Microsoft ces dernières semaines. Même s’il s’agit d’une remontée certes faible d’un point de vue statistique (juste 1,46 point de hausse), elle couvre des centaines de milliers d’ordinateurs dans le monde.
Ce rebond survient après une longue érosion de Windows 10, encore à 69,89 % de parts de marché en avril 2024. La baisse a été continue jusqu’à octobre, quoique modeste. Sur une plus grande plage de temps, la tendance est toutefois globalement baissière depuis décembre 2021, son pic de part de marché (82,49 %).
Un rebond en réalité plutôt trompeur
Une analyse de la tendance sur une plus grande plage de temps invite cela dit à nuancer l’importance et la signification de ce rebond de la fin d’année 2024. En effet, depuis 2021, la part de marché de Windows 10 alterne avec des moments de baisse suivis de brèves hausses notables, notamment début 2023 et début 2024.
Ces rebonds ponctuels dans les courbes de parts de marché ne signifient pas que Windows 10 repart durablement à la hausse, mais semblent être plutôt le reflet de facteurs conjoncturels. Vu les deux périodes, peu après les fêtes de fin d’année en 2022 et 2023, on peut avancer des achats liés à Noël ou encore des promotions pour écouler des stocks.
D’autres facteurs peuvent également jouer, outre l’effet saisonnier. On sait par exemple que les migrations dans des entreprises sont plus lentes que chez les particuliers. La remontée de Windows 10 peut aussi s’expliquer par une politique de déploiement qui bénéficie que transitoirement à cet OS, en attendant une bascule sur Windows 11.
Dans tous les cas de figure, l’analyse sur le long terme montre bien une tendance à la baisse, bien que trop lente du goût de Microsoft. Reste une question : la chute va-t-elle finir par s’accélérer au cours des dix prochains mois ? Ce n’est pas forcément certain : Microsoft a déjà prévenu qu’il allait proposer des mises à jour (payantes) jusqu’en 2028.
Lorsque le support de Windows 10 cessera le 14 octobre 2025, plusieurs options s’offriront aux entreprises et aux particuliers :
- Passer sur Windows 11 (si le PC est compatible) ;
- Rester sur Windows 10, sans protection ;
- Rester sur Windows 10, avec protection (pour 3 ans, uniquement pour les sociétés acceptant de payer) ;
- Basculer sur un autre système d’exploitation (Linux, Mac…).
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