Le patron de Google DeepMind, récemment récompensé d’un prix Nobel de chimie pour ses découvertes avec AlphaFold, est à Paris pour le Sommet sur l’intelligence artificielle. Il a rencontré plusieurs médias, dont Numerama, pour partager sa vision d’avenir sur l’IA.

Existe-t-il un être humain mieux informé sur l’intelligence artificielle, ses possibilités et ses dangers que Demis Hassabis ? Le cofondateur de DeepMind, un laboratoire d’IA avant que ses deux lettres ne deviennent à la mode, est à l’origine de nombreuses prouesses technologiques. Il y a bien sûr AlphaGo, le premier ordinateur à avoir battu un champion du monde de Go, mais aussi AlphaFold, une technologie de prédiction de la structure des protéines. Elle aide aujourd’hui les chercheurs à concevoir de nouveaux médicaments et vaccins.

Le dimanche 9 février 2025, un jour inhabituel pour un événement avec les médias, Google a invité plusieurs journalistes à une rencontre avec Demis Hassabis et James Maniyka, le chef de Google Research. L’objet de cette discussion, à laquelle Numerama a pu assister : le futur de l’intelligence artificielle, à quelques heures du Sommet de Paris.

« L’IA est l’outil ultime pour la science et la médecine »

Durant leur présentation, Demis Hassabis et James Maniyka ont surtout évoqué trois sujets : la science, la perspective de l’AGI (intelligence artificielle générale) et DeepSeek, le groupe chinois qui compromet la domination américaine.

Sur ce sujet, Demis Hassabis a un avis stratégique et un avis technologique. « C’est le meilleur travail que j’ai vu de Chine, ça change les choses à l’échelle géopolitique », confesse le patron de Google DeepMind. Il ajoute cependant que les chiffres sur le faible coût de création sont probablement faux, avec une conception très opaque du produit chinois, malgré un très grand travail d’ingénierie : « Ce n’est pas une nouvelle avancée scientifique, cela utilise des choses déjà inventées, mais c’est très bien mis en œuvre. »

Pour Demis Hassabis, l’IA peut rassurer les dirigeants du monde entier grâce à des exemples concrets. Parmi eux : la médecine. Google a notamment invité Anne Vincent-Salomon de l’institut Curie pour discuter de la numérisation des données des patients, un des sujets qui tient à cœur au patron de DeepMind. « J’ai choisi le problème du repliement des protéines comme premier défi parce qu’il ouvre beaucoup de pistes de recherche, y compris la découverte de médicaments », confie Demis Hassabis quand on l’interroge sur son prix Nobel.

Aujourd’hui, les découvertes médicales avec l’IA sont surtout théoriques. Dans un avenir très proche, elles pourraient devenir très concrètes. « On espère avoir le premier médicament conçu par l’IA en phase d’essai clinique d’ici à la fin de l’année », annonce Demis Hassabis. « L’IA affectera tous les pays, et il doit y avoir une coopération internationale autour de ça. »

Google mise sur AlphaFold pour résoudre plusieurs problèmes scientifiques, comme la pollution.
Google mise sur AlphaFold pour résoudre plusieurs problèmes scientifiques, comme la pollution. // Source : Numerama

Autre sujet évoqué par Demis Hassabis : l’AGI, ou la piste d’une intelligence artificielle générale, « qui possède toutes les capacités cognitives des humains ». Certains, comme Yann LeCun, considèrent qu’il s’agit d’un fantasme. Demis Hassabis, lui, pense que la création d’un dieu numérique est imminente, « On est proche maintenant, peut-être dans les 5 ans […] La société doit se préparer à ça et aux implications que ça va avoir. » James Manyika le rejoint : « C’est notre responsabilité collective que de faire en sorte que ça se produise. »

L’IA est déjà partout en 2025

Si la médecine est logiquement le sujet de prédilection de Demis Hassabis, Google a tenu à rappeler que l’IA équipait déjà de nombreux produits. « Grâce à l’IA, nous ajoutons beaucoup de langues à Google Translate et nous visons maintenant 1000 langues. »

L’idée d’un super assistant personnel a notamment été évoquée, avec le projet Astra « capable de comprendre la physique du monde », ainsi que les voitures autonomes Waymo, qui ne cessent de battre des records aux États-Unis et préparent leur expansion internationale avec un début à Tokyo. Peu d’entreprises sont aussi bien positionnées que Google sur le domaine de l’IA : c’est ce que tentera de défendre Sundar Pichai, son patron, au Sommet de l’IA.

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