Globalement, et contrairement à ce que nous dit la sinistrose ambiante, la consommation des ménages en 2004 est sur une pente positive. +2% en volume, contre 1,4% en 2003. A côté de l’automobile, des assurances ou du logement, les technologies de l’information font partie des principaux moteurs de la croissance. « La seule croissance des dépenses pour les TIC explique en effet 0,5 point de la hausse de l’ensemble de la consommation des ménages en volume« , note ainsi l’Insee (.pdf).
Exactement comme en physique, en économie, rien ne se perd, tout se transforme. Si l’argent n’est pas investi ici, il l’est ailleurs. Tout le jeu consiste à savoir où va l’argent et, éventuellement, à ponctionner sur les nouveaux foyers économiques pour subventionner les anciens. En matière d’économie culturelle, la situation est particulièrement complexe.
A première vue, il semble y avoir un transfert économique du domaine culturel au domaine technologique.
L’Insee note ainsi que « parmi les appareils numériques, c’est pour les baladeurs MP3 que la croissance a été la plus vive, avec des ventes multipliées par huit en quantité« . Et elle ajoute que « les achats d’enregistrements sonores (les CD, ndlr) ont une nouvelle fois subi les conséquences de la diffusion croissante des abonnements à l’internet à haut débit (- 13,1 % après – 18,1 % en 2003)« .
« Les téléchargements payants montent en charge mais sont toutefois loin de compenser la baisse des achats d’enregistrements sonores« , constate l’Insee.
Le haut-débit est donc néfaste pour l’économie culturelle ? Et bien non. En mettant l’ensemble dans la balance, l’Insee constate que « le fort développement des TIC a contribué à la hausse des dépenses en matière
de culture et de loisirs (+ 4,8 % en volume)« . Le phénomène est particulièrement net en matière de cinéma. « Alors que les dépenses de cinéma avaient diminué de 7,7 % en deux ans, elles reprennent fortement en 2004 : + 11,6 %. Avec 194,8 millions d’entrées, les salles de cinéma ont connu leur meilleure affluence depuis 20 ans« .
De quoi complexifier encore un peu plus le puzzle juridico-économique du P2P…
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