On connaissait déjà le Dôme de fer et la Fronde de David, deux systèmes de défense aérienne destinés à protéger Israël contre des tirs de roquettes ou de missiles. Désormais, il faudra compter sur un troisième dispositif dont la mise en service est censée survenir d’ici à la fin de l’année 2025. Son nom ? L’Iron Beam, ou Faisceau de fer en français.
Ce calendrier a été annoncé le 16 mars dans un communiqué du ministère de la Défense israélien, alors que son chef, Israël Katz, visitait les installations de la société Rafael Advanced Defense Systems. L’occasion pour le ministre, alors que le déploiement de l’Iron Beam ne serait plus qu’une question de mois, d’adresser une mise en garde.
Se disant « impressionné par les capacités exceptionnelles » des produits fabriqués par Rafael, le ministre a déclaré sur X que « nos ennemis devraient bien le savoir et le comprendre : nous disposons de nombreux moyens pour les frapper avec un coup décisif. S’ils lèvent de nouveau la main sur l’État d’Israël, cette main sera coupée. »
De puissants lasers pour détruire de petites cibles menaçantes
L’Iron Beam a une particularité qu’on ne retrouve pas dans le Dôme de fer ou la Fronde de David : c’est une arme à énergie dirigée. En l’occurrence, il s’agit de lasers tirés sur des projectiles (des roquettes, par exemple) ou des menaces aériennes (comme des drones) qui sont trop petits pour les défenses actuelles ou qui pourraient les submerger.
L’Iron Beam s’inscrit dans une logique de défense multicouche du ciel israélien. Le Dôme de fer s’adresse plutôt aux roquettes à courte portée, tandis que la Fronde de David vise les missiles de courte et de moyenne portée. À cela s’ajoutent des missiles comme l’Arrow ou le Barack contre des menaces parfois très critiques, notamment balistiques.
En plus d’épauler les systèmes de défense déjà en place, le laser a un intérêt économique : il permet de détruire des cibles à bas coût, comme un drone, sans dépenser le prix d’un missile. Comptez par exemple 1 million d’euros pour un Aster 15 et 1,4 million pour un Aster 30, deux missiles que l’on retrouve dans l’armée française.
Si la défense de sa population n’a pas de prix, il n’est pas absurde d’aller vers une solution qui aligne le coût de la défense sur celui de l’attaque, si l’efficacité est identique. C’est un projet auquel Jérusalem croit beaucoup en tout cas, puisque les travaux dans ce domaine sont lancés depuis plusieurs années.
« Le laser est capable d’intercepter une variété de menaces aériennes à des distances difficiles », indiquait en 2022 Yaniv Rotem, responsable de la R&D militaire au ministère de la Défense, cité par le Jerusalem Post. « Le système au sol sera capable de détruire des cibles jusqu’à 10 km. » D’autres pays s’y intéressent, comme les États-Unis ou la Chine.
C’est aussi le cas de la France. Paris lorgne du côté des lasers pour renforcer la défense de ses frégates contre les drones, là aussi pour étoffer la palette d’options pour protéger des bâtiments de guerre, avec un coût « low cost ». L’arme a toutefois un point faible : les conditions atmosphériques. En cas de pluie, de brouillard ou de nuage, le laser perd en efficacité.
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