330 euros. C’est le petit prix du Meta Quest 3S. Un tarif intéressant qui intrigue forcément : est-ce que ce casque de réalité virtuelle est suffisamment bon pour être utilisé ? Nous avons pu tester le Meta Quest 3S pendant plusieurs semaines pour déterminer s’il pourra démocratiser la réalité mixte.

En septembre 2024, Meta présentait son Meta Quest 3S : un casque de réalité mixte vendu le mois suivant à… 330 euros. La même année où Apple sortait son Vision Pro à 4 000 euros. La stratégie des deux géants est presque opposée, bien que les deux aient pour ambition de démocratiser la réalité mixte. Pour 330 euros, le Meta Quest 3S a fait de grandes concessions technologiques, mais ce n’est pas grave. Si ce casque est assurément moins bon que les autres, il a quand même de quoi séduire.

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Un casque de réalité mixte d’entrée de gamme qui a (presque) tout des plus grands

Le Meta Quest 3S est bardé de capteurs photo, pour filmer l’environnement autour de soi. On trouve en fait les mêmes capteurs que sur le Quest 3, avec une qualité moyenne. L’avantage, c’est qu’on peut attraper des objets, se repérer et se déplacer sans problème. Ce qu’on appelle le passthrough, à savoir le flux vidéo capté et retransmis dans les écrans, est très correct. Il l’est bien plus qu’un casque haut de gamme comme le HTC Vive XR Elite à 1 400 euros.

Le Meta Quest 3S // Source : Alfred Tertrais pour Numerama
Le Meta Quest 3S. // Source : Alfred Tertrais pour Numerama

Ainsi, les yeux dans le casque, on peut voir ce qui se passe autour de nous, grâce à deux caméras. C’est particulièrement commode pour éviter de se prendre une commode. Les couleurs sont assez fidèles et si ça peut manquer de lumière, la correction numérique résout ça, quitte à produire beaucoup de grain sur les images. On peut même regarder son smartphone et écrire des messages. Cela donne quelque peu l’impression de ne pas être sobre, mais au moins on a la possibilité de le faire sans retirer le casque.

Le Meta Quest 3S // Source : Alfred Tertrais pour Numerama
Le port de charge USB-C est situé sur le côté. // Source : Alfred Tertrais pour Numerama

Pour le confort, il y a des sangles qui vont derrière et sur le crâne, qu’on peut ajuster tout en portant le casque (à condition de faire un peu attention). Meta vend une autre sangle « Elite » sur son site, à laquelle on peut même ajouter une batterie. 80 euros sans, 150 euros avec : c’est très cher. Mais des fabricants tiers en proposent aussi en ligne à des tarifs plus intéressants. Le casque pèse 514 grammes : ça peut faire lourd au bout de deux heures sans pause. De toute manière, l’autonomie ne tient pas beaucoup plus longtemps.

Le Meta Quest 3S // Source : Alfred Tertrais pour Numerama
La sangle du casque qu’on peut régler. // Source : Alfred Tertrais pour Numerama

Avec le casque sont fournies les manettes qui comportent joysticks, gâchettes et boutons. Elles sont bien finies, et sont pratiques à utiliser. Le gros point noir, c’est leur alimentation : deux piles AA, pas de batterie rechargeable. Pas de suivi des yeux sur ce casque (contrairement au Vision Pro), mais le suivi des mains. C’est loin d’être le plus poussé sur le marché et lorsque les écrans virtuels sont trop proches, le casque peine à détecter nos mains. Mais au quotidien, la fiabilité est là et c’est l’essentiel. Un suivi des mains qui peut même fonctionner dans les endroits assez sombres grâce à deux projecteurs LED sur le casque qui éclairent.

Le Meta Quest 3S // Source : Alfred Tertrais pour Numerama
Les lentilles du Meta Quest 3S peuvent (un peu) se régler. // Source : Alfred Tertrais pour Numerama

Avec la batterie de 4 324 mAh intégrée dans le casque, comptez sur deux heures et demie d’endurance maximum. À noter qu’on peut utiliser le casque tout en le rechargeant. Petit point bonus : l’adaptateur secteur 18 W est inclus, pour un peu moins de deux heures de charge.

