Et si on pouvait retrouver où a été prise une photo ? Ça existe déjà et cela peut en profitant des données disponibles en ligne : c’est l’OSINT. Et si une IA le faisait à votre place ? Cela irait sans doute beaucoup plus vite. Voilà en tout cas la promesse de l’entreprise Graylark Technologies avec son outil GeoSpy. Celui-ci affirme pouvoir « prédire » l’emplacement d’une photo en se basant sur plusieurs indices, en quelques secondes.
Une IA qui « prédit » l’emplacement d’une photo
Pour fonctionner, GeoSpy a été entraîné sur 46 millions d’images prises partout dans le monde, ce qui lui a permis de repérer des indices géographiques : le style architectural, l’aspect du sol, etc. GeoSpy est particulièrement précis aux États-Unis. En fait, c’est comme si c’était un joueur de Geoguessr très fort et très rapide. Ce qui signifie aussi que GeoSpy est surtout conçu pour les photos prises en extérieur : à l’intérieur de bâtiments, l’outil a moins d’informations à disposition.
Dès lors, GeoSpy ne peut pas toujours prédire le lieu d’une photo, s’il n’a pas eu préalablement des informations à sa disposition. Il aura plus de mal à identifier une maison dans la campagne qu’un magasin dans une ville. Ainsi, pour certaines recherches, c’est une zone qu’identifie GeoSpy, plutôt qu’un lieu.
On pourrait se dire que l’outil est inutile ; lorsqu’on prend une photo avec son smartphone, l’emplacement est enregistré avec la photo. C’est vrai : des coordonnées GPS sont souvent associées. Le problème, c’est que lorsqu’on télécharge une image depuis un réseau social, par exemple, ces métadonnées peuvent avoir été supprimées.
Accélérer une méthode qui existe déjà et la rendre plus accessible
Ce que fait GeoSpy, plusieurs experts de l’OSINT savent déjà le faire. Et des sociétés ont aussi exploré cette faculté. Ici, cet outil le fait vite et surtout, il permet à n’importe qui de retrouver l’emplacement d’une photo. Cela peut représenter une opportunité pour les forces de l’ordre. D’ailleurs, 404 Media a repéré un message sur le serveur Discord de la communauté GeoSpy, écrit par Daniel Heinen, fondateur de Graylark. Il déclarait travailler en secret sur un outil dédié aux policiers.
Le fondateur présente aussi des cas d’usages. L’outil a déjà été utilisé pour détecter de fausses annonces de location, avec des photos d’appartements qui ne provenaient pas de la bonne ville. La police a pu mobiliser le système pour des enquêtes de maltraitance d’enfants. On peut aussi géolocaliser une manifestation ou identifier l’emplacement de forces armées.
GeoSpy n’est pas un outil sans danger
Si l’on a de quoi s’émerveiller de cette technologie, elle inquiète aussi. GeoSpy peut permettre de retrouver plus facilement le lieu de vie de n’importe qui. Comme le fait remarquer le journaliste Joseph Cox dans son article, il évoque la traque des influenceurs ou des femmes pour les harceler. Certains membres du serveur Discord de l’outil ont même formulé de telles demandes. Si l’OSINT permettait déjà de le faire, GeoSpy rend la pratique beaucoup plus accessible.
D’ailleurs, lorsqu’il a contacté Graylark pour poser des questions sur le sujet, l’entreprise a fermé l’accès public gratuit à GeoSpy. Le journaliste s’est tourné vers le chercheur en sécurité et membre de l’Electronic Frontier Foundation Cooper Quintin, pour qui GeoSpy « pourrait constituer une menace sérieuse pour le public. »
Désormais, GeoSpy n’est accessible que pour « les organismes d’application de la loi qualifiés, les utilisateurs professionnels et les entités gouvernementales ». Daniel Heinen assure qu’il s’agit d’une version encore plus puissante que celle qui était ouverte à tous.
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