ChatGPT d’OpenAI, Gemini de Google, DeepSeek ou encore Le Chat de Mistral. Les chatbots, ou agents conversationnels, fleurissent depuis deux ans. Les solutions souveraines émergent aussi, y compris dans le monde de la défense. C’est le cas de GenIAI.intradef, qui s’adresse à l’armée française.

L’ouragan de l’intelligence artificielle générative (GenAI) n’a pas seulement tout emporté dans le civil, avec l’irruption de ChatGPT fin 2022. La tempête a aussi soufflé fort en direction de la défense, qui a évidemment dû sauter dans le train en marche. C’est maintenant chose faite pour l’armée française avec un chatbot à la ChatGPT depuis février 2025.

Mais cet agent conversationnel, justement, n’est pas celui développé par la startup américaine OpenAI, ni d’ailleurs par une entreprise tout court, qu’elle soit française ou étrangère. C’est une solution produite en interne par les services de la défense, afin de répondre à un cahier des charges spécifique en matière de sécurité et de souveraineté.

GenIAI.intradef, le ChatGPT pour l’armée

Ce chatbot, appelé GenIAl.intradef, est, comme son nom le laisse deviner, un outil d’IA générative accessible depuis l’intranet de l’armée (intradef). Il ne s’adresse donc pas au grand public, mais plutôt aux personnels civils et militaires ayant accès à ce réseau. Il s’agit d’une première version, amenée à s’enrichir au rythme des mises à jour.

Selon la description donnée par le communiqué, GenIAI est capable de traiter les mêmes tâches courantes qu’un chatbot (répondre à une question, aider à la rédaction de textes, ouvrir de nouvelles réflexions et idées…). Elle peut aussi traduire des messages et des documents (le détail des langues n’est pas donné) et synthétiser des contenus.

Armée oblige, GenIAI s’appuie sur un modèle de langage particulier, afin de « mieux manipuler le vocabulaire propre au ministère », qui s’avère parfois un peu éloigné de l’expression courante qui existe dans la société civile. « Ce modèle bénéficiera d’améliorations permanentes », est-il précisé. Il est aussi prévu de proposer des agents IA spécialisés.

Sébastien Lecornu
Sébastien Lecornu, ministre des Armées, à l’Ecole Polytechnique, en 2022. // Source : Ecole polytechnique

Rapprochement entre Mistral et le ministère des Armées

Les performances de GenIAI ne sont pas détaillées dans l’annonce du 10 février, notamment face aux autres chatbots, mais ce n’est pas réellement sur les benchmarks que l’intérêt GenIAI réside. C’est de disposer d’avoir un outil national, maîtrisable de bout en bout, et adapté à des fins militaires, sur la base de contenus issus de la défense.

Selon le ministère, ce chatbot a mobilisé les équipes du centre d’expertise données et IA du Secrétariat général pour l’administration depuis 2022.

L’outil a reçu l’appui de l’agence ministérielle pour l’intelligence artificielle de défense (AMIAD), de l’agence du numérique de défense (AND), de la direction interarmées des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’information (DIRISI), de la Direction générale du numérique (DGNUM) et de l’état-major des armées.

À terme, cependant, un soutien de la startup française Mistral AI n’est pas inconcevable. Fin janvier, le ministre des Armées Sébastien Lecornu faisait savoir que l’AMIAD et Mistral AI, qui a conçu le chatbot Le Chat et fabrique ses propres modèles de langage, travailleront ensemble dans l’IA générative.

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