Grâce à la publicité, Facebook enregistre des gains absolument invraisemblables. Au cours du deuxième trimestre, le réseau social a par exemple triplé ses bénéfices, qui ont dépassé la barre symbolique des 2 milliards de dollars. Certes, le site a admis que le fil d’actualité est arrivé à saturation, mais il dispose d’autres relais pour déployer des annonces : les vidéos, Messenger ou encore WhatsApp.
Dans ces conditions, Facebook ne voit évidemment pas d’un très bon œil — et c’est un euphémisme — la propagation des logiciels bloquant la publicité du côté de l’internaute. Ces outils, qui équipent d’ores et déjà une frange non négligeable des utilisateurs, sont susceptibles d’ébranler à terme ses revenus. Une menace qui reste lointaine et diffuse mais que le site veut contrer dès à présent.
N’ayant pas peur d’une course aux armements avec les concepteurs de bloqueurs de publicité, le réseau social annonce dans un message publié ce mardi que ces outils ne seront plus en mesure de contrer la publicité diffusée sur sa plateforme. La tactique de Facebook consiste en fait à rendre les encarts publicitaires similaires aux autres types de contenu, de façon à ce qu’ils ne puissent plus être repérés.
La nouvelle politique de l’entreprise américaine s’accompagne d’une critique à peine voilée contre certains bloqueurs de publicité qui se sont positionnés sur ce marché uniquement pour pouvoir ensuite « négocier » avec certains géants du web. Leur but ? Laisser passer des annonces contre rémunération. Facebook ne donne aucun nom, mais Eyeo, l’éditeur de l’extension AdBlock Plus, serait payé par Google, Microsoft ou encore Amazon pour laisser passer certaines réclames.
Il reste toutefois à vérifier si la mesure mise en place par Facebook tiendra sur le long terme face à l’ingéniosité des développeurs impliqués dans le développement de ce genre de programme. L’escalade entre pro- et anti-bloqueurs de publicité risque d’atteindre de nouveaux sommets dans les semaines et les mois à venir.
Facebook ne veut pas non plus payer les éditeurs de bloqueurs de pub pour avoir un passe-droit
« Plutôt que de payer ces entreprises pour débloquer les publicités que nous affichons — comme certaines d’entre elles nous l’ont suggéré par le passé — nous donnons aux usagers le contrôle des publicités avec la mise à jour des préférences publicitaires et de nos autres outils de contrôle de la publicité », écrit le site. Ces préférences publicitaires donnent au membre la possibilité de choisir ce qui l’intéresse.
L’option se base en réalité sur les centres d’intérêt de chaque internaute inscrit sur le site, ce qui permet à Facebook de proposer de la publicité ciblée. Pour le site communautaire, il s’agit d’un équilibre raisonnable entre l’intérêt des uns et des autres : Facebook continue de toucher beaucoup d’argent, les internautes peuvent affiner les publicités auxquelles ils sont exposés et qui demeurent correctement intégrés (il n’y a pas de pop-up, par exemple).
Un sujet de tension permanent
La problématique posée par les bloqueurs de publicité a donné lieu à des initiatives plus ou moins heureuses. Rien que cette année, le magazine américain Wired a fait le choix de bloquer les lecteurs qui bloquent la pub, tandis qu’une campagne a émergé ce printemps chez de nombreux éditeurs de sites français, au risque de braquer les internautes en les empêchant d’accéder aux contenus.
Cette situation, qui entraîne des réflexions inattendues sur la licéité de la détection des détecteurs de publicité, concerne aussi Numerama. Mais parce que l’escalade ne mène nulle part, nous avons suivi une approche différente, en laissant l’accès à nos contenus mais en signalant aux visiteurs que les bloqueurs de publicité constituent une difficulté pour la pérennité du site.
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