Les écrans ne sont pas les plus jolis, mais Meta s’en fiche

Les écrans sont le point faible du Meta Quest 3S : ils sont moins bons que le reste de la concurrence. Le champ de vision est de 96 degrés (90 en vertical) « seulement », avec une définition par écran de 1 832 par 1 920 pixels (pour une résolution de 773 ppp). Leur taux de rafraîchissement est de 72, 90 ou 120 Hz, ce qui est correct. Pour les lentilles, ce sont des Fresnel et on peut les régler dans trois positions en fonction de l’écartement de ses yeux. Ce n’est pas beaucoup et c’est pourquoi nous vous conseillons d’essayer le casque en magasin avant de l’acheter.

Le Meta Quest 3S // Source : Alfred Tertrais pour Numerama
Le Meta Quest 3S et les manettes. // Source : Alfred Tertrais pour Numerama

Toutes ces concessions technologiques (mais tarifaires) font que les images sont floues sur les côtés et qu’on peut voir les limites des pixels : la résolution n’est pas très bonne. Pour une utilisation bureautique ou pour regarder un film en 3D, on aperçoit là les limites du Quest 3S. Cependant, dès qu’on se met à jouer ou simplement à regarder un film en 2D, de face, on oublie tout ça.

Le Meta Quest 3S // Source : Alfred Tertrais pour Numerama
On peut utiliser le casque tout en étant assis. // Source : Alfred Tertrais pour Numerama

Le principal argument du Meta Quest 3S, c’est sa puce : la Snapdragon XR2 Gen 2, qu’on trouve dans d’autres casques de VR, dont le Quest 3, vendu à 549 euros. Une puce épaulée par 8 Go de RAM. Ça garantit un casque sans trop de ralentissements et qui peut faire tourner tous les jeux disponibles sur Meta Horizon OS. On vous recommande vivement Batman: Arkham Shadow offert avec le casque.

À quoi ça sert, un casque de réalité mixte ?

Puisque le Meta Quest 3S s’adresse avant tout à des consommateurs n’ayant jamais eu de casque de réalité virtuelle/mixte auparavant, il convient de préciser à quoi est-ce que ça peut bien servir. L’usage le plus mis en avant par Meta, ce sont les jeux vidéo. Il y a Batman: Arkham Shadow évidemment, mais aussi d’autres titres bien connus, comme Beat Saber ou Superhot VR. Si vous êtes un fan de Sea of Thieves, il existe une copie plutôt intéressante, Sail. Le secteur peine à se développer et les grandes licences arrivent progressivement. Acquérir tous les jeux qui existent, ça finit par coûter cher. Pour cela, Meta a un abonnement : Quest+, proposé à 8,99 euros par mois (ou 69,99 euros par an). Il permet d’accéder à une sélection de jeux qui se renouvelle un peu chaque mois. Vous pouvez aussi jouer au Xbox Cloud Gaming, en bêta (pour jouer avec un grand écran uniquement). Dernière possibilité : jouer à ses jeux Steam VR grâce à Steam Link. Malheureusement, sans câble c’est encore trop peu optimisé pour être stable.

👉Qu’est-ce que la réalité mixte ?

Grâce à Steam Link, on peut se balader dans Google Earth (la qualité est médiocre) // Source : Numerama
Grâce à Steam Link, on peut se balader dans Google Earth (la qualité est médiocre). // Source : Numerama

Dans ces jeux vidéo, la part belle est faite aux mouvements avec ses bras : on tourne un volant, on déplace son bras pour viser, etc. Qui dit mouvement, dit activité physique. Et c’est un autre intérêt que j’ai découvert de la réalité virtuelle avec le Meta Quest 3S. Pour se bouger, on peut jouer à Just Dance VR, à des jeux de football, de tennis de table, de basketball, de boxe, etc. L’idéal, c’est bien sûr de faire du sport « dans la vraie vie », que ce soit en extérieur, dans une salle de sport ou en club. Mais pour faire un peu de remise en forme de manière ludique, la réalité virtuelle peut être une solution.

