OpenAI semble ne plus vouloir de la concurrence, qui plus est lorsqu’elle vient de Chine. Ce 13 mars 2025, l’entreprise a déposé une proposition de politique (une proposition de loi toute faite) auprès du service scientifique et technologique du Bureau exécutif du président des États-Unis. OpenAI demande l’interdiction des chatbots soutenus par la République populaire de Chine, comparant DeepSeek à Huawei.
Interdire les IA chinoises aux États-Unis ? Ce que contient la proposition d’OpenAI
La société à l’origine de ChatGPT a soumis cette proposition dans le cadre de l’initiative AI Action Plan de l’administration Trump, comme le fait remarquer TechCrunch.
Dans ce document, OpenAI déclare que la Chine vise la suprématie en matière d’IA d’ici 2030, par le biais d’investissements massifs et de pratiques agressives. Pour l’entreprise de Sam Altman, l’avance n’est pas large et surtout, elle se réduit : elle souhaite une stratégie nationale pour contrer cette progression chinoise. Pour ça, OpenAI peut compter sur le projet Stargate : les États-Unis et des investisseurs prévoient 500 milliards de dollars d’investissement dans l’IA.

OpenAI demande donc à l’administration Trump une réglementation qui protège les entreprises américaines en n’alourdissant pas la réglementation. L’entreprise souhaite que les IA américaines « démocratiques » gagnent en diffusion dans le monde entier. Pour cela, OpenAI demande aux États-Unis de défendre le « fair use » dans le cadre du droit d’auteur : en clair, que l’entreprise puisse utiliser des œuvres pour entraîner ses IA, sans nécessairement demander les droits.

Au centre de cette stratégie chinoise, le modèle chinois DeepSeek-R1 qui a fait grand bruit il y a quelques semaines. Pour OpenAI, le laboratoire chinois DeepSeek qui le développe est « subventionné par l’État » et par extension « contrôlé par l’État ». L’entreprise recommande donc au gouvernement d’envisager d’interdire les modèles d’IA soutenus par le régime chinois.
DeepSeek dans le viseur d’OpenAI
Comme l’explique l’entreprise dans sa proposition, DeepSeek-R1 ne serait pas sûr, puisqu’il est tenu par la loi chinoise de confier des données sur ses utilisateurs au gouvernement s’il le demande. Interdire l’utilisation de modèles produits en Chine permettrait d’éviter des risques sur la sécurité des données : c’est ce qu’a fait l’Italie rapidement après l’arrivée de DeepSeek. Quant à la censure, le chatbot est censuré, mais pas le modèle : il y a une différence entre le site de DeepSeek et R1, le modèle que chacun peut s’approprier.

OpenAI se montre peu clair dans sa demande concernant DeepSeek. On ignore si l’entreprise parle de l’API de DeepSeek, du modèle open source, ou les deux. Du côté de l’API, il peut certes y avoir des questions de confidentialité des données. Du côté du modèle open source cependant, les dangers sont minimes : chacun peut consulter le code de DeepSeek-R1 et même le faire fonctionner en local sur une machine qui n’est pas reliée à Internet. D’ailleurs, Microsoft Azure Amazon Bedrock ou encore Perplexity utilisent le modèle R1.

Ce n’est pas la première fois qu’OpenAI critique ouvertement DeepSeek. En janvier dernier, elle accusait le laboratoire chinois d’avoir utilisé ChatGPT pour entraîner son modèle, ce qui va à l’encontre des conditions d’utilisation du chatbot. OpenAI a une dent contre DeepSeek et c’est normal : le chatbot s’est montré performant à moindres frais, face à un ChatGPT qui coûte toujours plus cher à développer. Cela aurait permis à DeepSeek de s’entraîner à moindres frais, en utilisant en partie la puissance de calcul de ChatGPT. L’arrivée de DeepSeek avait d’ailleurs coûté cher à la bourse américaine, qui avait chuté après sa publication.
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