Des GPU aux super intelligences artificielles, sans oublier les voitures autonomes et les robots humanoïdes… Nvidia est partout.
Longtemps considérée comme un acteur de second rôle, avec ses cartes graphiques qui n’intéressaient que les geeks, Nvidia est devenue en un an la première capitalisation mondiale (3 700 milliards de dollars), grâce à l’incroyable croissance de l’intelligence artificielle générative. Ce sont ces puces qui équipent tous les géants de la tech, et tous sont amenés à avoir besoin de plus en plus de puissance.
Au CES 2025, Nvidia tient enfin le premier rôle. L’entreprise a été choisie pour inaugurer le plus grand salon mondial dédié aux nouvelles technologies le 6 janvier 2025, avec une grande conférence de deux heures entièrement incarnée par Jensen Huang, son CEO et fondateur. Le bilan est vertigineux : Nvidia semble encore avoir une belle marge de progression.
Jensen Huang accueilli en rockstar
Qui aurait imaginé il y a deux ans un tel engouement pour Nvidia ? À l’hôtel Mandalay Bay de Las Vegas, où se tenait la conférence d’ouverture du CES, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont fait la queue pendant plus de deux heures pour assister à la conférence de Nvidia. Dans la file d’attente, une comparaison étonnante est souvent revenue : Jensen Huang est devenu le Taylor Swift de la tech. À l’exception d’Elon Musk, qui s’illustre aujourd’hui pour des raisons moins nobles, aucune autre personnalité issue de la Silicon Valley ne fascine autant.
À 18h40, Jensen Huang est arrivé sur scène. Le patron de Nvidia a eu le droit au traitement rockstar, avec une salle digne d’un stade enflammé.
Symbole de son nouveau statut, Jensen Huang a fait des blagues sur lui-même, tout en mettant plusieurs fois son visage en avant pour illustrer des intelligences artificielles. Jensen Huang a notamment démarré sa conférence par un commentaire sur son emblématique veste en cuir., puis s’est transformé en Captain America avec un wafer Blackwell sur un bouclier, tout en misant sur une présentation digne de Tony Stark, avec de nombreux effets visuels et des robots.
Après être revenu sur l’histoire de son entreprise, comme s’il savait pertinemment qu’un nombre conséquent de ses spectateurs du jour ne connaissaient pas grand-chose à Nvidia, Jensen Huang a présenté pendant deux heures de nombreuses nouveautés. L’entreprise semble détenir les clés d’un très grand nombre de secteurs futuristes.
Toujours plus de puissance, des prix en baisse
Pour démarrer sa grande conférence, Nvidia a choisi de parler de ce qui a fait son succès : les cartes graphiques.
L’entreprise a dévoilé sa nouvelle gamme de 2025 avec l’architecture Blackwell, qui se compose d’une nouvelle RTX 5090 encore plus puissante (1 999 dollars)… et d’une RTX 5070 désormais aussi performante qu’une RTX 4090, malgré un prix et une taille largement inférieurs (549 dollars). Entre les deux, on trouve la RTX 5080 à 999 dollars et la RTX 5070 Ti à 749 dollars.
La RTX 5090 impressionne avec ses 21 760 cœurs CUDA et ses 32 Go de mémoire GDDR7, qui offrent une bande passante phénoménale de 1,8 To/s (avec une consommation conséquence de 575 W). Nvidia met en avant des prouesses dans la génération de pixels, rendue possible par l’intelligence artificielle. Le DLSS 4 est une nouvelle technologie d’upscaling de Nvidia capable de générer jusqu’à trois images supplémentaires entre chaque image rendue, permettant ainsi de multiplier les performances par huit tout en améliorant la qualité visuelle.
IA, robots, véhicules autonomes… Nvidia n’est qu’aux débuts
Si Nvidia est incontestablement le meilleur dans l’univers des cartes graphiques, ce n’est pas sur cet aspect que Jensen Huang a le plus brillé au CES 2025.
En effet, après avoir annoncé la génération RTX 50, le patron de Nvidia a présenté sa vision du futur de la tech. Jensen Huang pense qu’une révolution informatique est en cours, grâce aux intelligences artificielles capables d’apprendre.
Plusieurs technologies ont été dévoilées par Nvidia, comme NeMo, un système d’évaluation pour créer des agents IA. L’idée est de permettre à n’importe quelle entreprise de créer des clones numériques de chaque emploi, afin d’automatiser de nombreux processus.
Nvidia a notamment travaillé sur sa propre version optimisée du modèle Llama 3.1 de Meta, pour permettre à l’IA d’émerger. Plusieurs exemples ont été donnés, comme des agents chargés du service client, d’analyser des flux vidéo ou de fabriquer des molécules, à chaque fois avec des entraînements spécifiques. L’entreprise compte aussi lancer un mini-ordinateur capable de faire tourner des modèles localement, qu’elle appelle pour l’instant « projet DIGITS ».
Dans un second temps, Nvidia croit en l’intelligence artificielle « physique », dans le sens où les modèles multimodaux intégreraient des « corps ». Une IA ne répondrait alors plus à une question, mais effectuerait une action en se basant sur un contexte et une demande. Jensen Huang croit que les robots pourraient devenir la plus grande industrie de l’histoire de l’humanité, une fois que la technologie sera arrivée à maturité. C’est justement pour cette raison que Nvidia lance Cosmos, un modèle de fondation conçu pour entraîner les robots à imiter les humains. Un des exemples données est celui d’une usine, où des robots intelligents pourraient cohabiter avec les humains.
Autre secteur sur lequel Nvidia est présent : les véhicules autonomes. La liste de ses partenaires est impressionnante, puisque l’entreprise compte tous les grands acteurs du secteur. Waymo, Tesla, Zoox, Xiaomi… Tout le monde utilise du matériel Nvidia. L’entreprise a annoncé le lancement d’une nouvelle puce Hyperion 9 chargée d’analyser les flux de caméras, de radars et de LiDAR, avec un système d’auto-entrainement pour que les voitures génèrent des scénarios virtuels.
Durant son passage au CES, Nvidia a prouvé une chose : sa place de numéro 1 mondial est loin d’être volée. Les technologies sur lesquelles il travaille depuis plusieurs décennies sont amenées à transformer l’humanité, avec pour l’instant très peu de concurrents capables de se dresser sur son chemin. Difficile de ne pas voir le CES 2025 comme celui de Nvidia… d’autant plus que l’annonce imminente de la Nintendo Switch 2, avec une puce de l’entreprise, pourrait encore plus booster ce moment fort.
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