On peut jouer au ping-pong et rouler dans une voiture avec le casque // Source : Numerama
On peut jouer au ping-pong et rouler dans une voiture avec le casque. // Source : Numerama

L’une des promesses de la réalité virtuelle, c’est aussi la consommation de vidéos. Sur ce point, la proposition est très pauvre : il y a bien les vidéos YouTube à 360°, Prime Video et Twitch, mais c’est à peu près tout. Regarder des films et des séries dans un environnement différent et avec un écran immense, pourquoi pas, néanmoins pas avec un casque comme le Quest 3S. Restent les vidéos à 360° en 3D, mais il n’y a pas un engagement assez fort de la part des productions.

YouTube VR en mode immersif, pourquoi pas // Source : Numerama
YouTube VR en mode immersif, pourquoi pas. // Source : Numerama

Il y a aussi les autres applications : Meta oblige, on trouve WhatsApp et Instagram. Pourquoi pas, c’est pratique pour répondre rapidement à un message.

L'interface du Meta Quest 3S et la fonction « Bureau à distance » // Source : Numerama
L’interface du Meta Quest 3S et la fonction « Bureau à distance ». // Source : Numerama

Il est possible de « projeter » son écran d’ordinateur, à l’aide de Meta Quest Remote Desktop, qu’on soit sur macOS ou sur Windows. L’outil est un peu limité, mais il existe des alternatives comme Virtual Desktop (à 25 euros) ou Immersed (gratuit).

Le prix : l’argument principal du Meta Quest 3S

Le Meta Quest 3S se décline en deux versions :

  • L’une avec 128 Go de stockage pour 329,99 euros ;
  • L’autre avec 256 Go de stockage pour 439,99 euros.

Les écrans du Quest 3S sont peut-être les pires du marché (quoique, le Pico existe). Et pourtant, on pourrait presque dire qu’on s’en fiche. À 330 euros, le Meta Quest 3S s’adresse avant tout à un public qui n’a jamais testé la réalité virtuelle, mais qui veut s’y essayer sans trop dépenser. La réalité mixte du casque fonctionne, la puce est suffisamment puissante : on a l’effet réalité virtuelle comme sur un casque beaucoup plus cher. La force du Meta Quest 3S, c’est de casser le prix de la réalité virtuelle/mixte, sans compromettre ce qu’il est : un casque de réalité mixte.

Le Meta Quest 3S // Source : Alfred Tertrais pour Numerama
Même avec un petit prix, le casque ne fait pas du tout « jouet ». // Source : Alfred Tertrais pour Numerama

À 330 euros, on aurait pu s’attendre à un son assez mauvais, mis de côté, mais il n’en est rien. La qualité n’est pas exceptionnelle, mais suffisamment bonne pour pouvoir jouer ou regarder un film sans avoir besoin de mettre un casque ou des écouteurs (via Bluetooth ou USB-C). Là encore, Meta a compris que les moyens à mettre n’étaient pas tant dans les écrans.

Et si Meta avait raison avec sa vision de la réalité mixte ?

Avec son produit, Meta a de quoi encourager les consommateurs à regarder des vidéos/films/séries en VR, de jouer à des jeux en réalité virtuelle, de faire du sport avec des inconnus à l’autre bout du monde, ou même révolutionner l’industrie pornographique.

En utilisant le Meta Quest 3S pendant plusieurs semaines, je me suis rendu compte que la vision de Meta n’était pas tout à fait erronée. C’est grâce à ce casque que j’ai compris l’intérêt de la réalité mixte dans plein de domaines. Principalement dans le jeu vidéo, il ne faut pas se le cacher. Pour travailler, pourquoi pas, mais pas avec un Quest 3S : les écrans ne sont pas d’assez bonne qualité, et il faudrait avoir un réglage oculaire aux petits oignons. Mais pour le reste, j’ai été conquis, même avec un casque qui paraît peu avancé : la technologie fonctionne. Si le Meta Quest 3S ne remplacera jamais un ordinateur ou une console, il peut en être un bon complément à un prix abordable.

Le verdict

Meta a décidé de faire des concessions sur les écrans du Quests 3S et c’était la bonne décision. Le casque est fluide, assez performant et permet de découvrir la réalité virtuelle/mixte dans les meilleures conditions. La prise en main est plutôt simple, mais attention aux petites erreurs, notamment celles du suivi des mains. S’il y a bien un casque de VR capable de démocratiser la technologie, c’est bien celui-ci.
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