Après DeepSeek, voici Manus, un autre chatbot tout droit venu de Chine depuis ce début mars. Ses performances s’annoncent impressionnantes et beaucoup d’internautes cherchent à le tester. Selon l’entreprise qui l’édite, Manus surpasse même Deep Research d’OpenAI.
Qu’est-ce que Manus ?
Manus est un chatbot d’intelligence artificielle lancé en avant-première la semaine dernière et suscite déjà l’engouement sur les réseaux sociaux. Pour preuve, son serveur Discord compte déjà plus de 160 000 membres et son compte X plus de 83 000 abonnés. Cette IA est éditée par The Butterfly Effect, une société chinoise.

Le chatbot permet d’organiser des voyages, analyser des actions d’entreprise, rédiger des cours, analyser des politiques d’assurance, développer des sites et des programmes, etc. Il peut même prendre le contrôler de votre ordinateur pour gérer les logiciels ouverts (pour le moment, seuls les navigateurs et VS Code sont pris en charge).
Sur un projet de programmation ou une recherche précise, Manus est capable de déterminer les étapes à suivre et de les réaliser. Comme Perplexity ou ChatGPT, lorsqu’on lui pose une question, on peut voir les tâches qu’il effectue (faire une recherche sur Internet, vérifier une information, mettre en forme un texte, etc.).

Pour l’instant, on ignore comment est-ce que Manus a été formé, quel modèle de langage il utilise ? Selon Pierre-Carl Langlais, chercheur en sciences de l’information et de la communication et expert des LLM, Manus utiliserait Claude 3.7 d’Anthropic, Qwen d’Alibaba ou encore DeepSeek.
Manus semble surpasser ChatGPT et DeepSeek
Dans une vidéo publiée sur YouTube, Yichao Ji, responsable de la recherche pour Manus, sous-entend que le chatbot est plus performant que les outils comme Operator ou Deep Research d’OpenAI. D’ailleurs, l’IA aurait surpassé ce dernier sur GAIA, un test « benchmark » pour les IA génératives. Le tout à plusieurs niveaux de difficulté. Yichao Ji considère même Manus « comme le prochain paradigme de la collaboration homme-machine. » Pour Victor Mustar, responsable de la conception des produits de Hugging Face, « Manus est l’outil IA le plus impressionnant que j’ai jamais essayé ».
D’un autre côté, Pierre-Carl Langlais affirme s’être retrouvé dans des boucles sans fin en testant le chatbot. Comme le rapporte TechCrunch, sur X, certains utilisateurs souligne que Manus commet des erreurs sur des questions factuelles et ne cite pas toujours d’où proviennent les informations.
Comment tester Manus ?
Pour le moment, Manus est lancé en « avant-première », ce qui signifie que tout le monde ne peut pas le tester. L’entreprise a mis en place un système de codes d’invitation : les premiers utilisateurs ont reçu des codes qu’ils peuvent partager à leurs proches. Ces proches peuvent s’inscrire, commencer à utiliser Manus, et reçoivent des codes qu’ils peuvent à leur tour partager. C’est le même système qu’avait utilisé Bluesky à ses débuts.

L’intérêt pour Manus, c’est de limiter le nombre de nouveaux utilisateurs. Cela permet d’adapter la quantité de serveurs nécessaires pour faire fonctionner le chatbot, éviter les ralentissements ou surcharges et de limiter les coûts pour le moment. Un porte-parole de Manus a expliqué à TechCrunch que « l’objectif principal de la bêta fermée actuelle est de tester les différentes parties du système et d’identifier les problèmes. » Un système d’invitations exclusif qui contribue aussi à l’engouement autour de Manus.
La Chine va-t-elle réitérer l’exploit de DeepSeek ?
Un succès populaire naturellement alimenté par les médias chinois, comme le font remarquer nos confrères américains. Le discours autour du chatbot est dithyrambique : il est montré comme une fierté nationale. Certains influenceurs ont également montré ce qui seraient des démonstrations de Manus, en train de contrôler plusieurs applications de smartphone. Une démonstration fausse, démentie par l’entreprise, The Butterfly Effect.

La comparaison avec DeepSeek reste toutefois limitée : Manus n’a pas été créé à partir d’un LLM développé exprès, il s’appuie sur des LLM déjà existants. D’autant plus que DeepSeek est open source, ce qui n’est pas le cas de Manus, dont le fonctionnement reste très opaque.
D’ailleurs, comme pour DeepSeek, Manus interroge en matière de sécurité et de confidentialité des données. Tant et si bien que le gouverneur du Tennessee Bill Lee a annoncé bannir DeepSeek et Manus ce 6 mars. En cause, « des grave menaces qui pèsent sur la confidentialité des données et la cybersécurité ».
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