L’un des arguments qui revient le plus souvent en faveur du P2P est la possibilité qu’il offre de découvrir de nouveaux artistes sans être bridé par de simples extraits de 30 secondes à la qualité sonore plus que douteuse. Avec les réseaux Peer-to-Peer, les internautes ont pris pour habitude de télécharger des albums voire des discographies entières, et ce de plus en plus avec pour seule intention d’écouter, « pour voir ». Puisque c’est simple et gratuit, autant en profiter pour écouter les morceaux du groupe dont parlait la voisine…
Mais pour toute une génération d’internautes qui ne connaissent la musique qu’à travers les fichiers MP3 téléchargés sur le net, lorsqu’un album est écouté et apprécié, il est souvent difficile de se convaincre qu’il faut l’acheter sur ce truc rond et encombrant que les anciens appellent « Compact Disc ». La valeur ajoutée du CD, si elle existe, n’est pas perçue.
Difficile dès lors de nier en bloc que les artistes sont victimes de cette MP3-isation de la musique. Certes, il est des arguments solides pour justifier d’un équilibre voire d’un effet positif du P2P sur les ventes (voir à ce propos l’excellente réflexion de Tim O’Reilly sur le piratage comme impôt progressif). Mais qu’en sera t-il lorsque la génération MP3 sera majoritaire sur la toile ?
A moins d’être convaincu que la musique n’a pas besoin d’être financée pour exister (il en est pour l’affirmer), il faut se résoudre à l’idée que les artistes doivent trouver source de revenus sur Internet.
Le modèle économique de la musique crie au besoin de rénovation.
Imaginé et conçu à Seattle, le système Weed est une réponse intéressante pour satisfaire chacun des besoins. L’artiste qui diffuse ses morceaux avec Weed permet aux internautes de les écouter jusqu’à trois fois sans débourser le moindre centime. A la quatrième écoute, l’auditeur est invité à acheter le morceau au prix fixé par l’artiste, lequel touchera systématiquement 50% des revenus. La moitié restante est partagée entre Weed, la plateforme de diffusion des morceaux et surtout les utilisateurs qui vont participer eux-mêmes à la diffusion des morceaux. Avec un système tel que Weed, l’upload sur les réseaux P2P est non seulement autorisé mais surtout encouragé, et rémunéré.
Malheureusement, seule la technologie Windows Media de Microsoft autorise actuellement un tel système sans devoir sacrifier la nécessaire compatibilité des morceaux avec la plupart des baladeurs numériques du marché. « Il est vrai que l’utilisation d’un DRM est regrettable mais elle est nécessaire, et il s’agit d’une exploitation intelligente et équitable qui respecte les artistes et les internautes« , rassure Ignazio Lo Faro, le responsable de Weed France.
C’est justement Ignazio Lo Faro qui, avec Mako, vient de signer le premier artiste français à exploiter la technologie Weed. Lo Faro rappelle que Mako a joué avec Daho, Marianne Faithfull, Roudoudou… « Bref, c’est un artiste indépendant avec des références« , assure celui qui est également animateur de la communauté BnFlower.
Pour cette première, Mako a mis son titre Mr Master en libre accès, au format .wma « weedifié ». Lorsqu’il est lancé, Windows Media Player rappelle la possibilité d’acheter le morceau (pour 0,99 dollars), ou de l’écouter trois fois sans aucun frais.
« ‘Mr Master’ c’est une tuerie électro/tahiti/sexy« , s’emballe Ignazio Lo Faro. « Un groove d’acier tout en finesse et une voix à tomber en l’air« .
A vérifier de ses propres oreilles :
http://mapage.noos.fr/makomix/
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