La mission BUBO 25 pour protéger Ariane 6 monte en puissance. L’armée de l’air et de l’espace déploie en Guyane un nouvel aéronef, en plus des avions de combat Rafale. Objectif : sécuriser complètement le prochain tir de la fusée européenne, qui va transporter un satellite militaire français.

Les efforts pour sécuriser le premier vol commercial de la fusée Ariane 6 vont bon train en Guyane. Dès le 16 février 2025, des renforts militaires ont été acheminés depuis la métropole pour renforcer la protection du centre spatial guyanais. En particulier, trois avions de combat Rafale ont été déployés dans la région, pour neutraliser toute menace.

Déploiement d’un avion radar AWACS

Déjà exceptionnel, ce dispositif autour d’Ariane 6 va être consolidé davantage. En effet, l’armée de l’air et de l’espace va maintenant mobiliser un avion de détection et de commandement pour surveiller l’espace aérien durant les prochains jours. C’est ce qu’a indiqué le ministère des Armées lors d’un point de situation courant février.

Cet aéronef, que l’on décrit communément comme un avion radar, en raison du dôme rotatif fixé au-dessus du fuselage, est un appareil stratégique pour l’armée. Un appareil stratégique, construit sur la base d’un Boeing 707, mais rare : on dénombre seulement quatre Boeing E-3 Sentry AWACS (son nom officiel) dans les forces.

awacs
Un AWACS. // Source : Rob Schleiffert

La participation de cet AWACS à ce dispositif est un signe supplémentaire du caractère hautement stratégique que revêt le futur vol d’Ariane 6. Le lanceur européen doit en effet transporter un satellite de reconnaissance optique, CSO-3, dernier exemplaire d’une série de trois. Il évoluera à 800 km d’altitude, comme CSO-1 (CSO-2, lui, est situé à 480 km de haut).

Ces trois satellites renouvellent la capacité de la France à produire de l’imagerie satellitaire à des fins de renseignement. CSO-3 doit surtout permettre d’augmenter la fréquence de revisite d’une zone donnée (CSO-2, lui, sert à fournir des clichés extrêmement fins et détaillés). Au regard de la situation géopolitique récente, il est hautement attendu.

Avions de combat, radars, navires, troupes au sol…

C’est pour cette raison que Paris a décidé de mettre beaucoup plus de moyens qu’à l’accoutumée autour du centre spatial guyanais. Ce renfort particulier, déjà observé par le passé, notamment avec CSO-1 et CSO-2, est organisé dans le cadre de la mission BUBO, qui s’ajoute à l’opération Titan, qui protège le centre tout le reste de l’année.

Outre l’envoi d’avions de combat Rafale et de l’AWACS, la mission BUBO 25 a aussi mobilisé deux avions de transport A400M pour le personnel et le matériel et un avion de ravitaillement A330 MRTT — cela, afin de permettre à la patrouille de Rafale de franchir l’océan Atlantique et les 7 000 km séparant la Guyane de la métropole.

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Le Rafale de Dassault. // Source : NATO

Quant à l’opération Titan, elle implique généralement des fantassins tout autour de la base de lancement, parfois en véhicule, des lanceurs terrestres de missiles sol-air de courte portée, des hélicoptères avec des tireurs d’élite et quelques navires de faible tonnage au large des côtes (généralement, une vedette et un patrouilleur).

Il est à noter que l’espace aérien de la Guyane est également surveillé en permanence par des moyens spécifiques, dont le radar Centaure et un radar Ground Master 406, modèle qui a une portée supérieure à 450 km, et qui offre ainsi une vue de la situation aérienne aux alentours de la Guyane. Le Boeing E-3 Sentry a une portée semblable.

Désormais, toute la question est de savoir quand volera Ariane 6, puisque la date du 26 février est désormais compromise, en raison « d’opérations additionnelles nécessaires sur un moyen au sol ». Aucun nouveau calendrier n’a pour l’heure été présenté. En attendant, les forces aériennes en profitent pour s’entraîner sur place.

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